La Cocarde se présente aux élections étudiantes : 50 nuances de brun.

Du 6 au 8 février 2024 vont se tenir les élections pour nommer des représentant.es au sein des Crous. Si on peut questionner le poids réel de ces élu.es ce qui ne souffre pas de discussion c’est l’idéologie d’extrême droite qui anime la liste « La Cocarde Etudiante, l’alternative patriote » qui se présente dans le collège II (Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe) de l’académie. Nous vous proposons un rapide coup d’œil à sa composition afin de tomber le vernis de respectabilité d’un groupe qui de syndicat n’a que le nom tant il est nuisible à la vie étudiante.

Faux-départs, vrais boulets

Au préalable, soulignons la faiblesse de La Cocarde qui a tenté d’engager deux listes pour les élections au sein de l’Université d’Angers (des élections presque en parallèle à celles pour le Crous) : une pour le conseil d’administration, l’autre pour la commission de la formation et de la vie étudiante (secteur sciences et technologies). Les deux ont échoué pour vice de forme. Prenons la seconde pour le secteur sciences et technologies. Le « syndicat » n’a pas été en mesure de trouver assez d’étudiant.es inscrit.es de ce secteur conséquent. Incapable d’aligner plus de quatre noms, la Tocarde prouve qu’elle mérite son surnom. Mais cet avorton de liste permet de souligner un profil évocateur : Antoine Vray.

Ce militant nationaliste mayennais est connu pour avoir animé le compte instagram « Mayenne Royaliste ». Par le passé nous avons exhumé quelques posts de ce vaste bingo complotiste avec notamment des saillies climato-sceptiques ou encore antisémites.

Antoine Vray faisait aussi partie de « Mayenne protège son patrimoine » mobilisée début 2022 pour contrer la destruction programmée de l’église de La Baconnière (72). Le rassemblement organisé a été un flop retentissant : à peine trente militant.es, renforts des néo-fascistes de l’alvarium inclus. Les habitant.es et un rassemblement antifasciste ne se sont pas privés de leur intimer de déguerpir. Enfin, Antoine Vray a tenté avec Aurélien Flottes (aujourd’hui au Red et en attente de jugement pour les violences commises contre des personnes qui manifestaient pour Nahel) de relancer une Action Française en Anjou. Vainement là encore. Un CV étoffé et explicite.

Tous les dégoûts sont dans la nature

Sur la seule liste validée, en vue des élections au Crous, on retrouve Madeleine Beaussier. Cette franco-américaine éprise d’équitation et du milieu aristocratique s’est déjà présentée sur la liste de la Cocarde lors des dernières élections étudiantes. Après un échec patent (aucun élu.e et de 7 à 13 % des voix en fonction des collèges), la Cocarde s’est fendue d’une vidéo fort amusante où elle s’estime victime de diffamation et annonçait même avoir porté plainte. Le groupe de militant.es en carton mouillé rappelait être contraint de distribuer ses tracts sous protection de la sécurité de la fac. Les accointances de cette liste avec le RN sont évidentes avec des militant.es de la Cocarde encarté.es dans la section jeunesse du parti de Marine Le Pen. Cela ne les a pas empêché de se joindre à l’appel du Red pour la manifestation de récupération du meurtre de la jeune Lola.

Continuons avec Noémie Gauvrit, étudiante à l’Université Catholique de l’Ouest. De janvier à septembre 2023, elle a occupé la fonction de « chargée de communication interne au sein de l’antenne Sud-Loire Anjou » de SOS Calvaires. Pour faire bref, sous couvert de défense du patrimoine, cette association d’extrême droite restaure de petits édifices religieux dans un esprit de « reconquête » civilisationnelle. Nous avons beaucoup travaillé sur ce groupe « apolitique » florissant né en Anjou qui entretient et profite de la confusion ambiante.

Le Coursier n’est pas une flèche

La cerise sur le gâteau est sans conteste celui que l’on retrouve en tête de la liste de la Cocarde : Daniel Beaussier. Jusqu’à peu nous le connaissions sous le pseudonyme de Daniel Coursier. Dans un récent fil nous avons montré que ce responsable du soi-disant syndicat est un militant discret mais constant du milieu néo-fasciste angevin. Daniel Beaussier, puisque tel est son nom, était au lancement du Mouvement Chouan de Jean-Eudes Gannat, il a participé à des soirées dans le local désormais perdu de l’alvarium, rue du Cornet, il a aussi l’été dernier tenu une table de presse pour la Cocarde à l’université d’été d’Academia Christiana, mouvement national-catholique menacé de dissolution administrative. Une vraie girouette quand on sait qu’il a aussi traîné au RN49.

Surtout Daniel Beaussier est passé en procès dans l’affaire de la banderole anti-IVG et antisémite du Red. Un peu agité il a affirmé lors de l’audience que son « intention, c’est de défendre la vie avec un grand v majuscule ». Peu lui importe que cela se fasse au détriment des droits des femmes et en brandissant un slogan antisémite. La justice ne l’aura pas dédit puisqu’il a été relaxé. Toujours est-il que désormais on a un peu de mal à croire celui qui affirmait alors ne pas connaître la petite dizaine de personnes avec lui derrière la banderole. Sans compter que dans la salle, il pouvait compter sur la présence de soutiens comme Tanguy Eude, membre du groupe FTP plus connu pour l’antisémitisme de certains de ses titres que pour sa qualité musicale.

Une profession de crise de foi

Ces quelques profils éclairent la réalité de la Cocarde au-delà des discours de façade. Sa profession de foi leur ressemble, avec une tendance au grand écart idéologique. Comment la Cocarde peut-elle être à la fois parfaitement ultra-libérale et vouloir entamer une politique volontariste sur le logement étudiant ? Comment compte-t-elle demander une réduction drastique des impôts tout en engageant un plan de restauration des logements insalubres ? La Cocarde, c’est la défense de l’élitisme le plus violent.

Alors pourquoi se donnerait-elle la peine de lutter contre la précarité étudiante ? La Cocarde dit vouloir se battre pour le prix du repas au Crous à 2 euros. On rappelle à ces bourgeois.es repu.es que jusqu’à peu, suite au COVID, le repas à 1 euro avait été généralisé, et que la plupart des étudiant.es réclament son retour ? De toutes façons, avec la Cocarde quels que soient les développements de ses tracts tout ramène in fine à la « préférence nationale » et donc au tri des êtres humains. Alors quand elle ose parler de « justice sociale » il est utile de rappeler les mots de l’anthropologue et résistant Jean-Pierre Vernant à propos de l’extrême droite : « On ne discute pas recettes de cuisine avec des anthropophages ».

Le RAAF.

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Miracle à Angers, Biltoki sépare les fachos des charcutiers.

Contenu d’un tract diffusé actuellement :

Avant même leur ouverture au public les Halles coeur de Maine ont cumulé les tares.Ce projet est porté par la société Biltoki avec le soutien financier de la ville d’Angers et de la société d’économie mixte Alter. Des soupçons de prise illégale d’intérêts et de favoritisme concernant le montage financier des halles ont conduit à l’ouverture d’une enquête préliminaire qui s’est matérialisée par une perquisition à la mairie et au siège d’Alter.Le futur nous dira si et jusqu’à quel point tout ce petit monde politique et économique s’est affranchi des règles légales pour mener à bien un projet voulu et porté par Christophe Béchu.

Une bourgeoisie locale fragile mais très souple

Pour ce qui est de la morale notre jugement est d’ores et déjà sans appel. Que dire de Pascal Favre d’Anne ? Pour couper court aux accusations de conflit d’intérêts, le chef et ami de Béchu annonce par voie de presse le 22 mai qu’« après avoir pris conseil auprès de mon avocat, […] je ne m’associe plus, pour le moment, à Biltoki. Je ne vais donc pas gérer, ni tenir le restaurant du Marché.» Pourtant, le jour de l’inauguration en juin voilà que le stand de cuisine du marché est orné de son nom et, dixit la presse, Pascal Favre d’Anne « de clamer qu’il n’est ni salarié, ni associé de la société Biltoki. Il va simplement accompagner et conseiller les équipes qui vont gérer le stand […].» Cette pirouette exécutée après une roulade au sol les yeux pleins de larmes a été réalisée par un professionnel, ne tentez pas cet exercice chez vous.

Les Blancs de l’Ouest : par miracle Biltoki sépare les fachos des charcutiers

Nous sommes toujours mobilisé.es pour que l’entreprise d’élevage et de charcuterie de porcs Les Blancs de l’Ouest soit exclue définitivement du projet. Nous avons maintes fois démontré que derrière cette entreprise se cache plusieurs militants néo-fascistes qui ont milité dans le groupuscule Alvarium connue pour ses multiples violences racistes, LGBTQ+phobes. Adepte de la violence pour la violence, cette milice pourtant dissoute par décret ministériel n’en continue pas moins les exactions. Les procès se succèdent et cet été plusieurs d’entre-eux agressaient des manifestant.es à coups de bâtons. Un procès en appel est en cours. Quant à eux, trois membres des Blancs de l’Ouest ont été condamnés en 2021,notamment après s’être introduit dans l’enceinte d’une gendarmerie afin d’y dérober des drapeaux. Plus grave d’après nous, le racisme décomplexé de ces jeunes hommes qui défendent une France blanche et catho-tradi ne semble pas gêner Biltoki ou la mairie à qui il faut peut-être rappeler qu’il ne s’agit pas d’une simple « opinion ».

En pleine polémique avant l’ouverture Maxime Mazé le « capitaine » de Biltoki à Angers répond à la question de la légitimité de la présence des Blancs de l’Ouest sous les halles : « Je juge Blanc (sic) de l’Ouest comme commerçants, pas sur ce qu’ils font à côté.[…] Mais j’en ai parlé avec eux, et les principaux concernés ne devraient pas y être. » Il semble que Maxime Mazé ait littéralement réussi à séparer les charcutiers des fachos parce que les Blancs de l’Ouest y sont bel et bien. On suggère à Biltoki d’ouvrir un stand d’arracheur de dents, succès garanti.

Le ridicule ne tue pas

Pour les leçons de morale ce petit monde s’est donc en quelques semaines totalement tourné en ridicule aux yeux de tou.te.s et nombre d’angevin.es ne sont pas prêts d’oublier le cynisme de leur danse endiablée le jour de l’inauguration. De notre côté nous étions 300 à manifester et jouer les troubles-fête. Et si nous avons ricané à l’annonce du rappel de produits des Blancs de l’Ouest cet été pour risque d’intoxication alimentaire cela ne suffit pas à nous détourner du but que nous nous sommes collectivement fixé : l’exclusion des Blancs de l’Ouest des halles. Nous comptons sur votre soutien actif.

Pas un sou pour les fachos !

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Blancs bonnets de l’ouest et bonnets blancs de l’ouest : ou comment ne pas séparer le charcutier du fasciste

Nous avons déjà beaucoup écrit sur l’entreprise Les Blancs de l’Ouest (ici et ) et la campagne menée avec de nombreux collectifs locaux pour obtenir leur exclusion des nouvelles Halles Biltoki suit son cours. Lors de l’inauguration en juin nous étions plus de 200 à jouer les trouble-fête. Alors que nous et d’autres avons amené sur la place publique de nombreux éléments factuels qui attestent que cette entreprise est tenue par des militants de l’extrême droite la plus raciste, LGBT+phobe et violente, les éléments de langage de la mairie et de Biltoki étaient au mieux maladroits, souvent de mauvaise foi et régulièrement pitoyables. Tour à tour, Benoît-Joseph Cochin, Thibaut Cochin, Pierre-Antoine Réveillard auraient soi-disant renié leurs engagements, ou auraient défendu de simples « opinions » qui en valent d’autres. Le gérant de Biltoki nous aura même gratifié sous la forme d’une ellipse d’un mensonge éhonté histoire de sauver sa belle fête d’ouverture.

Enfoncer le clou

Nous sommes contraints de devoir encore enfoncer le clou au sujet de cette entreprise qui n’a rien à faire dans un projet qui a tout du fait du prince et qui a été rendu possible grâce à beaucoup trop d’argent public. Notre démonstration de l’engagement néo-fasciste des dirigeants des Blancs de l’Ouest s’est focalisée sur les frères Cochin. Militants nationaux-catholiques, ils ont milité du début jusqu’à sa dissolution au sein de l’alvarium. On peut aussi résumer leur réseau avec l’appui d’une simple photo de tablée prise au mariage de leur ami, mais néanmoins petit chef de milice, Jean-Eudes Gannat.

B.-J. Cochin au mariage de Jean-Eudes Gannat aux côtés de L. Le Priol, incarcéré et en attente de procès pour le meurtre du rugbyman argentin Aramburù.

 

Désormais, quand ils ne sont pas occupés à gérer les conséquences d’un professionnalisme douteux, les frères Cochin tentent de donner le change pour préserver la tranquillité des affaires. Pierre-Antoine Réveillard, leur associé semble plus lisse de prime abord. Mais il suffit de creuser un peu pour retrouver les accointances avec l’extrême droite la plus dure. C’est l’objet de l’étude de cas qui suit.

Cellule de dégrisement

PV avec floutage (par nos soins) des personnes non citées dans article.

Voici un extrait du procès-verbal de dissolution d’un commerce de gros de viande de la région bordelaise : Les Grises de Bazas. Suite à des pertes financières conséquentes, le 18 février 2022 se tient une assemblée générale extraordinaire en vue de clore l’activité. La feuille de présence compte dix actionnaires plus ou moins importants en fonction du nombre de parts détenues. Presque tous se sont faits représenter et ont donné procuration. Ce sont des individus ou des entreprises. Si cet acte nous intéresse c’est parce que le plus petit des associé.es n’est autre que Pierre-Antoine Réveillard. Qui plus est, à l’unanimité, lui revient la charge symbolique de confiance de liquidateur de l’entreprise.

Une e-planque à fachos

Parmi les actionnaires conséquents on retrouve SOWINVEST. Un des dirigeants est Paul-Alexandre Martin. Ce dernier est aussi connu pour être le dirigeant de l’entreprise de conseil et de communication e-Politic. « prestataire incontournable du RN » selon Le Monde qui a publié une enquête approfondie. C’est aussi une grande pourvoyeuse d’emplois (de planques?) pour les fascistes passés par Angers. On y retrouve Arthur de Vitton de Peyruis co-fondateur du RED avec Jean-Eudes Gannat, Martin Réveillard (condamné aux côtés des frères Cochin, de Pierre-Antoine Réveillard, de Henri Guillermet, de François-Aubert Gannat tous membres de l’alvarium pour vol de drapeaux dans une entreprise et s’être introduits de nuit dans l’enceinte d’une gendarmerie), ou encore du grand collectionneur de bibelots nazis Paul-Alexis Husak, désormais bras droit (tendu) de l’actuel chef du GUD Marc de Cacqueray Valmenier.

Lettre du RED signé Arthur de Vitton de Peyruis à l’attention d’Esteban Morillo, un des assassins de Clément Méric

Revenons à Paul-Alexandre Martin. Il fut un temps numéro deux du Front National de la Jeunesse et candidat frontiste dans le Rhône en 2012 et lors des municipales 2014. D’un point de vue des affaires, il a octroyé pas moins de 45% des parts de e-Politic à Frédéric Chatillon et Axel Loustau les piliers de ce qu’on appelle fréquemment la GUD Connexion.

Où l’on reparle de l’affaire Comunotec

En 2015, Paul-Alexandre Martin et Jean-Eudes Gannat ont fondé Comunotec, là aussi avec l’entreprise nommée ERER qui apparaît sur le PV de dissolution de La Grise de Bazas. Lors de sa courte existence, Comunotec aura notamment fourgué à une petite commune du matériel de vidéosurveillance inutilisable. Pour établir la confiance, l’entreprise aura usé de références inexistantes avant de livrer un matériel ne correspondant pas au cahier des charges, empochant une bonne partie de l’argent et ne répondant plus aux sollicitations par la suite. Lésée, la commune d’Andlau n’a pas entamé de poursuites bien que selon l’ancien maire « Sur le plan technique, c’était zéro, des incompétents. ».

La GUD Connexion au grand complet

Afin de liquider La Grise de Bazas, Pierre-Antoine Réveillard est aussi mandaté par la SAS Groupe ERER. Il s’agit d’une entreprise du nationaliste-révolutionnaire Frédéric Chatillon, pour le situer, a été le président des bourrins du GUD durant ses études. Il a aussi été à la tête de la société RIWAL, une agence de communication qui a fourni des prestations pour le Front National, mais aussi pour Jeanne (le micro-parti au service de Marine Le Pen), ou encore le régime sanglant du dictateur syrien Bachar al-Assad. Notons qu’on retrouve encore dans l’histoire Jean-Eudes Gannat qui un temps aura travaillé pour RIWAL.

La GUD Connexion est au grand complet puisqu’on retrouve aussi la SAS Financière Wagram. Celle-ci dépend d’Axel Loustau, l’ancien trésorier de Jeanne, le microparti dont on parlait plus haut. Axel Loustau qui a connu Marine Le Pen à la fac de droit d’Assas n’a lui aussi rien renié des ses engagements passés. Il suffit de rappeler qu’il était présent au C9M de cette année où, aux côtés des jeunes néo-fascistes qui ont défilé cagoulés, croix celtiques au vent, il a commémoré le décès de Sébastien Deyzieu.

Same same but different

On pourrait s’arrêter là car personne n’est mandaté par hasard par la GUD Connexion. En bon nationaliste Pierre-Antoine Réveillard sait très bien avec qui il fraye. Sans doute frétille-t-il d’aise. Mais parmi les (petits) actionnaires, il reste une personne physique dont le profil est tout aussi explicite quoi que légèrement différent : Jimi James Pirson. Le cerner réclame la plus grande attention car celui-ci est grand amateur de pseudonymes : Pierre-Alexandre Bouclay, Patrick Cousteau, Jean-Jacques Matringhem, André Chelain. Là encore un CV épais ancré à l’extrême droite. Sous l’alias de Pierre-Alexandre Bouclay il a été rédacteur en chef de Minute, il a travaillé pour Valeurs Actuelles, il a géré la communication de SOS Chrétiens d’Orient et en septembre 2021 il devient président de Radio Courtoisie. Comme le rappelle une note du site REFLEXES notre professeur d’histoire a, au début des années 2000, endossé après d’autres, le pseudonyme de Jean-Jacques Matringhem pour animer la revue «post-révisionniste» L’Autre Histoire. Pseudo qu’il a employé aussi à l’occasion pour glorifier le parcours du nazi et collabo Saint-Loup sur le site des païens de Terre et Peuple.

Pas un sou pour les fachos !

Voilà qui dresse en creux un portrait évocateur de Pierre-Antoine Réveillard. A l’aise localement dans la petit bande des miliciens fascistes de l’alvarium mais aussi dans la bonne société angevine, ce bourgeois bon teint jouit aussi de la confiance de la GUD Connexion et d’entrepreneurs peu fréquentables. En cela il n’est pas différent de ses camarades dirigeants des Blancs de l’Ouest. Comment vont réagir les dirigeants de Biltoki et les élu.es à la mairie d’Angers suite à ces révélations ? Après le silence et les justifications imbéciles vont-ils enfin agir de la seule manière acceptable : jeter Les Blancs de l’Ouest hors des halles ? Vont-ils plutôt continuer à leur servir de paillasson ? Il y a quelques jours Jean-Marc Verchère, maire d’Angers, s’indignait des « propos odieux tenus » lors d’un happening raciste par les ex-alvarium-désormais-RED-mais-aussi-Mouvement-Chouan sur les marches de l’hôtel de ville. Peut-être aurait-il pu leur dire directement toute sa colère en les attendant à la sortie de Biltoki où les nationalistes n’auront pas manqué de passer prendre quelques saucissons chez les copains des Blancs de l’Ouest au retour de l’action ?

Cessons les jeux de dupes. Prenons nos affaires en main et agissons pour l’exclusion des Blancs de l’Ouest des halles Biltoki.

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Beaucoup de Fraternités, beaucoup de rivalités : Sur les catholiques intégristes de la Fraternité Saint-Pie-X (mais pas que) en Anjou.

Nous vous proposons un focus sur une fraction non-négligeable des catholiques intégristes en Anjou : la Fraternité Saint-Pie-X. Il s’agit là d’un groupe important, numériquement et en terme d’engagement militant. Il s’agit de poser des repères pour comprendre ce qui les rapproche mais également ce qui les éloigne d’autres catholiques réactionnaires et/ou d’extrême droite que nous évoquons en fin d’article, parce que les amalgames n’aident pas à une compréhension fine. Cet article met de côté Civitas, actuellement sous le coup d’une dissolution administrative, qui au début de son histoire a été le bras politique de la Fraternité Saint-Pie-X avant que les liens ne se distendent. Nous vous renvoyons vers les articles de La Horde qui ont posé les jalons d’une brève histoire de Civitas.

Les jeunes fous de la messe

Le 21 janvier 2023, une quinzaine de jeunes catholiques intégristes perturbe, psalmodiant en boucle des « Je vous salue Marie », une rencontre des différentes confessions chrétiennes (catholique, orthodoxe et protestante) qui se tient à l’église Sainte-Marie-de-la-Croix à Belle-Beille en présence d’Emmanuel Delmas, évêque d’Angers.

La police doit intervenir pour permettre la tenue de ce moment de prière œcuménique. Un incident similaire a eu lieu en 2017 à Angers, en l’église Saint-Léonard. Même s’il est rare d’assister au grand jour à des conflits au sein de la communauté catholique, n’oublions pas que depuis le concile de Vatican II, un clivage historique et très vif oppose le Vatican aux croyant.es les plus réactionnaires qui soient.

Vatican II et ses opposants

Le IIème concile œcuménique du Vatican, couramment appelé Vatican II, s’ouvre en octobre 1962 et se termine fin 1965. Il est généralement considéré comme l’événement le plus marquant de l’histoire du catholicisme au XXème siècle. Prenant acte des progrès technologiques, de l’émancipation des peuples et de la sécularisation croissante des sociétés, il symbolise une ouverture au monde moderne. Parmi les changements nombreux engendrés par Vatican II, quelques-uns marquent les croyant.es : la liturgie (façon dont on célèbre le culte) est remaniée, la liberté religieuse dans la société civile reconnue par le Vatican et l’Église rompt avec l’indifférence ou l’hostilité envers les autres religions. Certains prêtres et évêques refusent les décisions et orientations de ce concile. Selon eux, elles s’opposent à l’enseignement bimillénaire de l’Église. Ils estiment les déclarations du concile en contradiction avec la dénonciation du modernisme portée par le pape Pie X. En 1903, sa première encyclique pointe « les manœuvres fallacieuses d’une certaine science nouvelle qui se pare du masque de la vérité et qui, à la faveur de raisonnements trompeurs et perfides, s’efforce d’ouvrir la voie aux vues du rationalisme et du semi-rationalisme ». De l’opposition au schisme En France , le refus le plus lourd de conséquences émane de Marcel Lefebvre, ancien archevêque de Dakar. Après avoir accepté librement de signer les déclarations du concile, il les rejette publiquement en 1974. La Fraternité Sacerdotale Saint-Pie-X, (FSSPX) qu’il fonde en 1970 en Suisse, est déclarée dissoute en 1976. Elle poursuit néanmoins son existence et s’oppose aux réformes. Elle défend la messe tridentine (ou messe de Saint-Pie-V avec des pratiques typiques comme la génuflexion pour recevoir l’hostie, le prêtre qui tourne le dos à l’assistance, l’emploi du latin, etc.) comme étendard de sa contestation du concile et en 1988 Marcel Lefebvre est excommunié par le Vatican. Comme le souligne La Horde « Ayant repris sa liberté, la Fraternité peut afficher sans gêne ses préférences politiques, en soutenant toute une brochette de dictateurs fascistes (l’Argentin Videla, l’Espagnol Franco, le Portugais Salazar) et en France, c’est logiquement Jean-Marie Le Pen qui a sa préférence. » La Fraternité Saint-Pie-X, poursuit son développement, en France et à l’étranger. Elle forme du personnel et de fait une de ses forces provient de sa dynamique de vocations sacerdotales. Ordonnés prêtres, les séminaristes vont renforcer l’implantation de la FSSPX en bénéficiant de la politique d’achat de locaux. Le reste découle avec facilité : rédaction d’un bulletin local et, si possible, ouverture d’une école hors-contrat. Tout cela permet une installation durable dans le paysage local. Le coup d’éclat de la FSSPX reste, en 1977, l’occupation de l’église parisienne de Saint-Nicolas du Chardonnet. Jamais expulsée à ce jour, il s’agit du centre névralgique de la Fraternité. Aujourd’hui si elle revendique 600000 fidèles à travers le monde dont 35000 dans l’hexagone la réalité française est plus proche de 15 à 20000 fidèles reparti.es dans 250 lieux. Une communauté nombreuse et soudée dont bon nombre des membres sont issu.es de familles de l’ancienne aristocratie ou de la grande bourgeoisie catholique. Vous l’avez compris, idéologiquement on grenouille dans un milieu réactionnaire et ultra-conservateur où par exemple les thèses anti-vaccinales sont très présentes.

Dans un rapport de la MIVILUDES de 2017 on apprend qu’une enquête de l’Institut de veille sanitaire de 2008 établit une corrélation entre une épidémie de rougeole et l’implantation en France de la FSSPX.

Implantation de la FSSPX en Anjou

Dans le département le siège officiel de la Fraternité est le prieuré Saint Louis-Marie Grignion de Monfort à Faye-d’Anjou. Lieu de vie de cinq abbés, dirigé par l’abbé Pierre-Marie Laurençon, situé au cœur du vignoble, il est composé d’une belle maison bourgeoise et de nombreuses dépendances où se déroulent des retraites spirituelles pour les croyant.es intégristes. Cinq chapelles dépendent de ce prieuré. Cela représente une vingtaine de messes par semaine. Ces chapelles sont à Saumur dans un local dédié, à Chemillé dans un local rue du presbytère, à Avrillé au monastère Saint-Joseph, lieu de vie d’une dizaine de religieuses d’inspiration dominicaine, à Angers au fond d’une impasse rue Jean Jaurès et à Thouars (79) à l’église collégiale Notre-Dame. Une école maternelle et primaire scolarisant une quarantaine d’élèves située à Mauléon dans les Deux-Sèvres, l’école Saint Louis-Marie Grignion de Monfort, fait aussi partie de ce réseau catholique schismatique. Enfin, depuis 2013, nos blafard.es intégristes se sont réapproprié.es la Fête Dieu, une procession qui se déroulait jadis dans les rue d’Angers qui fut abandonnée par l’église en 1967. C’est l’occasion pour 300 personnes chaque année de défiler sous les bannières en chantant d’antiques cantiques dans une ambiance très XIXème siècle.

Un schisme dans le schisme

En juillet 2007, le pape Benoît XVI, rend possible sous conditions la célébration de la messe selon le rite tridentin. L’objectif affiché de ce geste d’ouverture vers les schismatiques est d’infléchir leur attitude de rejet de Vatican II. Le 21 janvier 2009, Benoît XVI lève l’excommunication qui frappait les quatre évêques ordonnés par Marcel Lefebvre, il s’en suit des négociations entre la FSSPX et le Vatican. Négociations qui ne font pas consensus chez les intégristes. Le divorce semble aujourd’hui consommé entre deux courants et partout en France et dans le monde fleurissent des implantations dissidentes à la FSSPX. Nous en avons un exemple en banlieue d’Angers, à Avrillé, avec le prieuré de la Haye-aux-Bonshommes. Il est situé à deux pas du monastère Saint-Joseph luiaffilié à la FSSPX. Le prieuré de la Haye-aux-Bonshommes est en opposition avec la Fraternité affirmant qu’eux seuls sont restés fidèles à l’esprit et à l’œuvre de Marcel Lefebvre. Le prieuré est lié à la Société Sacerdotale des Apôtres de Jésus et Marie (SAJM). Fondée en août 2016 par Mgr Faure, cette congrégation dissidente est composée de onze hommes et trois religieuses. D’après leur site internet iels sont implanté.es au Brésil, en Italie, en Suisse ou aux États-Unis. Plus près de nous, c’est au nord du département, dans le bourg de Morannes, dans un ancien hôtel-restaurant sentant le renfermé, que la congrégation forme des prêtres. Comme elle le précise elle même « L’occasion de la création du séminaire fut l’affaiblissement doctrinal et les compromissions « par palliers » (sic) de la Fraternité Saint Pie X, en recherche d’un accord avec la Rome « de tendance néo moderniste et néo-protestante » […] Nous entendons faire perdurer la ligne doctrinale de Mgr Lefebvre, ainsi que continuer l’ « Opération Survie » du sacerdoce et des sacrements catholiques. ». La guerre entre les gardiens du temple lefebvriste fait rage pour s’attribuer l’héritage du fondateur.

Un antisémitisme qui ne se cache pas

Comme on l’a dit, la tolérance accordée à partir de 2007, fait naître au sein de la FSSPX une opposition à un rapprochement avec le Saint-Siège. Alors évêque, l’une des figures les plus acharnées à toute relation avec le Vatican est Richard Williamson. il sera exclu de la Fraternité en 2012. Il poursuit sa carrière en toute indépendance et on le retrouve, avec le ronflant titre d’Archevêque, en juin 2022 au prieuré de la Haye-aux-Bonshommes pour l’ordination d’un prêtre et de deux diacres.

RIchard Williamson en juin 2022 au prieuré de la Haye-aux-Bonshommes

La présence de cet antisémite notoire est révélatrice de la pensée qui règne ou est tolérée au prieuré. Originaire du Royaume-Uni, ordonné par Marcel Lefebvre en 1988, il multiplie depuis des années les déclarations négationnistes et complotistes. La pandémie de Covid-19 est pour lui l’occasion d’accusations contre les juifs. Ses amis angevins ne sont pas en reste. Dans « La lettre des dominicains d’Avrillé » (septembre 2021) on peut lire : « tournons nous vers le Christ, c’est seulement de cette manière que le projet maléfique de nouvel ordre mondial pourra être vaincu ». Toutes leurs publications débordent d’une vision conspirationniste du monde et de la religion. Leurs « Editions du Sel » proposent des publications sur la « dérive hérétique de l’Action Catholique », « Le protestantisme assassin » et le « Lutherrorisme ». Le genre de pensée qui ne semble pas gêner SOS Calvaires qu’on retrouve en train de vendre des crucifix à la sortie de la messe, le dimanche 19 juin 2022, a la Haye-aux-Bonhommes. Nous vous avions longuement parlé de cette association qui se rêve lobby de lutte contre la « déchristianisation » du paysage. Le salut des âmes par le bourrage de crâne. Gravitant autour du monastère on trouve sur le site d’Avrillé l’école primaire Sainte-Philomène. Elle scolarise une soixantaine d’élèves, dans une « ambiance familiale » comme le vante la brochure disponible sur le site internet des dits dominicains d’Avrillé, garantissant une instruction religieuse avec messe hebdomadaire et prière en commun. Pour poursuivre la scolarité, mais uniquement pour les garçons, on trouve dans un autre bâtiment le foyer Saint-Thomas d’Aquin qui propose un enseignement a une centaines d’élèves de la 6ème à la terminale. En juillet 2017 dans un article du Canard Enchaîné on apprend que suite à une inspection de l’établissement par les services de l’académie, des enseignements problématiques sont pointés. Les croisades ne seraient imputables qu’à « l’apparition d’une horde de musulmans fanatiques » et dans plusieurs copies d’élèves on peut désigner « les juifs comme initiateurs du mondialisme » sans que l’enseignant ne corrige cette saillie antisémite. Des propos qui seraient probablement validés par Richard Williamson.

Notre-Dame-des-Victoires paroisse préférée de l’extrême droite angevine ?

Nous l’avons vu depuis des années au sein du Vatican une minorité traditionaliste jette des ponts avec les intégristes de la FSSPX. Sont ainsi proposées dans chaque diocèse des messes célébrées sous la forme « extraordinaire ». L’église Notre-Dame-des-Victoires, place Imbach à Angers est le lieu où les plus traditionalistes s’agglutinent le dimanche pour la messe de 11h célébrée par le nouveau prêtre en charge de cette paroisse, l’abbé Hugues de Montjoye. Passé par Lyon dans l’église Saint-Georges fréquentée par les jeunes de l’Action Française, il a pu y célébrer une messe en l’honneur de Louis XVI avec ces mots « Un régicide dont la France n’a pas su encore se relever ». Il a été formé par la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre (FSSP). La FSSP a en effet été fondée en 1988 par d’anciens séminaristes et prêtres de la FSSPX. Par ce geste fondateur, ils voulaient mettre un terme à la situation schismatique qui découle des consécrations illicites de Marcel Lefebvre. Arrivé en 2023, Hugues de Montjoye semble tout a fait apte à entretenir autour de lui la ferveur des catholiques les plus réactionnaires. Et pas des moindres. Le dimanche 1er mai 2022, en pleine bouffée paranoïaque, une partie des militants fascistes de l’alvarium est présente à l’office afin de « défendre » leur église d’un cortège syndical qui défile avec indifférence depuis des années devant ce bâtiment qui fait face à la Bourse du Travail. Il n’est pas inutile de noter que la FSSP dirige des établissement scolaires hors-contrat dont l’Institut Croix-des-Vents à Sées qui a accueilli en 2019 l’université d’été (udt) d’Academia Christiana consacrée à la « reconquête » face au « Grand Remplacement ». Quand on sait que depuis des années l’alvarium est l’équipe logistique de cette udt on comprend le sentiment d’attachement aveugle à la paroisse. L’alvarium entretien aussi un lien avec la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier. On l’a vu via les interminables conférences du « Père Henri » rue du Cornet. Ce dernier a aussi été aperçu au Bazar leur discret bar clandestin. Là encore, on recoupe le réseau d’Academia Christiania. Le père Louis-Marie de Blignières, fondateur de cette fraternité est ainsi intervenu à leur udt. Son pedigree est explicite, car avant de revenir dans le giron de l’Église il a été ordonné prêtre en 1977 par Marcel Lefebvre. On saisit vite que l’unique établissement de la communauté qu’il a fondé à Chéméré-le-Roi, en sud Mayenne, fait preuve à l’instar du Père Henri, d’une modération religieuse et politique somme toute très relative. On le voit la frange la plus réactionnaire du catholicisme n’est pas un bloc sans aspérités. Il y a de nombreuses nuances et autant de luttes d’influences. Ce sont souvent des groupes assez hermétiques avec leurs trajectoires propres. Ainsi lors de l’action menée contre la cérémonie œcuménique évoquée en début d’article, aucun.e militant.e de la FSSPX présent.e n’a frayé, à notre connaissance, avec la milice de l’alvarium. Nous suivrons avec attention le dénouement de cette action qui se solde par un procès où les jeunes intégristes acceptent mal de devoir justifier de leurs méfaits devant une autorité qui ne soit pas religieuse.

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Violences fascistes à Angers : quand un fasciste se vante des violences qu’ils ont commis et de la décision de la justice (de classe)

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Quand les miliciens fascistes sont (presque entièrement) relaxés, leurs opposants prennent des coups de LBD.

Ceci fait suite à notre texte intitulé « Les fascistes s’organisent en milice dans les rues d’Angers« . Il revient sur la récente séquence judiciaire qui de facto accorde toutes latitudes aux nationalistes pour exercer leur violence dans la plus grande impunité.

Rappel des méfaits

Pour résumer le vendredi 30 juin les militants nationalistes de l’alvarium/RED agressent des manifestant.es mobilisé.es contre les violences policières. Suite au meurtre de Nahel un rassemblement devant la mairie est interdit par la préfecture et dispersé. S’extirpant du déploiement policier, une cinquantaine de personnes se dispersent en centre-ville. Une poignée arrive en vue de l’alvarium. Armés de bâtons et cagoulés pour certains, les nationalistes se projettent loin hors de leur local et agressent plusieurs personnes dans un déchaînement de violence dont ils sont coutumiers (voir nos autres articles à ce sujet). La coupe est pleine. S’enchaînent plusieurs nuits de tensions et de violences aux abords de leur local bunkerisé que le groupuscule armé défend à l’aide de nationalistes venus d’ailleurs. Chaque soir la colère populaire amène des angevin.es à s’amasser en nombre aux abords de leur local pour régler un problème que les autorités ont sciemment laissé s’enkyster. Il faut souligner la mobilisation massive des quartiers qui en payent le prix fort. Le lundi 3 juillet au soir, deux personnes sont victimes de tirs de LBD en pleine tête par la police qui intervient pour protéger le local des fascistes. L’une perd un œil, l’autre souffre de multiples fractures au visage. Une enquête de l’IGPN est en cours mais comme chacun.e sait les promesses n’engagent que celles et ceux qui y croient. Soulignons que des témoins parlent de collusion de la police avec le groupuscule.

Panique à la mairie

D’habitude si circonspects, les pouvoirs publics sont contraints d’agir sous la pression. Pour mettre fin à ce qu’il convient de nommer une milice fasciste, le 5 juillet, le maire Jean-Marc Verchère prend un arrêté de fermeture administrative de leur local du 31/33 rue du Cornet. Aussitôt publié, les nationalistes (parfois encore cagoulés) déménagent en toute quiétude leurs boucliers barrés de croix celtiques, leurs bâtons et casques de moto, sous le regard de la police municipale.

Les fachos font mumuse sous les yeux de la mumu

Les voilà qui chargent des camionnettes pour s’installer au grand jour à 200 mètres de là dans un ancien bar, Le Bazar. Encore un lieu mis à disposition grâce à leur amitiés et soutiens bourgeois (voir notre article précédent).

Un arrêté pour protéger l’alvarium. Les fafs : une espèce en danger ?

De toutes manières l’arrêté en question est pour le moins équivoque. Il s’appuie sur la visite d’une commission de sécurité qui constatant des « manquements graves au règlement de sécurité incendie » (absence de conformité électrique, issue de secours inaccessible, absence d’extincteur et d’alarme, etc.) liste les points à revoir pour lever l’interdiction d’usage « à caractère temporaire » du local. Travaux qui seront menés si nécessaire sans difficultés quand il suffit d’en appeler à la générosité de quelques mécènes. Dans sa rédaction, cet arrêté met en avant la mise en danger des usager.es du local plutôt que celle des voisin.es et angevin.es. Renversement de perspective pitoyable.

Une absence de soutien local

Le temps de la plainte est venu pour les nationalistes angevin.es qui n’ont plus le soutien physique des gudards. Et leur mouvement vers Le Bazar a été fort mal perçu dans une des rues les plus populaires et métissées du centre. Isolés localement, les marques de soutiens viennent des groupes nationalistes amis : Blocco Studensco en Italie, Lyon Populaire, Clermont Non Conforme. Il y a aussi Jean-Yves Le Gallou qui vient à la rescousse. Jean-Eudes Gannat pourra s’épancher sur TV Libertés. Plus surprenant est le soutien de Stanislas Rigault alors que depuis Saint-Brévin Reconquête se gardait d’afficher publiquement sa proximité avec la galaxie des fachos bourrins. À Angers il n’y aura guère que les geignard.es de la Cocarde 49 qui apportent un anecdotique soutien en reprenant une vidéo du RED. Voilà qui fait tomber le masque d’un syndicat « apolitique » qui jusqu’à présent se montrait surtout à la remorque du RN local.

 

Les larmes après les bâtons

Les plaintes vont se transformer en pleurnicheries quand les violences qui ont tout déclenché aboutissent à des convocations et des GAV pour quatre militants : Jean-Eudes Gannat chef de l’alvarium et désormais du Mouvement Chouan, Gaspard Beaumier (chef du RED qui remplace l’alvarium), Côme Jullien de Pommerol et Théodore Riant. Déférés le 7 juillet ils sont accusés de « participation à un groupement en vue de la préparation de violences » et pour le port de deux battes de base-ball par Beaumier et Riant. Le procès est repoussé d’un mois avec un contrôle judiciaire à la clé. Le procureur demande aussi un maintien en détention évoquant « un trouble à l’ordre public exceptionnel et parfaitement prémédité ». Demande écartée.

Les militants seront défendus par plusieurs avocats dont notamment Pierre-Marie Bonneau. Le toulousain est l’avocat du CLAN (Comité de Liaison d’Aide aux Nationalistes). Un briscard dont le militantisme d’extrême-droite s’affirme dans les prétoires.

En creux on observe encore une fois que la police a fait le strict minimum dans cette enquête en ne convoquant que les protagonistes non masqués de l’agression du vendredi soir. Le militant italien Zin_gher qui était déjà impliqué dans des violences près de l’alvarium, Hugues Soreau l’un des plus violents avec son bâton et Aurélien Flottes ne seront pas inquiétés bien que reconnus.

On prend les mêmes et on recommence ?

Dans la foulée le 10 juillet les nationalistes déposent en préfecture la dissolution de l’association « Les butineurs de l’Anjou » qui faisait office de vitrine légale au RED pour occuper les locaux de la rue du Cornet à la suite de la dissolution de l’alvarium. Ce qui était bien pratique c’est que cette association avait été fondée par Axel Levavasseur qui est aussi le propriétaire des mêmes locaux… Cela ressemble fort à une manœuvre de diversion et d’apaisement en vue du procès, surtout qu’une association affublée d’un nom aux relents homophobes est prête à prendre le relais : « La Guêpe Ride ».

L’alvarium une milice de « nécessiteux »

Au procès le 10 août, la procureure requiert de 6 mois à 12 mois de prison avec sursis à l’encontre des quatre militants. Elle demande aussi 4 mois fermes pour Jean-Eudes Gannat qui apparaît comme le « général » des opérations et 6 mois fermes pour Côme Jullien de Pommerol pour les violences filmées qu’il commet sur un manifestant. Mais la montagne judiciaire va accoucher d’une souris avec la relaxe et l’exemption d’amendes, à l’exception de Côme qui écope de 3 mois de sursis. Nous vous invitons à revoir la vidéo de l’agression du 30 juin à l’aune de ce verdict pour comprendre avec précision l’expression « justice de classe ».

 

Pour aboutir à ce résultat, la défense joue tout au long de l’audience l’habituelle ritournelle de la victimisation. Pourtant Côme Jullien de Pommerol aime à jouer au hooligan, se prenant en photo en « forêt » ou se baladant en ville avec sa panoplie casual reçue à Noël. Et Gaspard Beaumier a bien assumé en connaissance de causes sur les réseaux sociaux l’imagerie NSBM (National Socialist Black Metal) la plus abjecte. Les voilà soudainement qui essaient de passer pour des citoyens bien sous tous rapports, plaidant la défense proportionnée et nécessaire. Risible. Nous n’aurions donc devant la justice que de pauvres patriotes accablés par des hordes de gauchistes qui ne leur laissent aucun repos. Discours d’autant plus facile à tenir qu’aucune victime n’est présente sur les bancs pour rappeler qui a pris des coups et qui est allé à l’hôpital ce soir-là (soyons clair.es nous ne les blâmons pas de s’être abstenues). Et, face à un président qui laisse entendre dans les débats que la thèse de la légitime défense n’est pas recevable, la défense change de fusil d’épaule et met en avant « l’état de nécessité ». L’état de nécessité est régulièrement invoqué devant des tribunaux pour justifier des actions de désobéissance civile en particulier pour faire face à l’urgence climatique et écologique. L’imminence de ce danger n’est que très rarement reçue par les juges et pourtant on ne parle pas de violences sur des personnes. Les juges d’Angers vont pourtant avaliser ce glissement grossier et hors-sol. Tout en considérant que l’infraction de « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences » est bien caractérisée, le tribunal statue qu’au nom de l’état de nécessité, les nationalistes ont répondu « sans excès » (juste avec des bâtons et des battes) à une menace constituée de personnes non armées. Ceci justifie la relaxe. Belle démonstration par l’absurde que contre le fascisme il ne faut rien attendre des institutions. Nous ne doutons pas que les nationalistes-catholiques d’Academia Christiana qui vont bientôt se rassembler en nombre à Bécon-Les-Granits près d’Angers pour leur université d’été, avec entre autres choses au programme des sports de combat, vont se rallier à l’avis de la justice bourgeoise.

De manière positive nous retenons que face à la violence fasciste c’est la riposte déterminée des angevin.es, en particulier venu.es des quartiers, qui aura contraint à imposer une fermeture administrative de leur local. Cette colère légitime est toujours présente et ne connaîtra pas d’apaisement de si tôt. Angers est en « état de nécessité » et le contexte appelle évidement à de nouvelles actions pour continuer à mettre la pression et surtout ne jamais laisser les nationalistes se sentir à l’aise dans nos rues.

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Les fascistes s’organisent en milice dans les rues d’Angers.

Suite à leur dissolution, le vernis social des fascistes de l’alvarium/RED n’est plus, retour à la violence sans limites avec le silence coupable des autorités locales, la complicité de la bourgeoisie et la protection de la police.

Entre antifascistes, nous avons coutume de reprendre le slogan si souvent mis en avant par la ville au sujet du soi-disant bon vivre qui y règne : « Angers première ville de France où il fait bon vivre*. » Nous y adjoignons une petite astérisque pour préciser: « *pour les fachos. »

Que ce soit à Saint-Brévin, à Annecy, à Lyon, cette année des images médiatiques récurrentes ne sont pas sans évoquer des évènements de l’Italie du début des années 20, quand le squadrisme agraire et ses bandes réprimaient les mouvements sociaux de contestation. Leur slogan “Des coups, des coups et encore des coups, des coups en quantité.” était sans équivoque quant à leur mode d’action. Ces bandes sous la houlette d’un chef ont représenté un appui conséquent au fascisme en gestation même si c’était une force d’appoint sur laquelle au début Mussolini n’avait pas de contrôle réel.

Ce qui se passe à Angers en cette fin de juin-début juillet fait partiellement penser à ce moment traumatique de l’histoire italienne. Retour à chaud (et donc susceptible de rapides évolutions) sur une séquence qui met à nu la complaisance et l’impuissance des autorités locales envers les militant.es nationalistes.

Suite à l’assassinat du jeune Nahel par la police à Nanterre, un appel à manifester contre les violences policières et le racisme circule. Rendez-vous est donné devant la mairie d’Angers, vendredi 30 juin, à 20h. 250 personnes bravent l’interdiction de manifester. Suit un court face à face tendu avec la bac aux effectifs renforcés, appuyée par des flics en tenue et rien de moins qu’un avion affrété par la préfecture pour surveiller les quartiers et le rassemblement. Ambiance tendue et la police met le feu aux poudres en gazant le rassemblement. Un groupe d’une quarantaine de manifestant.es s’extirpe vers le centre-ville et passe non loin de la rue du Cornet où les fascistes angevin.es, malgré la dissolution administrative de l’alvarium, ont toujours leur local grâce à leur copain bourgeois décadent et décati : Axel Levavasseur qui leur a acheté et offert les lieux.

Des quolibets fusent et les fafs matossés (bâtons, battes de base-ball, gazeuses) sortent de leur rue et blessent plusieurs personnes (plusieurs devront se rendre à l’hôpital, l’une recevra selon la presse 16 points de suture à la tête), les rouant de coups de pieds et de bâtons, hurlant des slogans nationalistes et des insanités racistes aux passant.es : « Sales noirs, sales singes, on va vous buter » rapporte encore un journaliste.

La scène est filmée de toutes parts et inonde les réseaux sociaux. Il apparaît clairement que Jean-Eudes Gannat est aux commandes de sa troupe et qu’il est accompagné des éternels mêmes fascistes voire nazis pour certains. On retrouve ainsi : Gaspard Beaumier (futur héritier d’une florissante entreprise, chef fantoche du RED qui a succédé à l’alvarium pour la façade, fan de NSBM), Théodore Riant (condamné pour violences), Adrien Rivière (condamné à de la prison avec sursis pour violences) , Côme Julien de Pommerol, Aurélien Flottes (dont les muscles accaparent le sang destiné au cerveau), Hugues Soreau (celui armé d’un long bâton), un militant italien violent connu sous le pseudo de zing_her, et ainsi de suite.

Côme Julien de Pommerol

Les agresseurs sont collectivement repoussés alors que la police arrive et les protège d’éventuelles ripostes derrière deux voitures sérigraphiées garées devant leur local.

L’affaire a grand écho. Celles et ceux qui s’opposent au racisme et aux violences policières sont interdits d’expressions et pourchassé.es par la police, tandis que les agresseurs racistes en réunion sont raccompagnés chez eux et protégés.

Une puis deux enquêtes sont ouvertes par le procureur de la république apprend-on par voie de presse. On ne les compte plus ces fameuses enquêtes tant le plus souvent elles ne débouchent sur rien de tangible. Le lundi 3 juillet en matinée, l’alvarium est brièvement perquisitionné afin de mettre la main sur les bâtons et les battes exhibés les deux derniers jours. La petite musique habituelle se met en route du côté du chef Jean-Eudes Gannat qui crie à la persécution (et commet dans une vidéo un magnifique lapsus confondant alvarium et RED) et surtout quémande de l’argent (un vrai tic de langage chez lui le mot « cagnotte »). Quand le groupe était actif sous l’étiquette alvarium, il criait à la diffamation dès qu’on les qualifiait de brutes violentes. Une vidéo se voulant ironique avaient même été diffusée. Masquées, les militantes du groupe y manipulaient des battes de base-ball devant leur local, usant du préjugé sexiste que les femmes ne peuvent être violentes afin de tourner en dérision leur réputation de brutalité. Mais maintenant, c’est Jean-Eudes Gannat et ses potes qui occupent la rue du Cornet avec des battes et ce n’est plus de l’ironie. Pourtant, ne nous y trompons pas, l’alvarium/RED n’a pas changé de stratégie, c’est simplement qu’ils et elles assument davantage leur idéologie fasciste et leur mode d’action qui les placent en droite ligne de l’héritage squadriste.

Le lendemain, samedi 1 juillet, on apprend en soirée que la même équipe, considérablement renforcée par des militants d’autres villes, « patrouille » en ville, « équipée » et masquée. Plusieurs dizaines de fafs usent donc en toute quiétude de leur droit à l’impunité pour ainsi dire. Le mot circule et des jeunes des quartiers (mais pas que) ont bien compris que s’il ne veulent pas être pris pour du gibier il fallait se défendre avec ardeur. Quand les fafs reviennent à leur terrier rue du Cornet, un groupes de jeunes arrive. Quand la tension est montée, comme toujours la police est arrivée, a gazé massivement puis bloqué la rue afin de protéger les fafs, contrôler et interpeller des opposant.es. Dans la nuit, une personne indignée pointant « les nazis masqués dans la rue » se verra rétorquer par un flic : « Il est nazi, et alors ? Il a le droit. ». Ses collègues sourient.

Après six années d’inaction publique, la violence fasciste qui s’est répandue aux yeux de tou.te.s ainsi que le comportement de la police fait l’effet d’une étincelle et met le feu aux poudre. Lundi 3 juillet au soir plusieurs dizaines de personnes se massent rue du Cornet. Comme les autres nuits les nationalistes lancent des bouteilles depuis l’étage et un groupe dirigé par Marc de Cacqueray-Valmenier (cagoulé mais reconnu à son short Venum) pourtant astreint à un contrôle judiciaire strict, aidé de quelques gudards, tente de repousser l’assaut. Le même scénario se répète et la police nettoie la rue à coups de LBD, blessant grièvement plusieurs opposants à l’alvarium et épargnant les miliciens.

Depuis 2018, Christophe Béchu (alors maire) utilise la rhétorique éculée et paresseuse des extrêmes qui se rejoignent. Lorsqu’il est interrogé sur l’extrême droite et ses violences il évacue systématiquement le sujet en évoquant en symétrie des violences d’extrême-gauche fantasmées (à partir de 9min30 en particulier). On sait que cette stratégie bénéficie aux nationalistes leur donnant l’image de personnes certes « un peu radicales »  mais dont les idées ne seraient après tout que des « opinions ». Cette stratégie est reprise par Jean-Marc Verchère son intérimaire et le préfet Pierre Ory qui dans une déclaration commune affirment : « Les heurts qui opposent, pour la quatrième nuit consécutive, militants d’ultra-droite et des individus répondant aux appels à la violence de l’ultra-gauche sont inacceptables. » Appels à la violence de notre camp que les deux larrons seraient bien en peine d’exposer et surtout l’évacuation de la dimension d’autodéfense populaire des angevin.es face à des exactions d’extrême droite qui se sont déroulées au grand jour et restent impunies. Ils poursuivent : « Nous ne sommes ni tolérants, ni complaisants face aux violences des extrêmes. » Ce besoin pressant de se disculper a tout de la réaction de gamins piqués au vif. Mais surtout par un amalgame qui ne repose sur rien de tangible l’opprobre est jetée sur notre camp social. La préfecture et la municipalité font preuve de leur mépris habituel en ignorant les habitant.es qui se sont toujours mobilisé.es spontanément et massivement face à l’extrême droite. Infantiliser les gens en les faisant passer pour des pions manipulé.es par une « ultra-gauche » à la manœuvre est un procédé confusionniste que nous dénonçons depuis longtemps. Le comble de la veulerie est atteint quand ils affirment examiner « toutes les mesures qui pourraient être prises pour mettre un terme à ces affrontements ». Nous en profitons pour rappeler ici notre soutien aux habitant.es de la rue du Cornet qui vivent au quotidien les répercussions d’une abjecte et malhonnête stratégie de la préfecture et de la municipalité.

Il aura fallu plus d’une dizaine d’affaires suite à des violences racistes et/ou LGBTQ+phobes, d’agressions en groupe, de tags à base de croix celtiques, banderoles racistes, de diffamations, d’attaques d’occupations, pour que l’alvarium soit dissout. Une mansuétude au long court qui en dit long sur la tolérance dont jouit cette jeunesse fasciste très bourgeoise et par là bien insérée (la famille Levavasseur est en lice pour vendre des terres à l’état pour construire la future prison d’Angers). Une complaisance qui donne le tournis. Pour nos édiles si l’extrême-droite ne défile pas en uniforme nazi, il semble qu’elle ne pose tout simplement pas de problème. On caricature à peine. Mais les nazis ne reviendront pas en uniforme et nos élu.es vont tranquillement pouvoir continuer à nier qu’un groupe raciste ultra-violent sévit à Angers.

Nous avions prévenu que la dissolution n’était que poudre aux yeux, que tant que cette milice jouirait d’un local il n’y aurait pas de répit et que cycliquement la violence envers les personnes reviendrait. La situation s’est dégradée car désormais en plus de l’alvarium le groupe a investi, en toute clandestinité, un ancien bar : Le Bazar, situé à 200 mètres de l’alvarium. Une présence encore une fois rendue possible grâce à leurs amitiés bourgeoises. Cette fois grâce à l’ancien propriétaire du bar, Aloïs Haven et sa SCI familiale Les Etagères.

La réponse de la mairie ? Aucune. Enfin dernièrement cette même municipalité a laissé faire l’installation d’une entreprise créée par certains de ces militants nationalistes dans les nouvelles halles Biltoki. Les Blancs de l’Ouest ont ainsi pignon sur rue grâce à beaucoup d’argent public et un laisser faire inquiétant (tellement inquiétant que le terme paraît trop faible pour décrire la situation) malgré une large mobilisation unitaire et une campagne de pression dynamique toujours en cours.

Alors cela fait six ans, qu’à propos de l’alvarium et désormais son faux-nez du RED qui a pris le relais à la dissolution, nous prévenons que le « social » n’est qu’un vernis chez les nationalistes pour avoir les mains libres et faire diversion.

 

Toute ressemblance entre les deux tweets serait purement fortuite.

 

Les faits sont têtus et ne nous ont jamais donné tort pour le moment. De proche en proche la même bande nationaliste agit en toute tranquillité et les épisodes de violence sur les personnes sont récurrentes et prévisibles. Les angevin.es (dont nous sommes) savent que pour faire reculer les fascistes il faut en passer par une mobilisation populaire. L’antifascisme c’est l’affaire de tou.te.s. C’est ainsi que nous leur avons fait perdre leur premier local, c’est ainsi que leur jardin communautaire est redevenu une jachère (ce qu’il était déjà à vrai dire), c’est ainsi qu’ils ont été rejetés du mouvement des Gilets Jaunes, c’est ainsi que les angevin.es se détournent des produits des Blancs de l’Ouest et que nous arracherons leur exclusion des halles. La liste de nos petites victoires est longue mais confronter les nationalistes c’est affronter la tolérance de la mairie qui les épargne, c’est bousculer la bourgeoisie angevine qui s’accommode sans mal de la puanteur si elle rapporte et répond à ses intérêts de classe, c’est aussi avoir en face la police et l’Etat qui n’ont pas envers nous la même mansuétude. Nous avons conscience que les dynamiques à l’œuvre sont puissantes et dépassent largement le microcosme angevin.

Avec vous nous gardons le cap. Nous ne laisserons pas la rue aux fascistes. Ensemble nous fermerons l’alvarium et les autres implantations fascistes. Nous ne transigerons pas sur cet objectif qui en appelle d’autres.

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Rassemblement contre la présence des Blancs de l’Ouest (entreprise de militants nationalistes) dans les halles d’#Angers !

Rendez-vous vendredi 16 juin, 18h30, Promenade Jean Turc !

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La banderole antisémite du RED n’est pas un point de détail

 

Le 7 juillet prochain se tiendra le procès relatif à l’affaire de la banderole brandie par quelques fascistes lors d’un rassemblement à l’initiative du Planning familial et ayant eu lieu le 29 juin 2022 à Angers. Cette action revendiquée par le RED (Rassemblement des Étudiants de Droite) a principalement été médiatisée comme étant anti-IVG (à la fois dans la presse locale et sur les supports de communication d’extrême droite) alors qu’à nos yeux elle est au moins tout autant antisémite. Ce texte vise à montrer en quoi sous-estimer ce second aspect serait une faute politique et donner quelques repères pour mieux décrypter les discours de l’extrême droite radicale.

Banderole « Avortement de masse = solution finale » déployée par le RED le 29 juin 2022

1) La position que nous défendons

Avant toute chose, nous tenons à éclaircir notre positionnement vis-à-vis du procès en lui-même. Bien que nous n’attendions pas grand-chose de ce genre d’événement, nous estimons qu’ils font partie de l’actualité et qu’il est important d’en parler. Même s’ils ne sont pas de notre initiative, ils deviennent de fait des moments d’expression pour les militants d’extrême droite. Par conséquent, il nous semble impératif d’opposer à cela une parole qui dénonce sérieusement ce que les fascistes choisissent de mettre en avant ou comment ils souhaitaient apparaître. Ce dernier point est particulièrement important lorsqu’ils minimisent ou n’assument pas la portée de leurs actes (ce qui est généralement le cas), quand ils ne tentent pas de carrément dépolitiser leurs actions, espérant ainsi apitoyer les magistrats sur leur sort.

2) Le principal problème que pose ce procès

Les débats qui auront lieu au cours de l’audience devraient logiquement porter à la fois sur la forme de leur action mais également sur le fond. Sur le premier point, inutile de s’étendre longuement sur le sujet : l’extrême droite radicale est agressive et seuls les hypocrites prétendront l’avoir appris à cette occasion. C’est le second point, en revanche, qui nous semble poser souci. De ce que nous avons pu comprendre jusqu’à ce jour, il y a fort à parier que le caractère antisémite de la banderole ne soit pas soulevé et que par conséquent les fascistes n’aient pas à répondre de cette accusation.

Cette situation nous semble scandaleuse. Pour quelle raison ? De tous les messages qu’auraient pu choisir les fascistes pour critiquer le droit à l’IVG, celui qu’ils ont retenu est « Avortement de masse = solution finale ». L’utilisation de cette expression renvoie directement à la « solution finale de la question juive » (« Endlösung der Judenfrage ») relative au plan d’extermination des Juifs et Juives d’Europe au cours de la Seconde Guerre mondiale. Et cette manière de banaliser ces mots doit se lire comme un sous-entendu négationniste, ni plus ni moins. Certes, il est connu que les mouvements anti-IVG comparent régulièrement l’avortement à l’Holocauste depuis les années 1970. Pour autant, le choix des mots est important. Et surtout, il s’inscrit ici dans une longue litanie de discours et postures antisémites propre aux milieux nationalistes de notre pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Tentons maintenant de dresser une chronologie qui permette de saisir à quel point l’usage de cette expression en 2022 résulte de tout sauf du hasard.

3) D’un antisémitisme à l’autre, comprendre la circulation de ces idées

Le 13 septembre 1987, Jean-Marie Le Pen déclare sur RTL que les chambres à gaz sont « un point de détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale ». Par la suite, il remet également en cause le nombre de Juifs tués par les nazis. Si cet épisode, assez connu, est souvent présenté comme un dérapage, il représente pour de nombreux nationalistes un acte de bravoure, une manière de défier le « politiquement correct » qui selon eux empêcheraient les antisémites de dire librement tout le mal qu’ils pensent des Juifs en général. Il ne faut donc pas voir ce genre de moment comme un événement exceptionnel mais plutôt comme une démonstration médiatique d’une pensée inscrite dans l’idéologie dont ce genre de personnages sont porteurs. On le sait, Jean-Marie Le Pen est une figure éminemment positive pour l’extrême droite radicale. Symbole de longévité et dans une moindre mesure de radicalité, il représente la non-compromission, notamment face à sa fille. Jean-Eudes Gannat (de l’Alvarium, mais aussi du RED) y fait référence en septembre 2020 sur RCF Anjou en l’appelant affectueusement « le vieux ». Sur les réseaux sociaux, il évoque parfois avec romantisme l’époque où son père était au Front National ou bien encore quand Jean-Marie Le Pen pouvait « sécher un gauche » dans une manifestation. Jean-Marie Le Pen le lui rend bien en recommandant le livre de Jean-Eudes Gannat sorti en 2022.

On dit parfois que les grands esprits se rencontrent, cela vaut aussi pour les antisémites de notre région. Et on remarquera que cette thématique est un fil rouge dans la trajectoire politique des représentants de l’Alvarium ou du RED. Ce n’est ainsi pas une coïncidence si Jean-Eudes Gannat se retrouve en 2015 à visiter la Syrie, à l’invitation du régime de Bachar-el-Assad. Loin d’un simple voyage touristique, cette escapade lui donnera l’occasion de dire tout le bien qu’il pense du pouvoir en place. Bachar-el-Assad, connu entre autres pour ses positions antisémites, sera logiquement soutenu par le Bastion Social, mouvement dont l’antisémitisme ne faisait aucun doute. Or, l’Alvarium était très proche du Bastion Social même s’il n’y a jamais été affilié. Les raisons de cette distanciation ? Elles sont sans doute multiples. Mais le fait de ne pas se griller au sein d’un réseau affichant un antisémitisme plutôt frontal en fait peut-être partie. A l’image d’un article de la revue d’extrême droite L’incorrect qui reprochait précisément son antisémitisme au Bastion Social, permettant là de remarquer une forme de fracture chez les nationalistes.

Mais chez Jean-Eudes Gannat, comme souvent, tout est aussi une question d’image. S’il souhaite polir son image publique ainsi que celle de ses camarades, il sait aussi faire des alliances avec des personnages sulfureux. Comme lorsqu’il organisait discrètement une conférence d’Alain Soral dans le local de la rue du Cornet à Angers en 2019. Le fait que l’événement ait eu lieu avant l’ouverture officielle du local, en dit long sur la manière de traiter les discours d’un antisémite convaincu : à réserver aux adhérents à l’abri des volets fermés. Ce local héberge aussi de la littérature nazie comme nous l’avons déjà fait remarquer. N’oublions pas non plus que l’Alvarium (et aujourd’hui le RED) organise chaque 6 février son petit hommage à Robert Brassillach, auteur antisémite fusillé en 1945 pour « intelligence avec l’ennemi ». Bien que ces éléments suffiraient à convaincre de l’infréquentabilité de ces personnes, certains journalistes locaux acceptent encore de s’asseoir à la même table que Jean-Eudes Gannat. Et le résultat est parfois édifiant. Ainsi, en septembre 2020, alors qu’il fait campagne, un journaliste de RCF Anjou lui demande ce qu’il pense de Charlie Hebdo et de la liberté d’expression. Il répond que pour bien faire il faudrait supprimer la loi Gayssot. Pour rappel, cette loi datant de 1990 condamne les propos antisémites, en particulier ceux visant à nier ou minimiser la politique génocidaire du IIIème Reich. Jean-Eudes Gannat est un habitué de ce type de sorties qui peuvent passer inaperçues pour un certain nombre de gens mais qui constituent des signaux faibles pour qui a la bonne grille de lecture. De la même manière, il reprend parfois dans ses vidéos ou interviews certains gimmicks des personnages de Dieudonné.

Pour autant, Jean-Eudes Gannat et ses amis évitent soigneusement de prononcer le mot « Juif » et ne se revendiquent pas comme « antisémites ». On pourrait alors nous rétorquer que nous faisons ici un procès d’intention. Nous répondrions qu’il suffisait juste de les mettre face à une caméra cachée pour expliciter ce que nous avions perçu. C’est ce qu’on fait des journalistes du JT de France 2 en février 2022 en diffusant une enquête effectuée au sein du mouvement Academia Christiana dans lequel certains angevins sont très investis comme nous l’avons souvent signalé. A un moment de la vidéo, et alors que la journaliste s’est infiltrée à un de leurs événements, un participant lui déclare « à Academia Christiana tu a des gens qui sont antisémites à différents degrés. » Difficile de faire plus clair.

Reste l’excuse de l’humour : nous ne serions pas sensibles à leur humour et nous ne comprendrions pas par exemple qu’un Gaspard Beaumier (leader du RED) soit davantage dans la provocation que l’exposition de ses convictions sur son compte twitter :

Nous répondrions que ça serait, là encore, tomber dans leur piège et qu’en ce qui nous concerne, nous prenons au sérieux les discours qui visent à tourner en dérision les génocides. Bien qu’il soit possible qu’il y ait un aspect puéril dans la démarche, il en reste que citer les paroles d’une chanson de Nettoyage Ethnik ne fait pas rire tout le monde. De la même manière, qu’en 1988, quand Jean-Marie Le Pen (encore lui) appelait le ministre Michel Durafour « Monsieur Durafour-crématoire », cela ne faisait pas rire tout le monde. Nous assumons donc d’être le Schtroumpf Grognon de service et de vouloir faire taire ces discours qui, sous couvert de chercher à amuser, visent surtout à blesser et discriminer.

Ces discours cryptiques peuvent s’adresser aux initiés tout en permettant de conserver un certain capital de respectabilité aux yeux du grand public. Entre difficultés à se situer vis-à-vis de la loi et postures élitistes, les discours antisémites de ce type de militants ne sont pas forcément évidents à identifier pour le plus grand nombre. Ils n’en restent pas moins toxiques pour autant. Et cette banderole en est un parfait exemple.

4) Refuser l’antisémitisme partout et tout le temps

Sans doute que le procès ne parlera pas de tout cela. Et c’est bien regrettable puisque cela aurait servi à souligner le plus grand des paradoxes qui réside dans l’acte de ce groupuscule. A savoir que cette action est présentée comme défendant « la vie » mais choisi pour cela d’utiliser une expression faisant directement référence à une entreprise ayant distribué la mort de manière industrielle. Pour nous, c’est bien en soulignant ce paradoxe que l’on peut réellement contrer les postures anti-IVG de ces fascistes. Quant à la question de savoir si cette action avait pour but d’instrumentaliser la mémoire du génocide Juif au profit d’un message anti-IVG ou si c’est précisément l’inverse, chacun pourra se faire librement son opinion. A l’issue de ces quelques réflexions, notre avis sur la question est fait.

Face à une situation aussi paradoxale, qu’attendre de ce procès ? Peut-on réellement parler de « justice » quand on imagine à quel point les « débats » risquent de ne pas saisir ce qui est en jeu ici ? Quel message la décision qui sera rendue peut envoyer aux descendants des victimes de l’Holocauste ? Est-ce qu’ici le problème c’est qu’un militant d’extrême droite se déplace avec une matraque télescopique ou qu’un groupuscule confectionne une banderole contre les droits des femmes minimisant la mort de millions de personnes ? Les personnes refusant de voir ces contradictions sont sans doute motivées par leur attachement à l’institution judiciaire. Pour notre part, en tant qu’antifascistes autonomes, nous n’attendons rien de cette institution car nous considérons que l’antifascisme c’est l’affaire de toutes et tous. Et que pour être efficace, cette lutte ne doit pas être déléguée à quelques spécialistes mais incarnée par le plus grand nombre.

L’antisémitisme de l’extrême droite n’appartient malheureusement pas qu’au passé et il est essentiel de ne pas le minimiser (comme c’est parfois fait même dans certains milieux de gauche). Sans rien attendre de l’État, nous continuerons de dénoncer l’antisémitisme, l’islamophobie et toute forme de racisme, quelle qu’elle soit !

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Puanteur en arrière-cuisine :

Même derrière un tablier l’extrême-droite fait tache.

La première génération de militant.es du groupe angevin national-catholique l’alvarium a pris un coup de vieux. La trentaine approchant, la plupart de ces rejetons de bonnes familles sentent qu’il est temps de satisfaire aux attendus sociaux de l’esprit vieille France qui les a vu grandir. La pression à fonder un foyer conforme au standard catho-tradi implique avant tout de parer à sa subsistance financière. Les années d’insouciance sont révolues. Papa-maman ont longtemps pourvu aux caprices des enfants, il est temps d’acquérir une relative autonomie financière pour se lover au plus vite dans un style de vie sentant le moisi et la naphtaline.

Même si le coût social à payer pour leur engagement nationaliste tend à s‘atténuer dans une période teintée de brun, il leur est souvent plus délicat de postuler en tant que salarié.e quand une simple requête dans un moteur de recherche jette une ombre sur leur CV. C’est une des raisons parmi d’autres qui les pousse à créer des entreprises. Il leur faut alors forger une image de respectabilité afin de fourguer leur camelote au plus grand nombre. Mais les faits sont têtus (bien que pas autant que nous). Si les milicien.ne.s deviennent chef.fe.s d’entreprise, tou.te.s restent néanmoins des militant.es et il faut les traiter comme tel.le.s.

Cet article porte un premier coup de projecteur sur des entreprises caractérisées par une direction fortement ou complètement composée de nationalistes radicaux avérés. Afin de garder une cohérence à cet article, qui en appelle d’autres, nous avons choisi de ne traiter que des entreprises dites « de bouche » exerçant en Maine-et-Loire. Les quatre entreprises abordées taisent évidemment l’idéologie qui anime leurs entrepreneurs car la politique et les affaires font souvent mauvais ménage en terme d’image. Dévoiler la puanteur qui règne en arrière-cuisine apparaît alors comme une nécessité de salubrité publique.

Les Blancs de l’Ouest : les porcs ne sont pas ceux qu’on croit

Tout d’abord, commençons par l’entreprise Les Blancs de l’Ouest » (SCEA Copains comme Cochin). Il s’agit d’une activité centrée sur un élevage porcin basée au nord d’Angers, dans le Segréen. Les porcs élevés sur l’exploitation sont aussi transformés en charcuteries estampillées Les Blancs de l’Ouest. Derrière un discours qui met en avant l’écologie, l’élevage extensif, le renouveau d’une race locale, le bien-être animal, se cachent des membres de la famille Cochin, habitués du milieu national-catholique angevin. Ce discours de façade a permis à leur entreprise de croître, au point de pouvoir vendre leurs produits dans des lieux loin de toute accointance avec les fascistes et leurs idées. L’entreprise dispose du label « Produit en Anjou » sorte de marque territoriale qui est un outil de promotion publicitaire et de placement non négligeable.

Attardons-nous deux secondes sur leur logo. Celui-ci reprend la forme des armoiries permettant aux familles aristocratiques de se distinguer. Si cette pratique s’est étendue à toute la société à partir du XIIIème siècle, il n’est pas anodin de se placer dans cette tradition quand on sait qu’ils font partie, de la bourgeoisie locale comme un bon nombre de militant.es de l’alvarium. Les Blancs de l’Ouest ont eu la « chance » de voir leur logo reproduit grandeur nature par l’atelier des Lys, un atelier de création d’armoiries de mauvais goût en bois. Cet atelier a été créé par Servane Simons épouse de Didier Simons qui fut suppléant de Jean-Eudes Gannat (chef de l’alvarium) lors de sa défaite cinglante à l’élection départementale de 2021 dans le canton de Segré. Didier et Servane Simons sont très investi.e.s dans Academia Christiana, mouvement de formation intellectuelle de la jeunesse nationale-catholique.

Dans la famille Cochin, on demande l’aîné Benoit-Joseph. Il est passé par Notre-Dame d’Orveau, un établissement qui a l’habitude d’accueillir des enfants de famille catho-tradi, comme la famille Gannat, la famille Fleury, Paul-Alexis Husak et bien d’autres. Une véritable pépinière à militant.es nationalistes. Nous avions d’ailleurs déjà parlé de cet établissement à l’occasion de l’université d’été d’Academia Christiana en 2020. Benoit-Joseph est membre de l’alvarium dès sa création. Nous avons pu le voir en maraude, derrière le bar de leur local, dans leur pseudo-squat (mais vrai coup de com’) ou bien en pèlerinage avec Anjou Pèlerinages, une association satellite de l’alvarium qui organise une marche annuelle en mémoire du chef vendéen Cathelineau et dont il est le président.

Benoît-Joseph Cochin en maraude avec l’alvarium, dans leur pseudo-squat, au mariage de Jean-Eudes Gannat avec Florent Prouteau dont on parlera plus loin, mais surtout à côté de Loïk Le Priol mis en examen et écroué pour l’assassinat du rugbyman argentin Federico Aramburú

Toujours dans la famille Cochin, on demande aussi le petit frère, Thibault. Également passé par les bancs de Notre-Dame d’Orveau, il marche dans les pas de son frère en s’investissant également dans l’alvarium et ses diverses activités. Son compte Facebook illustre bien son engagement dans la sphère national-catholique angevine.

Puis on demande le beau-frère, Pierre-Antoine Réveillard, marié à Marie-Victoire Cochin. Pierre-Antoine Réveillard, responsable de la commercialisation de l’entreprise, est un ami de longue date de tout le milieu national-catholique angevin.

Avec Jean-Eudes Gannat, Martin Réveillard et Florent Prouteau en vacances ; lors d’un mariage ; avec Marie-Victoire Cochin au marché de Noël de l’Institut Croix-des-Vents.

Les Blancs de l’Ouest ont, à de nombreuses reprises, utilisé leurs connexions avec le milieu national-catholique pour faire la promotion de leurs produits. On les retrouve sur le site d’Academia Christiana dans la rubrique cadeaux et sur Paris-Vox un faux média d’extrême droite. Ils ont également eu l’occasion de vendre leurs produits aux marchés de Noël de l’Institut Croix-des-Vents, un établissement scolaire hors-contrat qui a plusieurs fois accueilli l’université d’été d’Academia Christiana.

Dernièrement nous avons appris que Les Blancs de l’Ouest font pour le moment partie du très contesté projet de Biltoki nommé les Halles de la Maine, un projet privé mais financé grâce à beaucoup d’argent public (ce qui soulève nombre de questions). Cela leur permettrait d’avoir pignon sur rue en plein cœur d’Angers. Il y a donc urgence à informer et rendre leur position au minimum inconfortable et espérons-le intenable, grâce à votre mobilisation.

Les Canons ? De vrais boulets.

Les Canons c’est une exploitation viticole au sud d’Angers dans le Layon. C’est aussi une entreprise qui produit des pommes même si elle est moins connue pour cet aspect. Si on vous dit que les deux frères Cochin des Blancs de l’Ouest y ont travaillé en tant que saisonniers vous avez déjà un avant-goût de l’ambiance dans les rangs. Surtout qu’ils n’ont pas été les seul.es militant.es d’extrême-droite recruté.es là-bas. Il n’y a là aucun hasard quand on se penche sur qui dirige l’exploitation. Les Canons, c’est un montage juridique alambiqué. Il y a deux associés minoritaires et un actionnaire majoritaire qui est une personne morale : la société Alteau. Là où ça devient un peu tordu c’est que Alteau est dirigée par les deux associés minoritaires de Les Canons… Attardons-nous sur l’un d’eux qui donne toute sa coloration à l’esprit de l’entreprise : Florent Prouteau. Évoquer son cercle amical c’est retomber en terrain connu. C’est un copain d’Axel Levavasseur le mécène de l’alvarium et propriétaire de leurs locaux. Il a pour ami d’enfance Jean-Eudes Gannat le chef de la milice, il était d’ailleurs invité à son mariage et la photo de lui présentée un peu plus haut a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux lors de l’assassinat d’Aramburú. On pourrait presque arrêter là car, au-delà de Le Priol, il y a sur cette photo un échantillon représentatif de la faferie française dans sa diversité : alvarium, GUD, ex-FNJ. Il y en a pour tous les dégoûts. On l’a vu à la randonnée estivale d’Anjou Pélerinage. Un espace social où vous ne croiserez que des catho-tradis peu adeptes d’œcuménisme ! Le petit monde nationaliste angevin vit en vase clos. C’est même plutôt de la vase tant ce microcosme est malodorant.

Certains salariés ne sont pas en reste et offrent aussi des profils intéressants. Prenons Hugues Bourdon, «responsable commercial ». Sans surprise, il est passé par l’école Notre-Dame d’Orveau. Il semble féru d’histoire quand on se penche sur ses réseaux sociaux. On a pu le voir lors d’une virée à l’Ile d’Yeu, prendre la pose devant la tombe d’un certain Philippe Pétain, accompagné d’Henri Guillermet militant de la première heure de l’alvarium. Un autre salarié, Hugues Bureau, aime en vrac sur Facebook, la Fraternité Saint-Pie X, Breizh Info, Anjou Pèlerinage, L’Etudiant Libre, La Cabane de Thorigné, Notre-Dame de Chrétienté, Présent. C’est bon le tableau est suffisamment évocateur ?

Les Canons sont évidemment bien insérés dans le paysage des entrepreneurs « enracinés » en vogue à l’extrême-droite. C’est donc sans surprise qu’ils ont été plébiscités par Paris-Vox aux côtés des Blancs de l’Ouest pour les fêtes de Noël. Idem sur le site d’Academia Christiania. Pour autant ils ne restent pas cantonnés à une clientèle d’extrême-droite et cette image pourtant marquée ne les empêche pas (pour le moment) de s’insérer dans un paysage commercial plus classique. Ils bénéficient eux aussi du consensuel label « Produit en Anjou ». On a pu les voir au très officiel Salon des Vins de Loire. Ils sont familiers des évènements organisés par Food’ Angers où ils ont par exemple proposés des dégustations aux côtés de leurs amis des Blancs de l’Ouest. Pour rappel, comme le dit Mathilde Favre d’Anne, conseillère communautaire en charge du Tourisme et du Rayonnement à Angers Loire Métropole : « Food’Angers reste l’occasion de mettre en lumière nos artisans et producteurs engagés […] et de faire le lien avec le Projet alimentaire territorial qui cadre l’action d’Angers Loire Métropole. » « Engagés » Les Canons ? Nous n’en doutons pas une minute mais il serait judicieux que désormais l’argent public ne les soutienne plus dans leur engagement.

La Flamme Angevine : des fouées et un gros melon

La flamme angevine propose ses prestations pour tout type d’événement, au menu fouées et rôtisserie. Comme pour les entreprises précédentes, la flamme angevine entretient des liens étroits avec le milieu national-catholique angevin. Des liens qui ne sont pas complexes à établir puisque les deux gérants ne sont autres que Hervé Le Morvan, militant connu et notamment condamné pour avoir frappé, par méprise, un baqueux lors des gilets jaunes et Jean-Eudes Gannat, petit chef des fascistes angevins, empêtré dans divers procès et affaires douteuses. Notons qu’il essaie de reconstituer un groupuscule : le Mouvement Chouan. Tout un programme que nous qualifions plutôt de Mouvement Chiant tant il n’est qu’une énième resucée du poujadisme. Son associé est évidemment aussi engagé dans cette affaire.

Nos deux entrepreneurs associés à parts égales ont une haute estime de leur personne. Dans les statuts de création Le Morvan devient « Président » et Gannat rien de moins que « Directeur Général ». Sachant qu’on parle d’une entreprise avec 500€ pour tout capital social, on aurait trouvé plus juste que ces deux là se lancent dans le commerce de melons.
On pourrait s’arrêter ici, mais ils nous semble intéressant d’évoquer quelques événements où La Flamme Angevine a apporté ses services. Puisque Jean-Eudes Gannat et son équipe ont posé leur four pour de nombreux événements d’Academia Christiana, comme lors de leur université d’été en 2019 (alors même que l’entreprise n’a pas encore d’existence légale) et en 2022, mais aussi lors de leur fête de la Saint-Jean en 2022

On peut voir sur cette photo Jean-Eudes Gannat et son équipe préparer des fouées pour les participant.es de l’université d’été 2019 d’Academia Christiana. Cette escouade est composée de Gabriel Tardiveau militant de l’alvarium et Baudoin Le Nalio pilier de bar du groupe condamné (entre autres) pour agression physique et violences en réunion lors d’une expédition punitive au Théâtre occupé d’Orléans.

La Flamme Angevine est également présente régulièrement, en période estivale, à la cabane de Thorigné, leur présence dans cette guinguette n’est pas le fruit du hasard, nous allons le voir ci-dessous.

La Cabane de Thorigné : un restaurant, des casseroles.

[Mise à jour du 13 mai 2023] : Nous avons appris que La Cabane de Thorigné avait changé de mains récemment. Ce fait est à prendre en compte pour la lecture de cette partie de l’article.

Moins cocasse, La Cabane de Thorigné est aussi moins connue. Ce restaurant sur la commune de Thorigné, toujours dans la campagne Segréenne a pour forme légale celle d’une « SARL à associé unique » qui appartient à Paul Ramé. Outre la présence régulière de La Flamme Angevine on constate aussi que des militants de l’alvarium y ont travaillé : « Edoardos Byron » ou l’éternel Benoît-Joseph Cochin. De l’autre côté du comptoir la présence de leurs camarades de l’alvarium est récurrente : Gersande Barrera, Pierrick Beaumont dit « Poirus d’Anjou » ou encore Arnaud Danjou y trainent aux beaux jours. Les fascistes en culottes courtes aiment faire mumuse dans leur Cabane.

Dans la famille consanguine de l’extrême-droite, les apprenti.es milicien.nes ne sont pas les seul.es à se sentir bien à la Cabane. La branche catho-tradi plus présentable (dite MST : « Mocassins Serre-Tête ») y a aussi ses habitudes. Ainsi Marguerite-Marie Le Page a pu y donner un tour de chant. Cette dernière est très active au sein du bureau de SOS Calvaires, en apparence une inoffensive association de défense du patrimoine religieux mais surtout un lobby d’extrême-droite sur lequel nous avons déjà écrit. Tout comme la fréquentation de son établissement, il ne s’agit pas là d’un hasard ou d’une erreur de casting. Sa présence est somme toute logique puisque Paul Ramé est actuellement vice-président de SOS Calvaires après en avoir été le président. Les locaux d’une autre entreprise de Paul Ramé ont longtemps servi de lieu de stockage des croix en attente d’érection: Xilo, son entreprise de menuiserie.

Vous le voyez Paul Ramé a la fibre entrepreneuriale et multiplie les sociétés. En cela, il est un digne rejeton de la famille, car il a de qui tenir. Son père Olivier Ramé est un multi-récidiviste (et multi-condamné) de la fraude fiscale. Il a élevé cette pratique vers des sommets. A la tête d’une myriade de sociétés qui forment un épais brouillard administratif, il subit le 13 novembre 2018, une perquisition dans son château du Loncheray, à La Jaille-Yvon, toujours dans le Segréen. Il est placé en garde-à-vue par la Brigade nationale de la Répression Financière dans leurs locaux de Nanterre. Les fonctionnaires se posent des questions et s’intéressent à son patrimoine, en particulier « à la société Orexim, qui gère un portefeuille immobilier estimé en 2015 à 660 000 m2, pour un chiffre d’affaires de 49 millions d’euros ». Il n’est pas inopportun de rappeler que dans son château s’était tenu en toute discrétion une université d’été du groupuscule pétainiste et antisémite le Renouveau Français. On attend toujours le dénouement de ce qui se présente comme une enquête fiscale de longue haleine qui va nécessiter une quantité non-négligeable d’aspirine pour démêler l’imbroglio qui implique par capillarité une partie de la famille Ramé.

Comme souvent avec l’extrême-droite angevine on tire un fil et c’est toute une pelote qui se déroule. La cabane de Paul nous a entraîné jusqu’aux marches du château d’Olivier et nous voilà avec plus de questions que de réponses.

Les faire passer à la caisse

Sans grandes recherches on constate que le point commun de ces quatre entreprises c’est qu’elles transpirent le fascisme, même si elles taisent l’engagement militant des gérants. On le comprend aisément puisqu’il s’agit de fourguer leurs produits au plus grand monde. Il nous semble important de montrer la réalité de ces entreprises, parce qu’elles participent directement ou viennent en appui des activités militantes de l’extrême-droite locale ou nationale, que se soit l’alvarium, SOS Calvaires ou bien Academia Christiana. Certaines de ces entreprises on déjà réussi à investir/vendre leurs produits dans des lieux sans proximité avec l’extrême-droite. Plus grave, elles accèdent parfois a des lieux financés par de l’argent public, nous parlons bien sûr des Blancs de l’Ouest qui comptent tenir boutique dans les Halles de Maine à Angers.

Nous vous invitons toutes et tous à faire tourner ces informations, à en parler autour de vous, et à agir. Interrogez la mairie, Alter et Biltoki sur la présence de fascistes dans les Halles de Maine. Organisons-nous car s’il est d’usage de dire que l’argent n’a pas d’odeur il est en revanche certain qu’en passant dans certaines mains il se teinte immédiatement de brun. Pas un sou pour l’extrême-droite !

Le RAAF.

Contacts utiles :

Mairie d’Angers : 02 41 05 40 00 / mairie.angers@ville.angers.fr
Alter : 02 41 18 21 21 / contact@anjouloireterritoire.fr
Biltoki : 05 59 58 11 67 / contact@biltoki.com

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