Vous avez dit « Extreme Droite » ?

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Le Rassemblement des Étudiants de Droite (RED) est un mouvement étudiant créé au cours des années 2000 à l’Université parisienne d’Assas, suite à la dissolution du GUD (Groupe Union Défense), regroupant des militants/militantes nationalistes et identitaires. Le RED fut également proche du Front National (FN). Le RED, dans son positionnement, s’inscrit dans une logique d’extrême droite, comme ils l’exprimaient dans un de leurs tracts de présentation : soutien à la culture et à l’identité française, inculcation de valeurs patriotiques dans l’enseignement et défense de la famille traditionnelle. Le RED s’est ainsi illustré dans une opération punitive contre le lycée autogéré de Paris, l’agression de militants/militantes de syndicats étudiants, ou la perturbation d’une conférence de Simone Veil sur l’avortement. Le RED s’est auto-dissous en mars 2009, suite à des différends internes.

Une section RED a été créée à l’Université d’Angers en septembre 2012 à l’occasion des élections au CROUS. Le RED Angevin regroupe des membres du « Front National Jeune » (FNJ), de « Génération Identitaire », organe de jeunesse du « Bloc Identitaire », ainsi que des militants/militantes nationalistes. Il se situe dans la droite ligne des positionnements historiques du RED : ils/elles défendent la famille traditionnelle, avec un engagement important dans la « Manif pour Tous » et ses franges les plus radicales (« Hommen », «Printemps Français»), refusant aux personnes de même sexe le droit de se marier, mais aussi en demandant l’abrogation du PACS, allant même jusqu’à proposer une « Hétéro pride » sur leur compte Twitter. On a ainsi pu les voir à une conférence d’Alain Escada, président de Civitas (groupuscule catholique intégriste), sur le danger de l’ouverture du mariage aux couples de même sexe et sur la nécessaire résistance au «lobby LGBT». On compte aussi à leur actif, des tags sur la Faculté de Droit de Saint Serge signés de leur acronyme (la croix celtique, qui est le symbole des suprémacistes blancs), des violences à l’encontre de ceux/celles qui ne pensent pas comme eux/elles (altercations violentes avec des opposants à un rassemblement des « Veilleurs ») et autres intimidations.
L’apparition du RED coïncide avec de nombreuses dégradations de lieux militants et/ou alternatifs. Le local du syndicat Solidaires Etudiant-e-s en fac de lettres s’est ainsi vu recouvrir d’affiches du Front National. La Fac de Saint Serge a vu apparaître de nombreux tags «zones identitaires» surmontés d’un lambda. Suite à un rassemblement des Veilleurs des tags sont apparus sur l’Etincelle (lieu alternatif), la librairie des Nuits Bleues, ou encore le portail des Restos du coeur : croix gammées, croix celtiques ou encore l’acronyme «GUD».

Mais c’est sur Internet qu’ils/elles révèlent leur vrai visage : appel à une prière de rue contre l’avortement au nom de « SOS tout-petits », association catholique intégriste, hommage à Dominique Venner, théoricien du nationalisme révolutionnaire qui s’est suicidé à Notre Dame de Paris, hommage à Jean Madiran, figure du traditionalisme catholique, défense de l’identité chrétienne de la France, refus de la société multiculturelle, relais des communications du FN, du Bloc Identitaire et de son organe de jeunesse « Génération Identitaire ». Leur dernière lubie est le soutien au candidat aux élections municipales du FN à Angers, allant jusqu’à souhaiter son élection qui permettrait de renommer l’arrêt de tramway Bamako (ce qui promet un programme des plus crédibles). Derrière un simple rassemblement, se cache en réalité des étudiants/étudiantes traditionnalistes, réactionnaires, autoritaires, xénophobes, racistes et homophobes. Il est important de les connaître pour pouvoir les combattre.

La montée de l’extrême droite dans le sillage de la Manif pour Tous, n’est pas un phénomène angevin, même s’il y trouve un terrain de choix dans les milieux catholiques réactionnaires et conservateurs. Il ne faut pas se leurrer, si l’extrême droite continue d’étendre son influence politique, c’est à terme une société sécuritaire, xénophobe, raciste, patriarcale qu’ils/elles nous imposeront. L’Université ne doit donc pas être le seul terrain de lutte. Il convient de leur apporter une résistance, dans les lieux de travail, les quartiers populaires, dans la rue, en ville comme à la campagne.
Combattre le fascisme, c’est préserver sa liberté !

extreme-droite.pdf

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