Un « syndicat » au service d’une idéologie réactionnaire
Si l’UNI tente de se donner une image de syndicat universitaire de droite proprette et modérée, il s’agit ici de démontrer que la section d’Angers de l’UNI n’a que faire de l’amélioration des conditions d’études de l’immense majorité des étudiant.e.s. L’antenne se place dans la droite ligne de l’idéologie originelle de l’UNI. Si leur cible a évoluée avec le contexte politique et historique, passant de la menace rouge à l’islamogauchisme, leur but reste le même : produire et diffuser un discours réactionnaire au sein de l’université d’Angers et tenter d’empêcher toutes tentatives d’expressions émancipatrices, le tout en avec le soutien de figures politiques ou institutionnelles idéologiquement compatibles.
L’UNI Angers et son activité politique
Rappelons d’abord que les étudiant.e.s de l’université d’Angers dans leur grande majorité sont hostiles ou indifférent.e.s à l’UNI. Aux élections étudiantes de janvier 2024, l’UNI n’a remporté qu’un seul siège sur six au conseil d’administration (avec 16,3 % de participation) et deux sièges sur seize à la Commission de la Formation et de la Vie Universitaire (avec 15,5 % de participation).
Dans un pays où les étudiant.e.s font la queue aux banques alimentaires et ont du mal à trouver un logement décent, dans un système universitaires où les étudiant.e.s étrangers sont stigmatisé.e.s suivant leur pays d’origine, où les frais de scolarité différenciés transpirent le racisme institutionnel, les ultras minoritaires de l’UNI reste évidemment silencieux/ses.
Ce syndicat qui n’en porte que le nom n’a que faire des conditions de vie et d’étude de la majorité des étudiant.e.s. Il ne retrouve sa langue que lorsqu’il s’agit de reprendre les mots d’ordre de la droite la plus extrême. Islamogauchisme, wokisme, doxa universitaire, cancel culture : tout y passe quand il s’agit de se victimiser et de présenter l’autre comme un.e ennemi.e dangereux/ses et dispensable dans leurs tracts ou leurs affiches. L’autre ce sont les musulman.e.s, les femmes, les étranger.e.s ou assimilé.e.s comme tel.le.s, les lgbtqi+, les militant.e.s de gauche. Leur agenda est clair : faire peur, diviser, rejeter. En chœur avec toute l’extrême droite, en septembre 2024, iels ont instrumentalisé l’horrible assassinat de Philippine. Non pas tellement parce que le sort des femmes leur importe mais parce que l’accusé est pour elleux un étranger.

Dans une optique « anti-subversive » assumée, la branche angevine de l’UNI a aussi multiplié les efforts pour faire annuler des événements perçus comme de gauche ou « woke ». Iels ont par exemple essayé de faire annuler des dragshows prévu dans l’enceinte de l’Université d’Angers sans succès. Par contre, en avril 2024, conjointement avec d’autres réacs, iels ont obtenu l’annulation d’une fête antifasciste qui devait se dérouler dans des locaux de l’université. Il n’aura fallu que quelques tweets, relayés par des figures politiques locales comme la député LR Anne-Laure Blin et certains groupuscules d’extrême-droite pour que l’université cède lâchement et décide d’annuler l’événement.


Ultra-minoritaire, raciste, sexiste, lgbtqiphobe et victimaire dans sa communication officielle et ses activités militantes, l’UNI Angers ne cache pas ses accointances idéologiques avec la droite la plus extrême. Lorsque le « syndicat » a besoin de se réunir il choisi naturellement le bar Les Variétés. Un lieu dernièrement très connoté politiquement accueillant aussi bien le RN, le RNJ, Ultime Rempart, SOS Calvaires et Canto (Ex-chantons). Coïncidence ?

Enfin pour se former, début 2025, des militant.e.s de l’UNI Angers assistent aux formations dispensées par l’IFP. Quelques intervenants suffisent à cerner les objectifs très orientés de cet Institut de Formation Politique : Thaïs d’Escuffon, Jordan Bardella, Eric Ciotti, Jean-Yves Le Gallou, Marion Maréchal… Si cela ne vous suffit pas comme preuve que cet institut a pour objectif de former des cadres d’extrême droite, il suffit d’écouter Alexandre Pesey, le directeur et co-fondateur de l’institut lorsqu’il parle de la jeunesse d’aujourd’hui comme d’une « génération des déconstructeurs porteurs d’interventionnisme, de relativisme moral et de multiculturalisme » qu’il voudrait remplacer par une « jeunesse engagée pour participer [au] redressement [de la France] ».

Le pedigree de ses membres
Rappelons que derrière l’agenda politique il y a les militant.e.s. En observant les apparitions publiques de l’UNI sur leurs réseaux sociaux on peut facilement dégager les membres les plus actifs.

Tout d’abord Anaëlle Chaussivert, tête de liste de la section d’Angers, présente lors de nombreux tractages de l’UNI et prêtant même main forte à d’autres sections comme celle du Mans très récemment. Elle a été candidate aux dernières législatives sous la bannière Les Républicains (LR), rassemblant 5000 voix pour 100.000 inscrits.

Le lien entre LR et la section UNI d’Angers ne se limite pas à cela, iels sont présent.e.s en nombre à des apparition publiques d’Anne-Laure Blin : députée LR du Maine-et-Loire et ancienne militante de l’UNI. Tout comme son parti, elle surfe sur une idéologie de plus en plus marquée à l’extrême droite. Choix électoraliste, réelle conviction ou un peu des deux, Anne-Laure Blin c’est par exemple le soutien à une proposition de loi visant à empêcher le mariage d’un étranger soumis à une OQTF. Anne-Laure Blin c’est aussi, dans une question au gouvernement, la dénonciation d’universités qui n’auraient pas encore augmenté leurs frais de scolarité pour les étranger.e.s. C’est le refus de faire rentrer l’IVG dans la constitution. C’est la demande d’interdiction du voile à l’université. Comment la différencier du RN ? On se le demande.

Pour illustrer les liens directs de l’UNI avec l’extrême droite on peut aborder le cas de Louis Barberot. Militant génération Z lors des dernières élections il sera identifié le 5 avril dernier pendant un tractage en soutient à Marine Le Pen condamnée pour avoir tapé plus de 4 millions d’euros dans les caisses de l’Europe. Plus téméraire lorsqu’il s’agit d’arracher des banderoles d’étudiant.e.s en lutte quand personne n’est là pour l’en empêcher, il fuira lâchement face à des antifascistes souhaitant discuter du contenu de ses tracts.


Mais les liens ne se limitent pas aux partis de droite et d’extrême droite. Paul Caron, autre militant de l’UNI Angers, affiche fièrement son adhésion à Ultime Rempart sur ses réseaux sociaux. Groupuscule de défense d’un patrimoine français fantasmé avec un nom à connotation guerrière, Ultime Rempart est une organisation réactionnaire qui n’a aucun problème à recevoir le soutien des plus violents parmi les fascistes angevins. Sur des images récentes on peut voir Côme Jullien de Pommerol en tête de cortège lors d’une manifestation organisé par UR. On le retrouve aussi avec Aurélien Flottes et Daniel Beaussier dans une réunion d’UR organisée au Mans. Tous trois on été des membres actifs de l’Alvarium avant sa dissolution et agissent toujours dans d’autres faux-nez de cette milice.

Guillaume d’Espinose de Lacaillerie et Arthur Mazier De Montbrillant, deux autres militants actifs de l’UNI, seront eux-aussi repérés à des réunions et des actions organisées par Ultime Rempart. Sur son réseau Instagram ce dernier est abonné, en plus d’UR, au RED, à la Cocarde, au RN49 et au RNJ49. Qui peut douter de son orientation politique ?
Un fascisme à peine voilé
En résumé, l’UNI est un pseudo syndicat étudiant, un aiguillon de la droite extrême dans les instances universitaires qui ne cherche qu’à diffuser une idéologie raciste, sexiste, lgbtqiphobe pour s’opposer aux tentatives de luttes émancipatrices des étudiant.e.s en lutte au sein de l’Université d’Angers. Le tout avec le soutien d’une droite que plus grand-chose ne distingue de l’extrême droite et qui a pu parfois profiter de la faiblesse d’une direction d’université qui lui a cédé à la première turbulence. Ses cadres se forment dans des instituts d’extrême-droite et militent à l’occasion main dans la main avec les militants néo-fascistes les plus violents. L’UNI n’est pas un syndicat, elle se moque éperdument des intérêts du plus grand nombre des étudiant.e.s. et n’est sensible qu’aux intérêts d’une frange xénophobe et raciste de la bourgeoisie dont elle est le plus souvent issue. Ne soyons pas dupes des apparences de respectabilité et de soi-disant modération. Tout comme la Cocarde, l’UNI est l’ennemie des étudiant.e.s : Ne leur lâchons pas un centimètre de terrain.