Angers se trouve à nouveau défigurée par l’existence d’un local fasciste en plein centre-ville.
La bande de cathos-tradis-identitaires qui agit sous le nom d’alvarium retient mal les leçons du passé, même très frais. En 2018, ils avaient tenté de s’implanter avenue Pasteur dans le quartier populaire de Savary. Rapidement tout et tout le monde s’était ligué contre leur projet. Les fascistes étaient vite devenus une source de nuisance sonore tout en multipliant les intimidations envers les voisin.e.s de l’immeuble. Les habitant.e.s du quartier les prenaient régulièrement à partie. Leur façade avait été « redécorée » à de multiples reprises. Stigmatisés, ils rasaient les murs et leur projet mégalo prenait eau de toutes parts. Même leur propagande délirante et hors-sol ne pouvait cacher leur échec à organiser autre chose que des beuveries. Le local n’a pas passé l’année. Ils étaient la risée d’une ville liguée contre eux et dont la mobilisation régulière et déterminée de la population avait pour notre plus grande joie abrégé l’agonie du local.
Malheureusement, riches de leurs relations d’enfants de bonnes familles ils tentent de remettre le couvert, avec un local situé au 31, rue du Cornet, à deux pas de la rue Saint-Laud. D’abord ouvert en catimini, avec une ouverture officielle prévue à la rentrée, le secret a tôt été éventé en partie grâce à la vigilance antifasciste. Ce local peut sembler anecdotique, par rapport à l’actuelle diffusion générale des idées réactionnaires en France et dans le monde, mais c’est le symptôme local d’une montée de l’extrême-droite qu’il est encore temps de combattre.
Cette ouverture est donc une provocation que, comme la précédente, nous ne tolérons pas.
Nous ne pouvons tolérer les discours racistes masqués d’un fin vernis « social ». Nous ne pouvons tolérer que l’extrême-droite se targue de solidarité alors que dans toutes ses actions, elle ne fait que défendre les inégalités. Nous ne pouvons tolérer leurs éternelles sorties sexistes, homophobes, transphobes à longueur de réseaux sociaux.
D’ailleurs, qui peut tolérer une bande qui ne se contente pas de mots et passe régulièrement à l’action ? Qui peut tolérer qu’un François-Aubert Gannat puisse dire à un homme noir « même mon chien est d’une race supérieure » ? Qui peut tolérer une bande qui a couvert la maison de quartier de Belle-Beille de graffitis en soutien au sanglant Bachar-el-Assad ? Dictateur que Jean-Eudes Gannat est allé visiter aux frais de la princesse. Qui peut tolérer de soi-disant maraudes faisant le tri au faciès entre les bons et les mauvais SDFs ? Qui peut tolérer les multiples croix celtiques sur des locaux associatifs comme les Restos du Cœur, sans parler des attaques de réquisitions où vivent SDFs et migrant-e-s ou encore les tentatives d’incendies de locaux associatifs ? Qui peut tolérer ce climat d’impunité ?
Une dernière question : qui sera la prochaine victime de leur haine ?
La possession d’un local est pour eux une question de survie politique. Sans base logistique leur groupe perd une grosse partie de sa capacité de nuisance. Il faut donc mettre un terme rapide à son existence.
Nous n’attendons pas grand-chose des institutions locales. La majorité municipale se montre complaisante avec l’extrême-droite et compte toujours en son sein des élus proche de la Manif pour tous. Mais nous savons aussi qu’une forte mobilisation peut mettre tout ce petit monde devant ses responsabilités. A l’approche des municipales, il importe que soient mis bas les masques.
Quant à nous, plutôt que dans les urnes, nous pensons que l’extrême-droite se combat avant tout dans nos rues, sur nos lieux de travail, dans toutes les activités et lieux qui font notre quotidien.
Nous n’attendrons donc pas une prochaine victime.
Parce qu’à Angers l’extrême-droite s’est toujours heurtée à une mobilisation populaire déterminée, nous appelons à un rassemblement, samedi 21 septembre, à 15h, place du pilori.
L’antifascisme c’est l’affaire de tou.te.s !
Fermons le cagibi qui sert de repaire à l’alvarium !