Puanteur en arrière-cuisine :

Même derrière un tablier l’extrême-droite fait tache.

La première génération de militant.es du groupe angevin national-catholique l’alvarium a pris un coup de vieux. La trentaine approchant, la plupart de ces rejetons de bonnes familles sentent qu’il est temps de satisfaire aux attendus sociaux de l’esprit vieille France qui les a vu grandir. La pression à fonder un foyer conforme au standard catho-tradi implique avant tout de parer à sa subsistance financière. Les années d’insouciance sont révolues. Papa-maman ont longtemps pourvu aux caprices des enfants, il est temps d’acquérir une relative autonomie financière pour se lover au plus vite dans un style de vie sentant le moisi et la naphtaline.

Même si le coût social à payer pour leur engagement nationaliste tend à s‘atténuer dans une période teintée de brun, il leur est souvent plus délicat de postuler en tant que salarié.e quand une simple requête dans un moteur de recherche jette une ombre sur leur CV. C’est une des raisons parmi d’autres qui les pousse à créer des entreprises. Il leur faut alors forger une image de respectabilité afin de fourguer leur camelote au plus grand nombre. Mais les faits sont têtus (bien que pas autant que nous). Si les milicien.ne.s deviennent chef.fe.s d’entreprise, tou.te.s restent néanmoins des militant.es et il faut les traiter comme tel.le.s.

Cet article porte un premier coup de projecteur sur des entreprises caractérisées par une direction fortement ou complètement composée de nationalistes radicaux avérés. Afin de garder une cohérence à cet article, qui en appelle d’autres, nous avons choisi de ne traiter que des entreprises dites « de bouche » exerçant en Maine-et-Loire. Les quatre entreprises abordées taisent évidemment l’idéologie qui anime leurs entrepreneurs car la politique et les affaires font souvent mauvais ménage en terme d’image. Dévoiler la puanteur qui règne en arrière-cuisine apparaît alors comme une nécessité de salubrité publique.

Les Blancs de l’Ouest : les porcs ne sont pas ceux qu’on croit

Tout d’abord, commençons par l’entreprise Les Blancs de l’Ouest » (SCEA Copains comme Cochin). Il s’agit d’une activité centrée sur un élevage porcin basée au nord d’Angers, dans le Segréen. Les porcs élevés sur l’exploitation sont aussi transformés en charcuteries estampillées Les Blancs de l’Ouest. Derrière un discours qui met en avant l’écologie, l’élevage extensif, le renouveau d’une race locale, le bien-être animal, se cachent des membres de la famille Cochin, habitués du milieu national-catholique angevin. Ce discours de façade a permis à leur entreprise de croître, au point de pouvoir vendre leurs produits dans des lieux loin de toute accointance avec les fascistes et leurs idées. L’entreprise dispose du label « Produit en Anjou » sorte de marque territoriale qui est un outil de promotion publicitaire et de placement non négligeable.

Attardons-nous deux secondes sur leur logo. Celui-ci reprend la forme des armoiries permettant aux familles aristocratiques de se distinguer. Si cette pratique s’est étendue à toute la société à partir du XIIIème siècle, il n’est pas anodin de se placer dans cette tradition quand on sait qu’ils font partie, de la bourgeoisie locale comme un bon nombre de militant.es de l’alvarium. Les Blancs de l’Ouest ont eu la « chance » de voir leur logo reproduit grandeur nature par l’atelier des Lys, un atelier de création d’armoiries de mauvais goût en bois. Cet atelier a été créé par Servane Simons épouse de Didier Simons qui fut suppléant de Jean-Eudes Gannat (chef de l’alvarium) lors de sa défaite cinglante à l’élection départementale de 2021 dans le canton de Segré. Didier et Servane Simons sont très investi.e.s dans Academia Christiana, mouvement de formation intellectuelle de la jeunesse nationale-catholique.

Dans la famille Cochin, on demande l’aîné Benoit-Joseph. Il est passé par Notre-Dame d’Orveau, un établissement qui a l’habitude d’accueillir des enfants de famille catho-tradi, comme la famille Gannat, la famille Fleury, Paul-Alexis Husak et bien d’autres. Une véritable pépinière à militant.es nationalistes. Nous avions d’ailleurs déjà parlé de cet établissement à l’occasion de l’université d’été d’Academia Christiana en 2020. Benoit-Joseph est membre de l’alvarium dès sa création. Nous avons pu le voir en maraude, derrière le bar de leur local, dans leur pseudo-squat (mais vrai coup de com’) ou bien en pèlerinage avec Anjou Pèlerinages, une association satellite de l’alvarium qui organise une marche annuelle en mémoire du chef vendéen Cathelineau et dont il est le président.

Benoît-Joseph Cochin en maraude avec l’alvarium, dans leur pseudo-squat, au mariage de Jean-Eudes Gannat avec Florent Prouteau dont on parlera plus loin, mais surtout à côté de Loïk Le Priol mis en examen et écroué pour l’assassinat du rugbyman argentin Federico Aramburú

Toujours dans la famille Cochin, on demande aussi le petit frère, Thibault. Également passé par les bancs de Notre-Dame d’Orveau, il marche dans les pas de son frère en s’investissant également dans l’alvarium et ses diverses activités. Son compte Facebook illustre bien son engagement dans la sphère national-catholique angevine.

Puis on demande le beau-frère, Pierre-Antoine Réveillard, marié à Marie-Victoire Cochin. Pierre-Antoine Réveillard, responsable de la commercialisation de l’entreprise, est un ami de longue date de tout le milieu national-catholique angevin.

Avec Jean-Eudes Gannat, Martin Réveillard et Florent Prouteau en vacances ; lors d’un mariage ; avec Marie-Victoire Cochin au marché de Noël de l’Institut Croix-des-Vents.

Les Blancs de l’Ouest ont, à de nombreuses reprises, utilisé leurs connexions avec le milieu national-catholique pour faire la promotion de leurs produits. On les retrouve sur le site d’Academia Christiana dans la rubrique cadeaux et sur Paris-Vox un faux média d’extrême droite. Ils ont également eu l’occasion de vendre leurs produits aux marchés de Noël de l’Institut Croix-des-Vents, un établissement scolaire hors-contrat qui a plusieurs fois accueilli l’université d’été d’Academia Christiana.

Dernièrement nous avons appris que Les Blancs de l’Ouest font pour le moment partie du très contesté projet de Biltoki nommé les Halles de la Maine, un projet privé mais financé grâce à beaucoup d’argent public (ce qui soulève nombre de questions). Cela leur permettrait d’avoir pignon sur rue en plein cœur d’Angers. Il y a donc urgence à informer et rendre leur position au minimum inconfortable et espérons-le intenable, grâce à votre mobilisation.

Les Canons ? De vrais boulets.

Les Canons c’est une exploitation viticole au sud d’Angers dans le Layon. C’est aussi une entreprise qui produit des pommes même si elle est moins connue pour cet aspect. Si on vous dit que les deux frères Cochin des Blancs de l’Ouest y ont travaillé en tant que saisonniers vous avez déjà un avant-goût de l’ambiance dans les rangs. Surtout qu’ils n’ont pas été les seul.es militant.es d’extrême-droite recruté.es là-bas. Il n’y a là aucun hasard quand on se penche sur qui dirige l’exploitation. Les Canons, c’est un montage juridique alambiqué. Il y a deux associés minoritaires et un actionnaire majoritaire qui est une personne morale : la société Alteau. Là où ça devient un peu tordu c’est que Alteau est dirigée par les deux associés minoritaires de Les Canons… Attardons-nous sur l’un d’eux qui donne toute sa coloration à l’esprit de l’entreprise : Florent Prouteau. Évoquer son cercle amical c’est retomber en terrain connu. C’est un copain d’Axel Levavasseur le mécène de l’alvarium et propriétaire de leurs locaux. Il a pour ami d’enfance Jean-Eudes Gannat le chef de la milice, il était d’ailleurs invité à son mariage et la photo de lui présentée un peu plus haut a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux lors de l’assassinat d’Aramburú. On pourrait presque arrêter là car, au-delà de Le Priol, il y a sur cette photo un échantillon représentatif de la faferie française dans sa diversité : alvarium, GUD, ex-FNJ. Il y en a pour tous les dégoûts. On l’a vu à la randonnée estivale d’Anjou Pélerinage. Un espace social où vous ne croiserez que des catho-tradis peu adeptes d’œcuménisme ! Le petit monde nationaliste angevin vit en vase clos. C’est même plutôt de la vase tant ce microcosme est malodorant.

Certains salariés ne sont pas en reste et offrent aussi des profils intéressants. Prenons Hugues Bourdon, «responsable commercial ». Sans surprise, il est passé par l’école Notre-Dame d’Orveau. Il semble féru d’histoire quand on se penche sur ses réseaux sociaux. On a pu le voir lors d’une virée à l’Ile d’Yeu, prendre la pose devant la tombe d’un certain Philippe Pétain, accompagné d’Henri Guillermet militant de la première heure de l’alvarium. Un autre salarié, Hugues Bureau, aime en vrac sur Facebook, la Fraternité Saint-Pie X, Breizh Info, Anjou Pèlerinage, L’Etudiant Libre, La Cabane de Thorigné, Notre-Dame de Chrétienté, Présent. C’est bon le tableau est suffisamment évocateur ?

Les Canons sont évidemment bien insérés dans le paysage des entrepreneurs « enracinés » en vogue à l’extrême-droite. C’est donc sans surprise qu’ils ont été plébiscités par Paris-Vox aux côtés des Blancs de l’Ouest pour les fêtes de Noël. Idem sur le site d’Academia Christiania. Pour autant ils ne restent pas cantonnés à une clientèle d’extrême-droite et cette image pourtant marquée ne les empêche pas (pour le moment) de s’insérer dans un paysage commercial plus classique. Ils bénéficient eux aussi du consensuel label « Produit en Anjou ». On a pu les voir au très officiel Salon des Vins de Loire. Ils sont familiers des évènements organisés par Food’ Angers où ils ont par exemple proposés des dégustations aux côtés de leurs amis des Blancs de l’Ouest. Pour rappel, comme le dit Mathilde Favre d’Anne, conseillère communautaire en charge du Tourisme et du Rayonnement à Angers Loire Métropole : « Food’Angers reste l’occasion de mettre en lumière nos artisans et producteurs engagés […] et de faire le lien avec le Projet alimentaire territorial qui cadre l’action d’Angers Loire Métropole. » « Engagés » Les Canons ? Nous n’en doutons pas une minute mais il serait judicieux que désormais l’argent public ne les soutienne plus dans leur engagement.

La Flamme Angevine : des fouées et un gros melon

La flamme angevine propose ses prestations pour tout type d’événement, au menu fouées et rôtisserie. Comme pour les entreprises précédentes, la flamme angevine entretient des liens étroits avec le milieu national-catholique angevin. Des liens qui ne sont pas complexes à établir puisque les deux gérants ne sont autres que Hervé Le Morvan, militant connu et notamment condamné pour avoir frappé, par méprise, un baqueux lors des gilets jaunes et Jean-Eudes Gannat, petit chef des fascistes angevins, empêtré dans divers procès et affaires douteuses. Notons qu’il essaie de reconstituer un groupuscule : le Mouvement Chouan. Tout un programme que nous qualifions plutôt de Mouvement Chiant tant il n’est qu’une énième resucée du poujadisme. Son associé est évidemment aussi engagé dans cette affaire.

Nos deux entrepreneurs associés à parts égales ont une haute estime de leur personne. Dans les statuts de création Le Morvan devient « Président » et Gannat rien de moins que « Directeur Général ». Sachant qu’on parle d’une entreprise avec 500€ pour tout capital social, on aurait trouvé plus juste que ces deux là se lancent dans le commerce de melons.
On pourrait s’arrêter ici, mais ils nous semble intéressant d’évoquer quelques événements où La Flamme Angevine a apporté ses services. Puisque Jean-Eudes Gannat et son équipe ont posé leur four pour de nombreux événements d’Academia Christiana, comme lors de leur université d’été en 2019 (alors même que l’entreprise n’a pas encore d’existence légale) et en 2022, mais aussi lors de leur fête de la Saint-Jean en 2022

On peut voir sur cette photo Jean-Eudes Gannat et son équipe préparer des fouées pour les participant.es de l’université d’été 2019 d’Academia Christiana. Cette escouade est composée de Gabriel Tardiveau militant de l’alvarium et Baudoin Le Nalio pilier de bar du groupe condamné (entre autres) pour agression physique et violences en réunion lors d’une expédition punitive au Théâtre occupé d’Orléans.

La Flamme Angevine est également présente régulièrement, en période estivale, à la cabane de Thorigné, leur présence dans cette guinguette n’est pas le fruit du hasard, nous allons le voir ci-dessous.

La Cabane de Thorigné : un restaurant, des casseroles.

[Mise à jour du 13 mai 2023] : Nous avons appris que La Cabane de Thorigné avait changé de mains récemment. Ce fait est à prendre en compte pour la lecture de cette partie de l’article.

Moins cocasse, La Cabane de Thorigné est aussi moins connue. Ce restaurant sur la commune de Thorigné, toujours dans la campagne Segréenne a pour forme légale celle d’une « SARL à associé unique » qui appartient à Paul Ramé. Outre la présence régulière de La Flamme Angevine on constate aussi que des militants de l’alvarium y ont travaillé : « Edoardos Byron » ou l’éternel Benoît-Joseph Cochin. De l’autre côté du comptoir la présence de leurs camarades de l’alvarium est récurrente : Gersande Barrera, Pierrick Beaumont dit « Poirus d’Anjou » ou encore Arnaud Danjou y trainent aux beaux jours. Les fascistes en culottes courtes aiment faire mumuse dans leur Cabane.

Dans la famille consanguine de l’extrême-droite, les apprenti.es milicien.nes ne sont pas les seul.es à se sentir bien à la Cabane. La branche catho-tradi plus présentable (dite MST : « Mocassins Serre-Tête ») y a aussi ses habitudes. Ainsi Marguerite-Marie Le Page a pu y donner un tour de chant. Cette dernière est très active au sein du bureau de SOS Calvaires, en apparence une inoffensive association de défense du patrimoine religieux mais surtout un lobby d’extrême-droite sur lequel nous avons déjà écrit. Tout comme la fréquentation de son établissement, il ne s’agit pas là d’un hasard ou d’une erreur de casting. Sa présence est somme toute logique puisque Paul Ramé est actuellement vice-président de SOS Calvaires après en avoir été le président. Les locaux d’une autre entreprise de Paul Ramé ont longtemps servi de lieu de stockage des croix en attente d’érection: Xilo, son entreprise de menuiserie.

Vous le voyez Paul Ramé a la fibre entrepreneuriale et multiplie les sociétés. En cela, il est un digne rejeton de la famille, car il a de qui tenir. Son père Olivier Ramé est un multi-récidiviste (et multi-condamné) de la fraude fiscale. Il a élevé cette pratique vers des sommets. A la tête d’une myriade de sociétés qui forment un épais brouillard administratif, il subit le 13 novembre 2018, une perquisition dans son château du Loncheray, à La Jaille-Yvon, toujours dans le Segréen. Il est placé en garde-à-vue par la Brigade nationale de la Répression Financière dans leurs locaux de Nanterre. Les fonctionnaires se posent des questions et s’intéressent à son patrimoine, en particulier « à la société Orexim, qui gère un portefeuille immobilier estimé en 2015 à 660 000 m2, pour un chiffre d’affaires de 49 millions d’euros ». Il n’est pas inopportun de rappeler que dans son château s’était tenu en toute discrétion une université d’été du groupuscule pétainiste et antisémite le Renouveau Français. On attend toujours le dénouement de ce qui se présente comme une enquête fiscale de longue haleine qui va nécessiter une quantité non-négligeable d’aspirine pour démêler l’imbroglio qui implique par capillarité une partie de la famille Ramé.

Comme souvent avec l’extrême-droite angevine on tire un fil et c’est toute une pelote qui se déroule. La cabane de Paul nous a entraîné jusqu’aux marches du château d’Olivier et nous voilà avec plus de questions que de réponses.

Les faire passer à la caisse

Sans grandes recherches on constate que le point commun de ces quatre entreprises c’est qu’elles transpirent le fascisme, même si elles taisent l’engagement militant des gérants. On le comprend aisément puisqu’il s’agit de fourguer leurs produits au plus grand monde. Il nous semble important de montrer la réalité de ces entreprises, parce qu’elles participent directement ou viennent en appui des activités militantes de l’extrême-droite locale ou nationale, que se soit l’alvarium, SOS Calvaires ou bien Academia Christiana. Certaines de ces entreprises on déjà réussi à investir/vendre leurs produits dans des lieux sans proximité avec l’extrême-droite. Plus grave, elles accèdent parfois a des lieux financés par de l’argent public, nous parlons bien sûr des Blancs de l’Ouest qui comptent tenir boutique dans les Halles de Maine à Angers.

Nous vous invitons toutes et tous à faire tourner ces informations, à en parler autour de vous, et à agir. Interrogez la mairie, Alter et Biltoki sur la présence de fascistes dans les Halles de Maine. Organisons-nous car s’il est d’usage de dire que l’argent n’a pas d’odeur il est en revanche certain qu’en passant dans certaines mains il se teinte immédiatement de brun. Pas un sou pour l’extrême-droite !

Le RAAF.

Contacts utiles :

Mairie d’Angers : 02 41 05 40 00 / mairie.angers@ville.angers.fr
Alter : 02 41 18 21 21 / contact@anjouloireterritoire.fr
Biltoki : 05 59 58 11 67 / contact@biltoki.com

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