FAUSSE DONNE

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Le vrai visage de l’extrême-droite
Si le meurtre de Clément Méric a permis au grand public de redécouvrir le vrai visage de l’extrême droite, il ne faut pas oublier que cet événement s’inscrit dans la lignée d’une longue série d’agressions envers des étranger-e-s, des syndicalistes, des militant-e-s politiques, des Rroms, des lesbiennes-gays-bi-trans. La Manif pour Tous a permis la diffusion à grande échelle de propos homophobes, sexistes, et conservateurs. C’est dans ce climat réactionnaire, grâce à cette droite et extrême-droite décomplexée, que des groupuscules fascistes radicaux trouvent leur soutien et agissent en usant de la violence.

La xénophobie, une réponse illusoire à la crise
La crise actuelle du capitalisme et les politiques ultra-libérales entraînent chômage, austérité, précarité et pauvreté. La recherche de boucs émissaires (syndicalistes, sans papiers, Rroms, immigré-e-s) comme cause de la misère sociale, et le mirage d’un Etat fort et sécuritaire comme solution à cette crise, est l’héritage d’années de banalisation des idées du Front National, notamment sous Sarkozy.
Depuis des années, les idées d’extrême droite sont de plus en plus intégrées par la quasi-totalité des partis politiques de droite et de la gauche gouvernementale. Le gouvernement actuel en est la preuve la plus flagrante, car si le ministre de l’Intérieur M. Valls condamne du bout des lèvres les agresseurs de Clément Méric, il poursuit dans le même temps une politique ultra-sécuritaire et anti-immigration, sans parler de ses positions xénophobes envers les Rroms. De nombreux «débats» à l’initiative du Front National arrivent sur la place publique et sont intégrés par le PS et l’UMP : laïcité (instrumentalisée pour masquer l’islamophobie), déchéance de la nationalité française, remise en cause du regroupement familial, etc.

Des groupes violents et autoritaires
La complaisance à l’égard des idées et comportements fascistes est aussi l’affaire des médias dominants. Seulement quelques semaines après la mort de Clément Méric, nombreux étaient les journalistes en quête de sensationnel à n’y voir qu’une simple bagarre de rue qui aurait mal tourné. Ces odieuses déclarations iront parfois même jusqu’à désigner la violence fasciste comme «légitime défense» ! Il est navrant de constater que certains leaders de l’extrême-droite radicale aient pu être médiatisés et présentés comme des personnes avec qui le dialogue est possible. Le renvoi dos à dos des membres de ces groupuscules et des militants et militantes antifascistes est insupportable. Si la violence a pu être utilisée ponctuellement par des antifascistes comme moyen d’auto-défense, elle a toujours été exaltée par les mouvements fascistes. La haine, le mensonge et la brutalité leur appartiennent.

Le terreau de l’extrême-droite, c’est l’injustice sociale
Avec ses camps d’été pour boy-scouts fascistes, et sa présence massive sur les réseaux sociaux, l’extrême droite radicale tente de masquer son image ringarde de «skin» écervelé, pour se présenter comme la seule alternative électorale. La présence de tels groupes se référant à cette idéologie raciste et xénophobe dans les lycées, dans les universités, dans les entreprises, dans les villes ne peut être tolérée. Si l’extrême droite rêve d’un Etat autoritaire, intolérant, ce n’est certainement pas pour défendre les plus pauvres, les exploités, mais pour user de sa force répressive contre les mouvements sociaux et soutenir la logique capitaliste.
La stigmatisation des minorités n’est pas une simple opinion parmi tant d’autres et ne vise qu’à diviser les classes populaires. Le repli «identitaire», est un leurre, car il permet à la classe dominante de continuer à accumuler les richesses en réalisant des profits toujours plus grands par l’exploitation des salariés. Au contraire, pour se défendre, les travailleurs ont intérêt à s’entendre par-delà les identités nationales, les frontières.

Notre riposte
L’antifascisme ne peut pas être considéré comme une lutte secondaire. Loin d’être une simple posture à adopter, il doit être de tous les combats, et ne faire aucune concession aux idées d’extrême droite. Notre antifascisme ne sera véritablement efficace que s’il est solidaire des mouvements de défense des droits sociaux, des libertés fondamentales, de la démocratie réelle, de l’égalité des sexes et des peuples. Notre antifascisme s’inscrit aussi dans la remise en cause du capitalisme, qui jette des millions de gens dans la misère et le désespoir, et de tout modèle politique autoritaire comme solution à la crise.

Réseau Angevin AntiFasciste

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