Dissolution : comme un poison dans l’eau

A chaque crapulerie de l’alvarium (c’est à dire très souvent), des élu.e.s en appellent à une dissolution administrative de l’alvarium. Ce voeu est selon nous un mirage politique. Une solution de facilité piégeuse en ce qu’elle place l’État en ultime solution de recours face aux discours et aux violences fascistes. Ce dernier, on l’a vu avec Génération Identitaire ou le Bastion Social, se contente à bon compte d’attaquer la façade institutionnelle des groupuscules : statuts d’association, comptes bancaires, etc. Pourtant, « en même temps », ces dernières années, loin de lutter contre l’extrême-droite, l’État l’a constamment alimenté avec des politiques liberticides, sécuritaires, répressives. Il a normalisé de pans entiers du discours idéologique réactionnaire, par exemple en désignant en fonction de ses besoins un nouvel ennemi de l’intérieur. Songeons à la séquence politique sur le soi-disant islamo-gauchisme, qui n’est pas sans rappeler l’infâme catégorie « judéo-maçonnique » des années 30. Cela nous amène d’ailleurs à pointer que nous avons conscience que les foudres répressives peuvent à tout moment s’abattre sur notre camp social comme le cynisme de l’agenda politicien le réclame à intervalles réguliers. Quoi qu’il en soit nous avons retenu de nos années lycée que la dissolution est avant tout un procédé physico-chimique. Une importante et populaire mobilisation antifasciste est, pour nous, bien plus à même de faire reculer les fascistes. Voici une étude de cas, fruit de nos réflexions et recherches collectives qui tend à indiquer que le groupuscule angevin a déjà mis en place des parades à une dissolution administrative.

La pépinière de fascistes

En décembre 2018, les militants d’extrême-droite abandonnaient leur premier local aux abords du quartier populaire de Savary. Après ce fiasco, ils commencent à se réorganiser en vue de l’ouverture d’un nouveau lieu. Rapidement, celui qui s’avérera être le grand mécène de l’alvarium apparaît sur nos radars : Axel Levavasseur (LVV). Rejeton d’une famille de pépiniéristes et notables locaux, il donne lui-aussi dans le commerce de végétaux (par snobisme il dit «treesourcing »).

Politiquement il reste dans l’ombre car peu enclin aux apparitions publiques et dédaignant l’action militante, préférant descendre les rhums arrangés en ville. Avec le temps nous avons compris que si l’alvarium ne s’est pas écroulé sous le poids de ses multiples échecs c’est en partie parce que l’argent de LVV et quelques autres pallie à la faiblesse politique du groupuscule. C’est lui qui avait mis à disposition une parcelle sur la propriété familiale de Brain-sur-L’Authion, en périphérie d’Angers, pour que les fascistes fassent dépérir les légumes d’un soi-disant « jardin communautaire ». Un projet quasi fictif, qui à défaut de nourrir qui que ce soit alimentait la mythomanie de l’alvarium sur les réseaux sociaux. Depuis la supercherie a été dévoilée et le terrain est revenu à l’état de jachère. Mais bien avant l’échec cuisant du jardin, LVV, le grand ami du caporal-chef Jean-Eudes Gannat, nous était déjà bien trop familier.

 

Axel Levavasseur butine les poubelles de l’histoire

Lors de l’ouverture de la première version de l’alvarium nous avions pu établir un lien entre le local et la création d’une association nommée « Nouveaux Sarments/Anjou Populaire » initialement domiciliée à Niaffles (53) au domicile de la famille Gannat. Cette fois en 2020, nous découvrons une association dénommée « Les butineurs de l’anjou ».

Un nom qui masque mal ses affinités : pour mémoire, en latin alvarium signifie « ruche »… Voilà donc apparaître une association qui n’a rien à voir avec l’apiculture et dont l’objet est lourd de sous-entendus identitaires. Aussi, un des buts affichés est de « Tenir un local associatif ». Nous ne sommes pas surpris.es de voir apparaître dans le bureau de l’association Axel Levavasseur en tant que président, il est épaulé par un inconnu : Mehdi Houfani.

 

Retraite anticipée

La création de cette association fait apparaître l’évidence. Si c’est toujours « Anjou Populaire » qui sert de vitrine légale au groupuscule, alors en cas de coup dur tel une dissolution, on déduit que l’alvarium compte probablement organiser un repli administratif avec les « butineurs ». Grâce à cette grossière parade, les fascistes pourront sauver l’essentiel : leur local. En propriétaire bourgeois sûr de son bon droit, LVV continuera son parrainage malfaisant. Tout est prêt : une association dont il est président et domiciliée dans sa propriété de la rue du Cornet, c’est à dire dans les actuels locaux de l’alvarium. L’association dispose évidemment d’un compte en banque tout prêt à accueillir les dons et relancer la pompe à fric du groupuscule. Certes l’alvarium ne pourra plus exister sous ce nom mais, comme à Lyon où la dissolution de GI n’a pas fait cesser la violence d’extrême-droite, les fascistes angevins disposeront eux aussi toujours de leur outil de nuisance le plus important, un local. Leur existence politique sera malmenée un temps (satisfaisant au passage leur insatiable désir de martyr) mais pas autant que la vie des habitant.e.s de cette ville. Sans compter que même si leur projet de salle de baston, impasse des Petits-Pères (à deux pas de la rue du Cornet) est compromis dans son aspect public, ils disposent là d’un lieu de repli dont une partie du montage juridique reste à éclaircir. A moins que « les butineurs » ne jouent là aussi leur rôle ?

 

Quand la bourgeoisie angevine subventionne le fascisme

L’engagement de LVV est si entier que de toutes évidences le paiement d’un loyer par l’alvarium est hors-sujet. Un local comme celui de la rue du Cornet, dans une ville prise de fièvre immobilière, représente une dépense mensuelle conséquente. Pourtant l’alvarium depuis des mois et des mois ne propose pour ainsi dire rien en terme d’activités à même de ramener des fonds. On touche un trait familier de l’hypocrisie des fascistes angevins qui aboient constamment contre « l’assistanat » depuis leur position d’enfants gâté.e.s déconnecté.e.s des réalités sociales. Faites-ce que je dis, pas ce que je fais, on connaît le refrain. Cette collusion d’une frange de la bourgeoisie angevine avec elleux est inquiétante, et bien que symptomatique le cas LVV n’est pas isolé. Cette alliance doit être dénoncée et combattue. En tant que révolutionnaires, nous essayons de transformer la société et cela fait que les intérêt de notre classe se retrouvent en contradiction avec les leurs. Voila pourquoi la possible dissolution de l’alvarium reste un détail pour nous.

 

L’espérance de la disparition du problème alvarium par une mesure administrative ne résiste guère à l’épreuve des faits. C’est une méthode à classer parmi les « fausses bonnes idées » car le socle de l’action de l’alvarium ne repose pas sur l’existence d’une association déclarée, mais bien sur les liens avec tout un tas de notables aux idées tout aussi rétrogrades, comme nous l’avons démontré à de nombreuses reprises. Et tant que ces personnes continueront de soutenir (notamment financièrement), sans être gênées, des initiatives xénophobes et nationalistes, l’Anjou continuera d’être pollué des mouvements politiques d’extrême-droite, quel que soit le nom qu’ils portent. Car l’alvarium n’est qu’un groupe militant dans un réseau bourgeois et/ou catholique intégriste. En définitive, ce que nous devons atteindre, ce sont des conditions qui permettent au plus grand nombre de s’engager dans une résistance quotidienne, simple à mettre en œuvre et radicale face à l’extrême-droite, tout en conservant un maximum d’autonomie vis à vis des institutions. Et pour nous, seule cette mobilisation populaire forte amènera une résolution satisfaisante du problème fasciste qui sévit à Angers. Cette voie a déjà amplement fait ses preuves et nous allons continuer de la tracer avec vous.

Fermons l’alvarium.


Cadeau bonus : une mauvaise troupe

Rencontre avec un menteur

Nous profitons de votre attention pour défaire encore un peu plus la propagande de nos apprentis fascistes. Le butineur Mehdi Houfani, qui ne nous disait rien alors, s’est rappelé à nos souvenirs lorsque son prénom et son visage sont apparus dans une vidéo geignarde de l’essaim des mouches à merde. Elle prend la forme d’un (inter)minable travelling centré sur Mehdi Houfani marchant dans la rue. Une voix off se lamente sur son sort. Pensez, il ne peut aller et venir aux abords de son lieu préféré l’alvarium, sans être inquiet de la violence qui règne à l’égard des pauvres nationalistes comme lui ! Vaine inversion de la culpabilité tant il est pénible de rappeler qui sont ceux qui défraient la chronique judiciaire par leurs violences récurrentes qui restent le plus souvent impunies. Mehdi Houfani est un habitué des rangs de l’extrême-droite. Juriste en droit des affaires, en plus de prêter son nom aux « butineurs », il travaille chez Alexandre Guignache (cabinet Ilion Avocats). Un peu girouette ce dernier s’est présenté sur une liste FN notamment. Le scénario de la vidéo devient cocasse quand on sait qu’il réside à Gentilly, à quelques 300 kilomètres d’Angers. Se promener le soir aux abords de l’alvarium ne revient donc pas trop souvent dans le quotidien de Mehdi Houfani. Notre homme d’une nature très anxieuse, se révèle surtout être un fieffé menteur. Ne boudons pas notre plaisir de voir le décor de carton-pâte de l’alvarium s’effondrer sur le mauvais acteur Mehdi Houfani ! Décidemment, chaque évènement confirme un peu plus que la communication de l’alvarium n’est QUE mensonges.


Ce contenu a été publié dans Divers. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.