la bande des identitaires s’agite

Tout commence par la lecture d’un entrefilet sur le site du canard local. On y apprend succinctement qu’une bande de jeunes avinés a agressé verbalement et physiquement des badauds dans une des rues piétonnes du centre-ville. Le journal souligne le caractère raciste des faits.

Il n’y a pas de fumée sans feu et rapidement nous apprenons que les apprentis fascistes de Génération Identitaire sont responsables de ces méfaits. A force d’entraînements à la baston, la dernière génération de jeunes fascistes angevins a eu envie de passer à la pratique. Pour se faire, ils ((Inutile de féminiser, les fascistes angevins respectent les traditions, ils ne comptent pas de femmes dans leurs rangs.)) se sont regroupés en une bande de dix à quinze et ont trouvé un peu de courage au fond de nombreuses bouteilles (et pas le contraire). Ainsi, dans la nuit du vendredi 21 au samedi 22 octobre, dans une des rues piétonnes, ils vont enchaîner agressions verbales et physiques. Nous avons pu récupérer des témoignages direct de leur bêtise : « Ici c’est ma ville ! », « sales négresses » ne sont que des échantillons éloquents. Ils sont allés jusqu’à se mettre à deux pour ceinturer un jeune homme pendant qu’un troisième (le vaillant Paul-Alexis H.) lui assène un coup de poing en pleine figure qui nécessitera plusieurs point de suture et une ITT.

La bande à débiles d’Angers. (Source : FB des Identitaires d’Angers)

Cependant, il faut être un peu crétin pour croire que tout cela puisse rester impuni alors que leur terrain de jeu est la rue piétonne la plus passante du centre-ville et qu’elle débouche sur la Place du Ralliement, le coeur d’Angers. Alertée par des passants, la police délègue la BAC qui arrive en plein milieu d’une altercation. Nos fafounets refusent d’obtempérer : l’un d’eux vocifère pour que sa bande s’en prenne aux flics, un autre frappe au visage un agent de la BAC, au troisième a la riche idée d’exhiber une matraque.

Paul-Alexis H. dans sa période hitlérienne (photo garantie sans trucage).

Sans surprise trois membres de la bande sont neutralisés, interpellés et embarqués au poste. Il s’agit notamment de Paul-Alexis H. ((Paul-Alexis-H., dit Minithler (il est encore mineur) depuis qu’il est apparu à un rassemblement de soutiens aux syriens en exil affublé d’une petite moustache hitlérienne du meilleurs goût.)), et enfin, François-Aubert G., fils d’un candidat FN au dernières régionales Pays-de-Loire. Dans un geste de solidarité, les autres membres du groupe ont pris soin de déguerpir sans demander leur reste. Le comique troupier ne s’arrête pas là puisque « Une fois en cellule l’un des trois larrons ne décolère pas, crie, tape. Un fonctionnaire lui rend visite pour le calmer et se fait sauter à la gorge. » ((Le Courrier de l’Ouest, mardi 25 octobre 2016.)). De source sûre  celui que Paul-Alexis appelle très finement sa « « Couillasse », résidant en Bretagne, qui était sur place au moment des faits,  a été entendu.

A notre connaissance, ce sont au minimum 5 plaintes qui ont été déposées à l’encontre des agresseurs. Sachant que Paul-Alexis H. a été arrêté lors de la tentative avortée de Génération Identitaire de bloquer les accès de Calais, il y aura matière à discussion pour le juge des enfants. Les histoires ne seront pas que judiciaires. De source sûre, c’est Alexandre D., un membre de Génération Identitaire dont nous ne savons pas s’il était sur place ce soir-là, qui a « poukave » (il n’y a pas de terme plus approprié) à l’entourage d’une des personnes agressées la présence et le nom de la « Couillasse » de Paul-Alexis. En voilà un qui ne soutient guère la pression. Les prochaines réunions de notre troupe de choc risquent d’être houleuses.

Comme vous le constatez, il est difficile d’analyser ces événements en termes strictement politique. Pour une bonne part Génération Identitaire Anjou a tout de la bande de fafs qui cherchent le frisson mais peinent à propager des idées. Compte-tenu de leur jeunesse et du vide idéologique de la structure-mère c’est assez peu surprenant. La bande est soudée autour de deux ou trois figures. A observer le comportement pathologique qui relève presque de la psychiatrie de l’un de ces « chefs », Paul-Alexis H., on se dit que la dynamique de groupe est pour le moins vénéneuse.

Néanmoins, on observe que localement, et malgré les discours de façade, la porosité entre les milieux plus radicaux et le Front National est toujours de mise. En l’occurrence c’est François-Aubert G. qui fait la jonction entre les deux milieux comme son frère Jean-Eudes l’a fait auparavant. Le FN dispose là d’un petit réservoir de militants faciles à manipuler. En somme une belle structure de jeunesse sans avoir à assumer les emmerdes qui vont avec.

Au final, le panorama global d’une bande de petits bourgeois bien mis et en manque de sensations pourrait prêter à sourire. Incapables de profiter d’un terreau qui parfois pourrait-être favorable, le groupe n’a aucun poids local. Seuls leur usage compulsif et manipulateur (un sticker collé se transforme en une folle nuit de propagande exaltée) des réseaux sociaux leur donne l’image d’une grenouille grosse comme un bœuf. Cependant leurs agressions racistes ne font rire personne. Il serait temps qu’ils prennent conscience qu’à jouer avec le feu ce ne sont plus seulement les antifascistes qui s’intéressent à leur petites personnes et que le nombre de leurs ennemis ne cesse de croître. Ce n’est pas la risposte qui s’organise mais les ripostes.

Bernard pour le RAAF

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