5 questions sur la venue d’un représentant de la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier à l’Alvarium.

Le 22 novembre dernier, un mystérieux « Père Henri » est intervenu au local de l’Alvarium pour animer une conférence sur le thème « France et catholicisme ». Au delà du décryptage de la conférence en elle-même, c’est l’occasion pour nous de revenir sur la communauté traditionaliste si particulière dont est issu ce prêtre : la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier.

1) Mais d’où il sort ce prêtre ?

Le père Henri-Marie Favelin est prêtre et membre de la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier. Il est surtout connu pour animer ponctuellement des cours de catéchisme au 1er étage du bar le Sorbon à Paris. Ces séances appelées « café-caté » portent sur des thèmes aussi joyeux que « La fin des temps ! » ou encore « les premiers seront non seulement les derniers mais devront servir et être crucifiés ».

Pour sa venue à l’Alvarium, le thème était un poil plus politique (forcément) : « France et catholicisme », nous promettait l’affiche qui était illustrée par un tableau représentant le baptême de Clovis (tout un symbole pour nos fascistes locaux qui clament tendre la main aussi bien aux catholiques qu’aux païens).

2) Et d’où elle vient cette Fraternité ?

La Fraternité Saint-Vincent-Ferrier a été créée au début des années 1980. Leur unique couvent se situe à Chéméré-le-Roi (ça ne s’invente pas), au sud de la Mayenne. Celui-ci a récemment été rénové et agrandi grâce à une levée de fonds de 5,5 millions d’euros. On peut dire que leurs donateurs sont généreux (et probablement un peu riches aussi) !

Le père Louis-Marie (né Olivier) de Blignières, qui est à l’initiative de la création de la Fraternité, est issu d’une famille bourgeoise qui possède plusieurs liens avec l’extrême-droite ou le traditionalisme catholique. Son père, Hervé, était chef d’état-major de l’OAS1 et son frère Hugues a été rédacteur en chef de la revue Présent dans les années 80.

3) Est-ce qu’on peut dire que ce sont des « intégristes » ?

C’est compliqué. Le père Louis-Marie de Blignières a été formé à Écône, en Suisse, dans le séminaire de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X et défend les orientations traditionaliste et passéiste au sein du catholicisme. En même temps, la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier s’est rapprochée du Vatican à plusieurs reprises, notamment via la Commission pontificale Ecclesia Dei. Aujourd’hui encore, ils sont reconnus officiellement comme faisant partie de l’Église catholique et du diocèse de Laval. Ils ne sont pas en revanche reconnus par l’ordre dominicain, bien qu’ils disent s’inspirer de celui-ci.

On peut donc affirmer qu’ils sont traditionalistes. Ils célèbrent la messe selon le rite tridentin : messe en latin, le prêtre est dos à l’assemblée, etc.

4) Et politiquement c’est quoi leurs idées ?

Plutôt bien à droite ! Les médias qui leur font de la pub sont parfaitement intégrés dans les milieux nationaux-catholiques : Le salon beige, Riposte catholique, Le rouge et le noir, TV Libertés… Ils sont également proches de l’association SOS Chrétiens d’Orient (https://reflexes.samizdat.net/sos-chretiens-dorient-noel-en-syrie-paques-au-tison/). Et un rapide coup d’œil à la librairie sur le site de la Fraternité nous permet de vite saisir leur vision du monde. La plupart des ouvrages sont écrits ou dirigés par le père Louis-Marie de Blignières (encore lui) comme « Le courage de la paternité » (2018). Certains titres des chapitres de cet ouvrage suffisent à illustrer toute la pensée réactionnaire et conservatrice de son auteur : « Force et violence dans la pensée chrétienne », « Mai 68 ou l’anti-paternité »… Les plus sceptiques pourront toujours se tourner vers un extrait de la préface rédigée par Jean de Viguerie (un ancien du FN) : « L’Église et l’État ne seront plus séparés, une telle séparation étouffant la vie de la grâce. La chrétienté n’est pas un mythe historique. Sa restauration est notre objectif. Il faut combattre, il faut s’engager. » En somme, du nationalisme catholique dans sa plus pure expression.

5) Et leurs liens avec l’Alvarium dans tout ça ?

Les liens entre la Fraternité et les principaux animateurs de l’Alvarium ne datent pas d’hier. Ils sont peut-être à chercher du côté d’Académia Christiana et particulièrement leurs universités d’été. Le père Louis-Marie de Blignières (toujours lui) y intervient inlassablement chaque année depuis qu’elles existent, à savoir 2013. Hors, on sait que ces événements sont aussi l’occasion pour plusieurs membres et proches de l’Alvarium d’aller se « former » (comprendre fumer des clopes, boire des bières et pratiquer des sports de combat) ou filer un coup de main en cuisine. Petit patchwork pour résumer l’édition 2019 en photo :

1 : le père Louis-Marie de Blignières

2 : Baudouin Le Nalio

3 : Arno Guibert (ou « Arnaud Danjou »). Ne vous fiez pas aux gants de boxe, le jeune homme est surtout directeur général de La Nouvelle Librairie à Paris (une librairie nationaliste, évidemment). On vous en avait parlé dans cet article (https://raaf.noblogs.org/post/2018/12/11/gilets-jaunes-protegez-vous-des-taches-brunes/)

4 : A gauche Auxence Fleury, à droite Enguerrand Fleury

5 : Gabriel Tardiveau

6 : Dauphyne de la Bareyre

7 : Il porte le badge de sa femme mais ne vous y trompez pas, il s’agit bien de Jean-Eudes Gannat

8 : A gauche François-Aubert Gannat et à droite Hervé Le Morvan dont on vous a déjà parlé (https://twitter.com/raaf_angers/status/1111955745313038336)

9 : Hugues Soreau (« Hugues Sro » sur Facebook)

10 : Hedwige Fleury

Tout ça pourrait s’apparenter à du camping estival pour jeunes nationalistes, me direz-vous. Le problème c’est que certains d’entre eux se prennent très au sérieux et pensent se préparer à une révolution (rien que ça) conservatrice. Ainsi, Jean-Eudes Gannat déclarait dans le n°6 de la revue L’Étincelle, à propos de l’édition 2018 de cette université d’été : « Comme toujours dans les réunions politiques de droite radicale (au sens noble et véridique du terme), nous avons vu fourmiller cette semaine des concepts absolus, généreux, purs. Allons-nous agir vraiment ou rentrer chez nous en attendant, une fois encore, le grand soir ? »2

En conclusion, on peut dire que la prochaine fois que vous entendrez parler d’une séance de cathé à l’Alvarium, méfiez-vous, celle ci pourrait bien être moins inoffensive qu’elle n’y paraît…

1 L’Organisation de l’armée secrète, mouvement paramilitaire des années 60 ayant pour but de lutter contre l’indépendance de l’Algérie.

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La dérive des incontinents

Une des caractéristiques de l’alvarium est sa propension à la mythomanie. Ils se présentent comme des activistes notamment en multipliant les « projets culturels ». A vrai dire des coquilles vides dont l’existence se limite le plus souvent à l’existence d’un logo aguicheur. Il en va ainsi de leur cercle culinaire ou récemment d’un ciné-club équipé d’un « rétroprojecteur »… Pour exister sur les réseaux sociaux l’alvarium organise cette semaine une conférence sur le groupuscule néo-fasciste Ordre Nouveau.

Si le nom des intervenants n’est pas officiellement annoncé, il n’est pas difficile de comprendre que cette soirée quasiment privée autour du livre « Ordre nouveau raconté par ses militants » sera animée par les auteurs actuellement en tournée : Jacques Mayadoux, ancien candidat aux législatives pour le MPF (Mouvement Pour la France) dans l’Allier et André Michel Chanclu du collectif France-Russie qui se définit sur facebook comme « un groupe d’action français destiné à soutenir l’action hautement bénéfique du gouvernement russe au niveau international ».

Nous vous proposons une brève présentation d’Ordre Nouveau afin que chacun.e sache ce vers quoi notre groupuscule fasciste local tend actuellement, dans une lente mais nette dérive du catholicisme-traditionnel nationaliste et poussiéreux vers le néo-fascisme le plus crade. Le visuel de la soirée est d’ailleurs assez révélateur. Alors que leur discours habituel est de se présenter comme de jeune gens bien sous tous rapports, cette fois l’imagerie tombe en plein dans l’imaginaire des groupes d’extrême-droite ultra-violents. Beau repoussoir sauf pour les ultras-bourrins.

Ordre Nouveau (forme courte du Centre de recherche et de documentation pour l’avènement d’un ordre nouveau dans les domaines social, économique et culturel) fut le plus important mouvement néo-fasciste français d’après-guerre. Actif entre 1969 et 1973, il disposait à son apogée de près de 3000 militants unis sous le symbole de la croix celtique. Créé par des étudiants militants du GUD (Groupe Union Défense) et d’Occident qui fut dissout par le pouvoir, suite au plastiquage d’une librairie maoïste, Ordre Nouveau avait la prétention d’unifier toutes les composantes de la droite nationaliste révolutionnaire, voire plus largement à l’extrême-droite, pour combattre le communisme et les organisations gauchistes d’une part et le pouvoir gaulliste d’autre part. On retrouve les principaux dirigeants du GUD et d’Occident (Alain Robert, Francois Duprat, Jean-Claude Nourry, Gérard Ecorcheville), l’ancien milicien et rédacteur de Minute Francois Brigneau, des proches de Tixier-Vignancourt comme l’avocat Jean-Francois Galvaire, et des anciens de l’Action Francaise et de la Milice (Gabriel Jeantet, Henry Charbonneau). D’anciens de l’OAS on rejoint l’organisation en cours de route. Inspiré du MSI italien, le mouvement se prononce pour l’avènement d’un état nationaliste fort et autoritaire qui rejette la démocratie et l’égalitarisme, le tout saupoudré de racisme et d’antisémitisme.

Doté d’un service d’ordre jeune et aguerri au combat de rue (expérience du GUD face au militants de gauche dans les facs et les lycées), les meetings d’Ordre Nouveau sont l’occasion d’une démonstration de force : casqués et équipés de barres de fer de différentes tailles pour former plusieurs groupes (lanciers, voltigeurs et hommes de troupe) les affrontements avec les antifascistes seront souvent très violents. A plusieurs occasions, dont le 9 mars 1971, son service d’ordre a collaboré de façon très étroite avec la police (des barres de fer avaient été fournies par un agent infiltré des Renseignements Généraux). Durant l’hiver 1973, le Canard Enchaîné révélera qu’Ordre Nouveau négocie avec Matignon le débloquage des affiches du FN, imprimées par le MSI, et immobilisées à la frontière italienne, ainsi que le versement de fonds à Ordre Nouveau et au FN contre le fait que les nationalistes présentent aux élections leurs candidats face aux centristes, voire qu’ils réalisent à l’occasion quelques violences politiques ciblées.
Le 21 juin 1973, Ordre Nouveau prévoit un meeting salle de la Mutualité sur le thème : « Halte à l’immigration sauvage ». Des tracts « Bougnoule go home » seront distribués… Ce soir là, la Ligue Communiste tentera d’empêcher le meeting et le même soir, elle essaiera aussi de prendre d’assaut le local d’Ordre Nouveau. Les policiers débordés de toutes parts subiront de nombreux revers. C’en est trop pour le pouvoir qui décide le 28 juin la dissolution des deux organisations. A partir de 1974, plusieurs attentats à l’explosif, revendiqués par le Groupe d’Intervention Nationaliste, sont perpétrés en France contre des foyers de travailleurs immigrés, des locaux de mouvements de gauche ou anti-militaristes. Le GIN, soupçonné d’être une branche clandestine d’Ordre Nouveau, perpétrera ses méfaits jusqu’à la fin des années 70.

Un militant de gauche livré aux CRS par ceux d’Ordre Nouveau : bon chien-chien.

Ordre Nouveau avec d’autres organisations telles que Justice et Liberté de G. Bidault, le Parti de l’Unité Francaise de Roger Holeindre, le journal Militant de Pierre Bousquet et Jean-Marie Le Pen, est à l’origine de la création du Front National à l’été 1972. Dans l’organigramme du Front National on retrouve à chaque poste de direction un militant d’Ordre Nouveau. Ainsi, aux législatives de 1973, le Front National présente 104 candidats. Le Pen profite de la dissolution d’Ordre Nouveau pour virer Robert et Brigneau du bureau politique du FN et s’approprier la direction du parti pour de nombreuses années.

Comme un air de famille…

Il est patent que la soirée organisée par l’alvarium tient de l’apologie pure et simple d’un mouvement fasciste.

Cela ne semble pas offusquer notre maire. Actuellement fort affairé à couper de multiples rubans d’inaugurations, il semble avoir fait vœu de silence sur tout ce qui semble « politique ». Un élu de sa majorité porte son écharpe à une manifestation anti-PMA ? Silence de M. le maire. Des angevin.e.s posent se questionnent sur l’actuel foisonnement de la vidéosurveilance et sur le futur projet de « Smart City » ? Silence de M. le maire. Un local fasciste ouvre en plein centre-ville ? Silence de M. le maire.

Cela ne semble pas plus offusquer le préfet bien plus prompt à criminaliser tout mouvement social, que ce soient dernièrement les gilets jaunes, les réquisitions de logements ou en tentant d’empêcher le rassemblement antifasciste du 21 septembre.

Ce tableau n’est pas nouveau. A y regarder de près c’est même une vieille croûte.

C’est une bien utile leçon de l’histoire que de se remémorer qu’Ordre Nouveau a été aux ordres du pouvoir et qu’il a même été instrumentalisé par celui-ci. Aujourd’hui, sous une apparente indifférence, c’est bien d’une complaisance coupable des pouvoirs locaux dont bénéficie l’alvarium. Quant à nous, de la première tentative d’ouverture d’un local fasciste, nous avons appris qu’une mobilisation large, populaire et déterminée paiera. Ensemble, fermons l’alvarium.

Sources :

François Duprat, Une Histoire de l’Extrême-Droite. Webdocumentaire
Bêtes et méchants, petite histoire des jeunes fascistes francais. Editions Reflex
Les plastiqueurs, une histoire secrète de l’extrême-droite violente, Frédéric Charpier. Editions La Découverte.
La Horde, https://lahorde.samizdat.net
Au racines du FN, l’histoire du mouvement Ordre Nouveau, Nicolas Lebourg, Jonathan Preda et Joseph Beauregard. Fondation Jean Jaurès, disponible en téléchargement.

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Communiqué du RAAF – Rassemblement du 21/09/2019

Le préfet du Maine-et-Loire a pris un arrêté d’interdiction de « la manifestation des anti-fascites » dans le centre-ville d’Angers (http://www.maine-et-loire.gouv.fr/manifestation-des-anti-fascites-a-angers-samedi-21-a6648.html).

Un peu de sémantique et d’orthographe s’imposent. D’abord, il a toujours été question d’un rassemblement et non d’une manifestation. Secundo, il serait souhaitable de parler d’antifascistes en un seul mot et avec un « S » devant le second « T ».

Nous constatons sans surprise, qu’une nouvelle fois l’état et les pouvoirs publics se montrent plus tolérants à l’égard de l’implantation d’un local fasciste qu’envers celles et ceux qui n’acceptent pas de reculer face à l’extrême-droite.

Cet événement local s’inscrit dans une tentative d’étouffement de toute contestation sociale émancipatrice. Nous ne sommes pas dupes quant à la manœuvre. En fonction de ses intérêts immédiats, l’état aime se forger un ennemi de l’intérieur bien pratique pour faire oublier les vrais problèmes de précarité, de chômage, d’inégalité, de racisme, de sexisme, d’homophobie, etc. Quand ce ne sont pas les réfugié.e.s, les syndicalistes, les gilets jaunes, les habitant.e.s des quartiers populaires, les pauvres, ce sont les « antifas » qui peuvent être jetés en pâture comme c’est aujourd’hui le cas à Angers. Le mouvement antifasciste est criminalisé pour pouvoir faire accepter à l’opinion publique sa répression.

Parce l’antifascisme n’est pas un crime, nous ne céderons pas et maintenons notre appel à rassemblement ce samedi 21 septembre, à 15h, au kiosque du jardin du Mail, en face de la mairie, en dehors de la « zone rouge ». Il est crucial que les angevin.e.s puissent exprimer leur rejet de l’extrême-droite en même temps que leur attachement aux libertés individuelles et collectives.

Le RAAF

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Quand les fafs nous racontent des histoires

Le 20 juin dernier sur leur facebook, l’alvarium proposait des cours de soutien en vue des épreuves du bac 2019. En matière d’histoire s’agissait-il de révisions ou de révisionnisme ? Quel est leur regard sur l’histoire, quels sont les événements historiques qu’ils mettent en avant dans leurs publications ? Bien-sûr, ils ne passent pas leur temps à parler du passé mais les posts relatifs à l’histoire dégagent bien une idéologie. A vous de trouver laquelle au travers des quelques exemples, parmi les plus révélateurs, ci-dessous.

 

Jacques Cathelineau :

Né le 5 janvier 1759 au Pin-en-Mauges et mort le 14 juillet 1793. Il fut, le 12 juin 1793, au cours de la guerre de Vendée pendant la Révolution française, nommé généralissime de l’Armée catholique et royale forte de 36000 hommes. Il attaque Nantes, bataille perdue par « les vendéens ». Blessé lors des combats, il meurt à Saint-Florent-le-Vieil. Cette période terrible de la Révolution française fut depuis toujours instrumentalisée par les réactionnaires pour mettre en avant les horreurs de la république. Certain.e.s parlent même de « génocide vendéen », ce qui est faux et écarté du débat historiographique. La multiplication des récits exaltant les exploits et dénonçant les exactions des blancs comme des bleus a abouti à développer l’idée que la guerre de Vendée constitue une sorte d’exception. Or des hostilités conduisant à des massacres analogues ont été constatées en Belgique, en Corse, dans le Pays Basque sud ou à Naples. Le double caractère politique et religieux participe à la mise en avant d’un conflit particulier, anjou pèlerinages et bien d’autres personnes avant eux définissent Cathelineau comme « le Saint de l’Anjou ». A la fin du 19ème siècle, un dossier de béatification fut proposé mais jamais l’église n’a accédé à cette requête.

Sources :

Guerres et histoire n°42 (avril 2018)

chaîne YouTube Histony toute une série sur la révolution française

Petit Mourre dictionnaire d’histoire universelle

 

Abel Bonnard :

Mais qui est cet Abel Bonnard né le 19 décembre 1883 à Poitiers et mort le 31 mai 1968 à Madrid ? Écrivain, poète, membre de l’académie française, son œuvre de poète, de romancier et d’essayiste exprime un nationalisme d’essence maurrassienne et développe une pensée marquée par l’antiparlementarisme et l’antisémitisme. Pensée qui devait le conduire à signer, en 1935, le Manifeste pour la défense de l’Occident et de la Paix en Europe, et à adhérer à la fin des années 1930 au Parti Populaire Français de Doriot. Membre d’honneur du Groupe Collaboration, ministre de l’éducation du gouvernement de Vichy d’avril 1942 à août 1944, certains disent de lui que c’est un mondain devenu ministre. Dans son livre «Eloge de l’ignorance» paru en 1926, il affirme que le peuple n’a pas besoin d’être instruit, ce dernier étant trop sublime pour que cela soit nécessaire car le peuple porte en lui une richesse naturelle qui le dispense d’être éclairé… Voilà tout un programme pour un ministre de l’instruction (pas de l’éducation ça fait trop Front Populaire pour lui). Bien-sûr avec un CV comme cela il finira avec les ultras de la collaboration à Sigmaringen. Condamnéà mort par contumace à la libération car en fuite à Madrid, sa peine sera revue dans un second procès : 10 ans de bannissement avec sursis… Il finira sa vie à Madrid refusant de revenir vivre en France ce pays ingrat qui l’a condamné.

Sources :

site de l’académie française

chaîne YouTube linguisticae

revue d’histoire moderne et contemporaine tome 43 n°3

Wikipédia

 

Robert Brasillach :

Né le 31 mars 1909 à Perpignan, fusillé le 6 février 1945 au fort de Montrouge, à Arcueil, c’est un écrivain, journaliste et critique de cinéma français. Pendant les années 30, il écrira dans les journaux Létudiant français et l’Action Française avant de devenir le rédacteur en chef du journal Je suis partout. Cette dernière publication soutiendra dès sa création tous les mouvements fascistes qui émergent dans toute l’Europe. Bien-sûr pendant l’occupation il reprendra ce poste et défendra la politique de collaboration, allant par exemple rendre visite aux soldats de la Légion des Volontaires Français sur le front de l’est. Après la Libération, en septembre 1944, sa mère et son beau-frère Maurice Bardèche, ayant été arrêtés pour faire pression sur lui, il se constitue prisonnier. Il est poursuivi pour intelligence avec l’ennemi. Son procès, qui s’ouvre le 19 janvier 1945 devant la cour d’assises de la Seine, dure six heures. Il est condamné à mort. Dans les jours qui suivent, une pétition d’artistes et d’intellectuels renommés, parmi lesquels Paul Valéry, Paul Claudel, François Mauriac, Daniel-Rops, Albert Camus, Marcel Aymé, Jean Paulhan, Roland Dorgelès, Jean Cocteau, Colette, Arthur Honegger, Maurice de Vlaminck, Jean Anouilh, André Barsacq, Jean-Louis Barrault, Thierry Maulnier, demandent au général de Gaulle, chef du gouvernement provisoire, de gracier le condamné. Le général choisit de ne pas commuer la peine. Le 6 février suivant, Brasillach est fusillé au fort de Montrouge.

Le poème cité sur la page facebook de l’alvarium a été écrit en prison à Fresnes et il fait référence à la manifestation du 6 février 1934.

sources :

wikipedia

plusieurs site d’extrême droite dont nous ne souhaitons pas ici faire la publicité

 

«Quand l’esprit se souvient, la flamme se maintient ! En cette date symbolique, la communauté de l’alvarium rendait hommage à tous les camarades tombés pour la cause nationale. Aux morts du 6 février 1934, à ceux qui les précédèrent et à tous les autres jusqu’à nos jours : présent !»

6 février 1934 :

Ici l’alvarium poste les photos d’un hommage, rendu le 6 février 2019, aux morts du 6 février 1934. On peut noter que sur la gerbe de fleurs déposée au pied de la statue de Jeanne d’Arc à Angers il est inscrit « à nos morts du 6 février » sans précision quant à l’année. Ils peuvent ainsi rendre hommage à Brasillach fusillé à cette date. Ceci dit, que sait-on de ce 6 février 1934 et pourquoi cette date est importante dans l’imaginaire de l’extrême-droite française ?

Cette manifestation émeutière trouve son origine dans l’affaire Stavinsky et dans le limogeage du préfet de police de Paris. Éclaboussé par le scandale Stavinsky, le gouvernement Chautemps a démissionné le 28 janvier. Le 6 février est la date à laquelle le nouveau gouvernement, présidé par Édouard Daladier, doit être présenté à l’Assemblée. Or, avant cette échéance, Daladier a limogé le préfet de police Jean Chiappe, réputé proche des ligues d’extrême-droite. L’Action Française est en pointe depuis janvier dans la dénonciation du « gouvernement des voleurs » et de « l’étranger » Stavinsky. Cette ligue monarchiste mobilise régulièrement ses adhérents via son journal quotidien qui connaît à cette époque son maximum d’impression. Ce 6 février participent aussi les Jeunesses Patriotes de Pierre Taittinger, la Solidarité Française, et surtout les Croix de Feu du colonel de La Rocque. On trouve également les anciens combattants de l’UNC, classée à droite, et ceux de l’ARAC, proche des communistes. Les échauffourées feront 15 morts et 2000 blessés. Édouard Daladier démissionnera. Ces évènements cristallisèrent le clivage entre deux camps au sein de la société française. Le pôle national-sécuritaire et le pôle social-humanitaire. Le PCF abandonna alors la ligne « classe contre classe » pour une stratégie de « front populaire » sous la bannière de l’antifascisme, ce qui permit de rassembler des groupes sociaux dont les intérêts économiques étaient différents mais unis par la volonté de faire barrage à l’extrême-droite. Une multitude de comités antifascistes virent le jour et participèrent activement quelques années plus tard à l’émergence du Front Populaire.

Sources :

France Culture, La Fabrique de l’Histoire, Médias et opinion publique, 25/05/2016

wikipedia

Gérard Noiriel, Une histoire populaire de la France, éditions Agone

 

Sébastien Deyzieu :

Chaque année, le 9 mai, une partie de l’extrême-droite radicale se retrouve à Paris pour une manifestation en hommage à Sébastien Deyzieu.

Le 7 mai 1994, est organisée une manifestation à l’appel du GUD et de Jeunesse Nationaliste Révolutionnaire, intitulée « Bienvenue aux ennemis de l’Europe ! ». Elle visait à critiquer l’« impérialisme américain », notamment à l’approche des commémorations du 50ème anniversaire du débarquement allié le 6 juin 1944. La manifestation étant interdite, les participants furent immédiatement pourchassés par la police et un sympathisant de l’Œuvre Française, Sébastien Deyzieu, fit une chute mortelle d’un immeuble à quelques dizaines de mètres d’Assas en essayant de s’échapper. Il décède le 9 mai.

Sources :

Bêtes et méchants, Petite histoire des jeunes fascistes français, éditions REFLEX

 

Se targuant d’oeuvrer dans le registre « social » les références historiques de l’alvarium mettent bas les masques tant elles font froid dans le dos : au mieux réactionnaires, le plus souvent autoritaires, factieuses, voire fascistes, collabos et antisémites. Comme d’habitude, l’alvarium n’est pas à une contradiction prêt.

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La merde revient,Tirons la chasse

Angers se trouve à nouveau défigurée par l’existence d’un local fasciste en plein centre-ville.


La bande de cathos-tradis-identitaires qui agit sous le nom d’alvarium retient mal les leçons du passé, même très frais. En 2018, ils avaient tenté de s’implanter avenue Pasteur dans le quartier populaire de Savary. Rapidement tout et tout le monde s’était ligué contre leur projet. Les fascistes étaient vite devenus une source de nuisance sonore tout en multipliant les intimidations envers les voisin.e.s de l’immeuble. Les habitant.e.s du quartier les prenaient régulièrement à partie. Leur façade avait été « redécorée » à de multiples reprises. Stigmatisés, ils rasaient les murs et leur projet mégalo prenait eau de toutes parts. Même leur propagande délirante et hors-sol ne pouvait cacher leur échec à organiser autre chose que des beuveries. Le local n’a pas passé l’année. Ils étaient la risée d’une ville liguée contre eux et dont la mobilisation régulière et déterminée de la population avait pour notre plus grande joie abrégé l’agonie du local.

Malheureusement, riches de leurs relations d’enfants de bonnes familles ils tentent de remettre le couvert, avec un local situé au 31, rue du Cornet, à deux pas de la rue Saint-Laud. D’abord ouvert en catimini, avec une ouverture officielle prévue à la rentrée, le secret a tôt été éventé en partie grâce à la vigilance antifasciste. Ce local peut sembler anecdotique, par rapport à l’actuelle diffusion générale des idées réactionnaires en France et dans le monde, mais c’est le symptôme local d’une montée de l’extrême-droite qu’il est encore temps de combattre.

Cette ouverture est donc une provocation que, comme la précédente, nous ne tolérons pas.

Nous ne pouvons tolérer les discours racistes masqués d’un fin vernis « social ». Nous ne pouvons tolérer que l’extrême-droite se targue de solidarité alors que dans toutes ses actions, elle ne fait que défendre les inégalités. Nous ne pouvons tolérer leurs éternelles sorties sexistes, homophobes, transphobes à longueur de réseaux sociaux.

D’ailleurs, qui peut tolérer une bande qui ne se contente pas de mots et passe régulièrement à l’action ? Qui peut tolérer qu’un François-Aubert Gannat puisse dire à un homme noir « même mon chien est d’une race supérieure » ? Qui peut tolérer une bande qui a couvert la maison de quartier de Belle-Beille de graffitis en soutien au sanglant Bachar-el-Assad ? Dictateur que Jean-Eudes Gannat est allé visiter aux frais de la princesse. Qui peut tolérer de soi-disant maraudes faisant le tri au faciès entre les bons et les mauvais SDFs ? Qui peut tolérer les multiples croix celtiques sur des locaux associatifs comme les Restos du Cœur, sans parler des attaques de réquisitions où vivent SDFs et migrant-e-s ou encore les tentatives d’incendies de locaux associatifs ? Qui peut tolérer ce climat d’impunité ?

Une dernière question : qui sera la prochaine victime de leur haine ?

La possession d’un local est pour eux une question de survie politique. Sans base logistique leur groupe perd une grosse partie de sa capacité de nuisance. Il faut donc mettre un terme rapide à son existence.

Nous n’attendons pas grand-chose des institutions locales. La majorité municipale se montre complaisante avec l’extrême-droite et compte toujours en son sein des élus proche de la Manif pour tous. Mais nous savons aussi qu’une forte mobilisation peut mettre tout ce petit monde devant ses responsabilités. A l’approche des municipales, il importe que soient mis bas les masques.

Quant à nous, plutôt que dans les urnes, nous pensons que l’extrême-droite se combat avant tout dans nos rues, sur nos lieux de travail, dans toutes les activités et lieux qui font notre quotidien.

Nous n’attendrons donc pas une prochaine victime.

Parce qu’à Angers l’extrême-droite s’est toujours heurtée à une mobilisation populaire déterminée, nous appelons à un rassemblement, samedi 21 septembre, à 15h, place du pilori.

L’antifascisme c’est l’affaire de tou.te.s !
Fermons le cagibi qui sert de repaire à l’alvarium !

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Texte de nos camarades antifascistes de la Roche-sur-Yon

Nous reproduisons ci-dessous le texte de nos camarades antifascistes de la Roche-sur-Yon.
Les photos sont affichées sous l’article
Le Réseau Angevin Antifasciste


Pourquoi nous n’avons pas été au rassemblement de Luc Bouard vendredi 24 Mai suite à l’agression homophobe du stand LGBT Place Napoléon à La Roche-sur-Yon le samedi 18 Mai. (1)

Parce qu’il n’a pas la légitimité pour lancer une telle initiative. Si l’appel avait été lancé par le Centre LGBT Vendée ou ses partenaires présents le samedi (Ligue des droits de l’Homme, Amnesty International, le Planning familial, AIDES, Trans Inter Action, Autre Cercle), oui nous serions aller les rejoindre. Là en l’occurrence, il s’agit du maire Les Républicains de La Roche-sur-Yon, qui a -on s’en souvient- été élu en 2014 avec le soutien des homophobes de la Manif pour tous, mouvement opposé au mariage homo. Hypocrite donc.
En 2014, la Manif pour tous est très active sur le département et plus particulièrement à La Roche-sur-Yon. Ces membres ou sympathisants vont de la droite traditionaliste à l’extrême droite radicale. Un électorat conservateur et très actif pour les sujets touchant à « leurs » morales (mariage homo, avortement, féminisme, euthanasie, etc). Un électorat que Luc Bouard devait « choper » pour gagner la mairie aux élections municipales de 2014. Au premier tour, il sera au coude à coude avec le maire sortant PS Pierre Regnault (35,33% Bouard, 36,09% Regnault). Il gagnera cependant au second tour assez largement et Ouest France relatera que le soir de la victoire, dans le hall de la mairie : quelques drapeaux de « La Manif pour tous » se mêlent furtivement à la fête, vite rangés.(2)
En remerciement de l’aide apporté par la Manif pour tous, il leur donnera 3 postes à la mairie. Anne-Sophie Fagot, représentante du parti politique très à droite né de la Manif pour tous : Sens Commun, devient adjointe à l’éducation, la famille et à la petite enfance, elle démissionne en 2017 pour devenir avocate. Maud Doat, membre active de la Manif pour tous Vendée devient conseillère municipale déléguée à l’apprentissage de la langue française et au soutien scolaire, elle démissionne en 2015 et ouvre à La Roche-sur-Yon une école hors contrat avec l’éducation nationale, une école catholique intégriste. Anne-Cécile Staub porte-parole de la Manif pour tous Vendée se charge des Affaires scolaires au conseil municipale, elle démissionne en 2016. Que des postes liés à la famille et à l’enfance ! Il n’y a pas de hasard à ça…avec la Manif pour tous.

Ne pas oublier, en octobre 2014, dans le contexte homophobe de la Manif pour tous, un homosexuel avait été agressé sauvagement à coup de poings et matraques par des boneheads (skinheads nazis) dont Tristan Arnaud, à La Roche-sur-Yon. (3)(4)

L’Institut Catholique Enseignement Supérieur (crée en 1990 par Philippe De Villiers), d’où provienne la plupart des étudiants homophobes de ce samedi 18 Mai, a touché pour son futur agrandissement, un financement de l’agglomération yonnaise présidé par Luc Bouard, à hauteur de 129 700 Euros, oui le public finance le privé, sans gêne, encore pour un service rendu ?

Dans la catégorie des hypocrites on citera Bruno Retailleau, sénateur LR de Vendée, qui après l’agression homophobe de samedi dernier a tweeté : je condamne fermement ces comportements inadmissibles. Ces manifestations de haine sont lamentables. Ce fervent opposant au Mariage pour tous défilait avec la Manif pour tous et haranguer la foule devant la préfecture départementale pendant le mouvement, un autre style de manifestation de haine. Et lorsqu’il présidait le conseil régionale des Pays de la Loire il avait suspendu la subvention au centre LGBT de Nantes.(5) Retailleau à toujours ses attaches avec la Vendée et même des attachés parlementaire, anciens étudiants à l’ICES comme Pierre Buton et Gonzague de Chantérac. Ce dernier, quand il était encore sur les bancs de la fac catho, militait à l’UNI (syndicat universitaire de la droite extrême) et à l’UMP. Depuis Paris en plus d’assistant parlementaire, il travaillait à la fois dans l’ombre et la lumière à l’organisation de la Manif pour tous en Vendée comme au plan nationale, il est même responsable de la propagande via les réseaux sociaux. Catholique intégriste, il fréquente un proche de la Vendée qu’est Tugdual Derville, délégué générale de l’association Alliance Vita (association crée par Christine Boutin, anti avortement-euthanasie-mariage homo, etc) et porte-parole de la Manif pour tous. Les étudiants de l’ICES qui ont saccagé les stands du Centre LGBT sont impliqués dans les manifestations Marche pour la vie qui se déroule à Paris tous les ans début janvier, La Roche-sur-Yon se retrouvait souillé de centaines d’affiches et autocollants anti avortement appelant à monter sur la capitale.

A l’ICES les étudiants ont un soutien (ou l’inverse?) de poids, qu’est le maître de conférence en Histoire -imbu de lui-même- Guillaume Bernard. Il est anti mariage gay et anti avortement, il prendra fièrement la parole sur l’estrade de la Marche pour la vie 2019. Il ne cache pas son appartenance à l’extrême droite en publiant sur Facebook son soutien à Tommy Robinson (sulfureux militant d’extrême droite anglais) et « débattant » avec Eric Zemmour lors de la sortie d’un de ces bouquins de victime. Guillaume Bernard fait aussi la pub pour le journal de l’Action Française (royaliste et plus ancien groupuscule d’extrême droite), il ira même jusqu’à s’inviter (ou l’inverse?) à une conférence avec l’éphémère Action Française étudiante de La Roche-sur-Yon en 2017, qui se déroulera devant un maigre auditoire dans les locaux de la paroisse Notre Dame rue Hoche.

En mode « action », il y avait les Homen (en référence aux Femen mais en étant tout l’inverse, sans courage donc) lors des rassemblements de la Manif pour tous sur Paris. Le 18 mai 2013 (date anniversaire ?) à La Roche-sur-Yon ils défileront torse nus, pantalons colorés façon arc en ciel (sic), flambeaux en mains, marseillaise en bouche, ils seront filmés par un internaute qui diffusera la vidéo où on les voit courir comme des lapins en entendant le deux tons d’une patrouille de police. Dans ces Homen vendéens, la fine fleur de l’ICES est là, certains encartés à l’UMP dont le très actif militant Antoine Vermeulen (dit la girouette), membre de l’UNI, Jeunes Républicains Vendée et Sens Commun plus tard. Le passage entre crochets qui suit a été remanié le 03/09/2019, par nos soins, suite à la menace de poursuites judiciaires par e-mail de la part de B. B. : [Il est proche de Bruno Retailleau comme B. B., que le tribunal a décidé de ne pas poursuivre pénalement suite à ce samedi 18 mai. France Soir écrivait alors (nous employons le passé car l’article a été retiré depuis à la demande de B. B.) : Si B. B. a été présenté comme un « proche » de Bruno Retailleau, c’est parce que l’association des étudiants de l’ICES, fondée en 2005, porte le même nom qu’une autre bien plus tardive (créée en janvier 2019) qui est l’ »institut de formation à destination des jeunes » du mouvement « Force républicaine ». Un mouvement présidé par… Bruno Retailleau.

Un autre hypocrite, le président de l’ICES, Éric de Labarre. Quelques mois avant de prendre la tête de la fac catho il est secrétaire général de l’enseignement catholique, et avec cette étiquette il se permet d’envoyer une lettre à tous les chefs d’établissements privé catholique, il les invite à prendre des initiatives dans le débat sur le Mariage pour tous, une lettre qui fera bondir le ministre de l’éducation nationale de l’époque, Vincent Peillon et les syndicats. En arrivant à l’ICES il sait très bien que depuis des années c’est un « nid » de fachos. Combien de chef du Front National Jeune sont passés par là (François-Xavier Gicquel entre autres(7)) , combien de membres de l’Action Française et autres groupuscules d’extrême droite ? Tous les ans il suffit de faire le tour de l’ICES en voyant les autocollants des groupuscules pour voir qui fréquente les salles de classes. Les plus politisés savent très bien que l’ICES est un bon endroit pour recruter du réac’. Fin 2016, les tags racistes fleurissent comme du chiendent dans le secteur de la fac et un peu partout dans La Roche-sur-Yon. Les sessions tags cesseront après que le Sans Culotte 85 est fait un article sur ces dégradations (8), comme par magie ? Non, la direction savait à qui s’adresser pour stopper ce qui pouvait nuire à l’image et donc aux financements.

Qui sont ces agresseurs du samedi 18 mai ? Au jour d’aujourd’hui nous n’avons pas encore tous les noms mais en voilà certains :
Aymeric Beauvais, étudie le droit (à raison pour la suite LOL), un des plus violent qu’on voit sur la vidéo.(9)
Étienne de Solages, le grand à lunettes au visage masqué, fervent catholique et chasseur (de quoi? Sangliers ? Homos ?).
J., le petit fumier euh fumeur à chapeau portant le sweat de la Manif pour tous.
Aurélien Cruaux, le rasé au blouson beige sur la vidéo.
Hubert Stanislas.
Paul Cochery, lunettes, sweat bleu capuché sur la vidéo.
Les autres viendront plus tard.
Maintenant qu’ils sont « connus », ils vont pouvoir assumer leur homophobie, qu’elle soit dans la rue, dans la suite de leurs études, dans leurs vies familiales et professionnelles.

Ce qui les gènes le plus de tout ceux cités ? C’est l’image. Mais ce n’est que trompe l’œil. Que ça soit Bouard pour les municipales de l’an prochain, il lui faut se montrer plus ouvert sur sa gauche pour élargir son électorat. Bruno Retailleau, toujours aussi coincé, se retrouve à dénigrer ce qu’il a semé, en vrai opportuniste politique qu’il est. L’ICES qui a besoin d’être une vitrine pour le néo-libéralisme conservateur chargé de bien préparé les futurs « élites » que les bourgeois leur confient.

Loin de mettre tous les étudiants de l’ICES dans le même panier de crabes, nous leur disons de rejeter ces arriérés qui pourrissent leur scolarité et beaucoup on montrait leur indignation face à ces événements.
A La Roche-sur-Yon comme dans toute la Vendée un nombre impressionnant de personnes ont manifesté leur soutien à la cause LGBT depuis samedi dernier, il est important que ce soutien perdure et se renforce.
Il est aussi important de faire entendre et de montrer que la rue n’appartient pas aux homophobes et autres racistes, sexistes, etc.
Entendons-nous bien, nous ne sommes pas allé au rassemblement de Luc Bouard pour les raisons évoquées, mais nous nous nous battons pour lutter contre toutes les discriminations ici, là-bas, hier, aujourd’hui et demain.

Collectif Antifasciste La Roche-sur-Yon.

(1) https://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/vendee/la-roche-sur-yon/stand-lgbt-degrade-roche-yon-etudiants-institut-catholique-vendee-identifies-1671771.html
(2) https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/il-nest-pas-20-h-et-le-reve-de-luc-bouard-prend-forme-2077394
(3) https://www.europe1.fr/faits-divers/INFO-E1-Deux-skinheads-condamnes-pour-une-agression-homophobe-685870
(4) http://mediacoop.fr/proces-du-bastion-social-des-condamnations-clementes/
(5) http://yagg.com/2016/04/29/chantage-a-la-subvention-en-pays-de-la-loire-le-president-de-region-bruno-retailleau-persiste-et-signe/
(7) https://gauchedecombat.net/2018/04/14/un-responsable-de-sos-chretiens-dorient-en-plein-salut-nazi/

(8) http://www.lesansculotte85.com/2016/12/le-sans-culotte-85-n-101-decembre-2016-janvier-2017/
(9) https://www.youtube.com/watch?v=LYpVzYLLPdw

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Extrême-droite et « action sociale » : le parfait oxymore

L’année 2018 aura marqué pour l’extrême-droite radicale française l’effondrement des espoirs placés dans la stratégie calquée sur les néo-fascistes de Casapound. A savoir, grosso modo, l’ouverture de locaux, bases logistiques à une « action sociale » ouvertement raciste résumée par le slogan « Les nôtres avant les autres ». Bien avant sa dissolution, Bastion Social a vu nombre de ses locaux fermer (voir sur La Horde). A Angers la « communauté de l’alvarium » (n’appartenant pas à l’étiquette Bastion Fécal) n’a pas tenu une année (voir notre bilan). Cette succession d’échecs a poussé une partie de cette frange de l’extrême-droite à recentrer sa communication sur la seule partie « action sociale » dont les maraudes sont le support le plus couramment mis en avant (1).

Ce texte vise à remettre en évidence que cette stratégie relève plus du discours que de l’action à proprement parler. Nous fondons notre réflexion sur l’étude des fascistes d’Angers et alentours parce que nous en avons une connaissance éprouvée mais nous pensons, qu’à grands traits, cela peut valoir pour d’autres endroits de l’hexagone, si ce n’est que par ici le côté cathos-tradis est particulièrement saillant.

Cet aspect religieux nous amène directement dans le vif du sujet. Ce que les fascistes appellent « action sociale » n’est rien d’autre que de l’aumône ou de la charité. Ce qui importe pour eux c’est le seul geste. En effet, en termes de réponse à la pauvreté et à la misère leur action est proche de zéro. Il suffit de regarder cette photo typique d’une maraude à Angers pour s’en convaincre :

Qui peut réellement croire que mobiliser 7 ou 8 bonhommes pour porter un thermos et un sac à demi-vide représente une réponse pragmatique et efficace à la faim et au froid ? De qui se moque-t-on ? Où plutôt, quels faits cherche-t-on à manipuler ? En tant que militant-e-s radica-ux/les, nous sommes très critiques envers les réponses humanitaires du type Resto du Coeur, Secours Populaire ou Secours Catholique mais il faut leur accorder une capacité logistique toute autre pour parer à l’urgence. Ainsi, les Restos du Coeur 49 ce sont 691 tonnes de denrées alimentaires récoltées par an ou encore près de 19000 repas chauds distribués dans la rue (2).

Pour les fascistes, ces « actions » ne valent on le sait qu’en tant que matériau de base à la construction de leur propagande sur les réseaux sociaux. Et le sous-texte des photos colportées à longueur de fil facebook est le suivant : Regardez comme nous prenons soins de NOS pauvres (blancs/français/chrétiens et si possible tout cela à la fois), sous-entendu : « les autres peuvent bien crever ». En cela, ils rappellent les « dames-patronesses » bourgeoises et aristocrates du XIXème siècle finissant, qui pendant que leur maris fabriquaient la misère et la précarité à tours de bras, arpentaient les rues pour venir en aide aux « bons pauvres », à savoir ceux qui ne boivent pas, de bonnes moeurs, qui disent merci et qui ne subvertissent en aucun cas l’ordre social dont ils sont pourtant les premières victimes. A chacun sa place (et cela vaut aussi pour les dames-patronesses assignées à leurs obligations de genre). La charité est comme l’on dit «  bien ordonnée » : elle est sélective, elle trie, elle classe. « Les nôtres avant les autres » , l’expression est adéquate en ce qu’elle peut être réduite à un «nous » égoïste qui se moque éperdument de l’autre. Ce dernier sert de faire-valoir. C’est le résumé même de la pseudo-action sociale de l’alvarium où « Le pauvre français » ne sert que comme support d’une communication identitaire destinée à monter les pauvres les un-e-s contre les autres.

Le but n’est donc pas de s’attaquer à la misère et à ses racines. Surtout-pas même ! Par exemple, le « Noël des malchanceux » organisé par l’alvarium fin 2018 en est une démonstration symptomatique.

On peut parler de cynisme quand d’aucuns osent réduire l’injustice sociale de la pauvreté à une triviale question de chance, ne pas avoir été un « veinard » selon leur réthorique. Ce discours de l’extrême-droite passe sous silence les déterminismes historiques ou sociaux. C’est la vaste blague de l’« égalité des chances » et, si tu as raté ta vie, tu peux ne t’en prendre qu’à toi-même. Il y a une négation des rapports de classes, ce qui n’est pas surprenant quand on sait qu’historiquement les régimes fascistes/fascisants se sont aussi construits sur la collaboration de classes via l’embrigadement et le corporatisme.

L’extrême-droite identitaire cherche à substituer des réponses individuelles à un rapport de forces créé collectivement (par exemple les luttes syndicales ou encore les réquisitions). Les fascistes et autres réactionnaires préfèrent un « objet » de charité à un « sujet » acteur de sa propre émancipation et qui pourrait remettre en cause l’ordre établi. Les petits fafs qui donnent l’aumône mais ne permettent même pas la survie s’érigent bel et bien en garants du statu quo social. Les discours « anti-système » ne sont là que pour la façade et ils ne savent que trop bien qu’ils sont placés du bon côté du manche. L’extrême-droite va donc parler de « malchanceux » voire d’« exclus » parce que cela permet d’éviter de parler d’exploité-e-s, d’opprimé-e-s où de dominé-e-s.

On revient à cette caractéristique récurrente de l’extrême-droite : une vision organique et hiérarchique de la société où, comme dans un corps, chacun-e a une place et une fonction et doit s’y tenir sous peine de déstabiliser l’équilibre de la société toute entière (3). Le problème des pauvres est donc d’accepter la rigidité de leur condition de malchanceu-x/ses avec fatalisme. Cela permet de dépolitiser la question de la solidarité sociale voire tout simplement de l’évacuer.

Il n’est pas inutile pour finir, de rappeler quelques points qui séparent franchement l’action sociale de la charité et qui peuvent servir de boussole. En premier lieu un consentement libre et éclairé. Le côté souvent « volé » qui se dégage des photos de maraudes des groupes d’extrême-droite ne concoure pas à lever ce doute sérieux sur la manipulation et, sans trop s’étendre sur ce point, il y a chez les fachos un plaisir malsain à objectiver et manipuler les SDFs, à les mettre en position d’obligé-e-s. Surtout la solidarité ne peut se concevoir qu’avec le critère d’inconditionnalité. Faut-il demander ses papiers à une personne qui se noie ? Avant, seule l’extrême-droite pouvait soutenir de tels raisonnements ab absurdo. Les lignes ont bougé et maintenant Salvini n’est pas le seul politique qui porte la responsabilité d’avoir transformé la Méditerranée en cimetière, loin de là.

On peut opposer leur conception mortifère à celle de l’entraide chère à Kropotkine qui désigne un échange réciproque et volontaire de ressources et de services au profit de tou-te-s. C’est l’entraide qui anime nombre de collectifs angevins autour de thématiques aussi diverses que les réquisitions de logements, la luttes pour l’accès aux droits, l’autodéfense sociale dans les quartiers, etc. Ils/elles mettent en pratique l’entraide depuis bien longtemps et avec parfois de beaux résultats (sans nier les galères car la pauvreté génère des stigmates dont on ne se départit pas facilement) sans pour autant inonder les réseaux sociaux d’un narcissisme toxique. Ce sont ces initiatives qu’en tant qu’antifascistes nous devons appuyer si nous voulons sortir de l’ornière identitaire.

Une chanson valant parfois mieux qu’un trop long discours nous vous conseillons l’écoute de cette chanson de Jacques Brel qui résume à merveille la conception de l’action sociale lorsqu’elle est portée par l’extrême-droite.

https://www.youtube.com/watch?v=z6bIbgop2mk

Le RAAF

Notes :

1 – Nous avons bien conscience que cet effondrement a aussi eu pour corollaire de réalimenter une dynamique de violence assumée autour des Zouaves et autres bandes de bourrins.

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2 – Quelques chiffres chiffres :
3 Chantiers d’Insertion (53 salariés en insertion + 5 CAE)
2 Entrepôts à Angers Cité du Doyenné et à St Barthélemy
16 Salariés en CDI et 5 services civiques et un mécénat Orange
1 498 bénévoles dont 54.9 % de femmes: bénévolat valorisé à: 4 482 312 €.(288 ETP)
7 831 familles accueillies de mai 2017 à avril 2018 (+ 22.7 %)
17 609 personnes accueillies de mai 2017 à avril 2018 (+ 18.2 %)
1 120 bébés de 0 à 18 mois aidés de mai 2017 à avril 2018 (+1.2 %)
1 724 349 équivalents repas distribués adultes et bébés (+ 23.7 %)
23 familles logées et accompagnées en sous-location
RestoBus : 10 894 repas chauds distribués aux plus démunis à Angers gratuitement 3 fois par semaine sur 44 semaines de l’année avec 95 bénévoles dédiés.
Petits déjeuners Chemin de traverse : 7j/7j de 7H à 9H30 depuis début février 2018 pour les gens de l’abri de nuit : 3 789 petits déjeuners dont 35% d’enfants sur 77 jours de fonctionnement.
15 Jardins de proximité couvrant 87 400 m² produisent 117 800 Kg de légumes avec 90 jardiniers encadrés par 85 bénévoles
691 Tonnes de ramasses, dons et collecte alimentaire sur l’année.

https://www.restosducoeur49.fr

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3 – Cette vision explique les comparaisons de réfugié-e-s décrit-e-s comme des « corps étrangers » et autres variations plus ou moins ignominieuses sur le thème de la « corruption » voire de la « vermine ».

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Fâché-e-s mais pas fachos !

Depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes, une bande de fascistes locaux, menée par des membres de l’alvarium, tente de s’incruster parmi nous pour diffuser leurs idées puantes et détourner la colère populaire. L’habit ne fait pas le moine. S’il arborent parfois un chasuble réfléchissant ce ne sont pas des gilets jaunes.
Ils ont toujours été contre toute forme de justice sociale. Ils ont été condamnés à de multiples reprises pour des insultes et violences racistes. D’autres procès pour violences sont à venir. Ils font l’apologie de la France de Pétain et de l’Italie fasciste. Ils partent même en voyage en Syrie aux frais du dictateur sanglant Bachar. Ils ont tenté à plusieurs reprises à Angers de mettre le feu à des locaux associatifs, encore récemment en janvier. Il y a quelques années, ils avaient fait des croix gammées sur les Restos du Coeur. Et nous devrions les accepter parmi nous ?
Ils se sont d’abord infiltrés sur les ronds-points sans trop s’afficher, ils ont monté des pages facebook bidons. Ils ont tenté en décembre de déployer une banderole islamophobe et se sont faits dégager. Ils se sont refaits virer en janvier. De colère, ils ont abandonné l’idée de participer et ne cherchent plus qu’à se faire les gueules qui ne leur reviennent pas soit à cause de la couleur de peau, soit à cause d’engagement social, syndical ou associatif.
Ce samedi, lors de la manifestation ils ont un frappé deux gilets jaunes.
Nous estimons depuis le début du mouvement qu’une présence antifasciste est nécessaire mais ne voulant volontairement pas nous organiser en tant qu’identité politique à l’intérieur des cortèges nous n’avons pu que constater notre manque d’organisation afin de lutter contre la présence de ce groupe fasciste.
Aujourd’hui en frappant un ami, un gilet jaune comme vous et nous, c’est envers tout le mouvement des gilets jaunes qu’ils ont dirigé leur haine. Après trois mois de lutte, si nous voulons gagner, il va falloir nous débarrasser de la confusion induite par leur présence dans nos cortèges.
Nous ne pouvons pas crier « Macron démission » avec des crapules bien pires à nos côtés. Nous ne pouvons pas réclamer plus de justice avec les héritiers des pires dictatures fascistes. Nous ne pouvons pas réclamer plus d’égalité avec ces fils-à-papa qui cautionnent un ordre social d’avant 1789. Comment lutter avec des personnes qui rêvent d’une société fasciste basée sur l’autoritarisme et la discrimination ? Il est temps de tracer une ligne claire entre eux et nous !
C’est pourquoi nous appelons à une riposte antifasciste pendant l’Acte 14 sur Angers le samedi 16 février, pour que toutes et tous puissions manifester sans craindre de se faire attaquer dans le dos. Leurs idées n’ont pas de places dans les cortèges gilets jaunes.
Face aux flics, face aux fascistes, face au gouvernement Macron soyons tous et toutes uni-e-s le samedi 16 Février 2019, pour l’ Acte 14.
Des Gilets Jaunes faché-e-s mais pas fachos.

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Alvarium arrangé !

27/01/18 – 15/12/2018

Où comment les fafs se réveillent avec la gueule de bois après avoir volé « de défaite en défaite jusqu’à la victoire de la défaite » (1).

Moins d’un an après son ouverture, le local néo-fasciste angevin de l’alvarium met la clé sous la porte. N’attendons pas que le cadavre refroidisse pour pratiquer une autopsie méticuleuse. Le texte qui suit cherche à tirer les enseignements d’une lutte où nous avons rapidement perçu qu’une issue heureuse serait possible à la condition d’une appropriation large et au travers de modalités d’action diverses. Fort heureusement, cet engagement protéiforme a eu lieu. Même si nous avons porté notre part du fardeau, le RAAF n’a pas été le seul acteur de cette lutte, nous en avons pleinement conscience. Notre ambition consiste ici à cerner la dynamique générale qui a participé à la destruction du projet physique de « communauté » porté par les fanatiques du modèle italien néo-fasciste Casapound bricolé à la sauce catho-tradis.

Ce sur quoi il ne faut pas compter

Avant d’analyser ce qui a pesé en faveur de la fermeture, il convient de pointer les acteurs institutionnels qui, à tous les niveaux, ont eu une attitude légère voire complaisante envers l’essaim de mouches à merde. La préfecture s’est tenue au-dessus de la mêlée, communiquant au compte-goutte sur la question mais faisant preuve d’un déploiement de forces de police ahurissant de disproportion lors de la première manifestation du 24 février. Fait révélateur, bien que classique, la police protégeait l’alvarium en faisant face aux manifestant-e-s pendant que les fascistes paradaient dans leur dos (jusqu’à ce qu’un flic leur intime de regagner la niche). Aussi, à plusieurs reprises, nous avons constaté aux abords de l’alvarium la présence d’équipages de police en faction.

La mairie a fait preuve d’une relative complaisance et son action n’est guère allée au-delà de l’adoption d’un vœu (pieux) proposé par l’opposition en conseil municipal le 28 mai, soit quatre longs mois après l’ouverture du local. Une commission de sécurité limitant à 19 personnes la jauge du local aura été le summum de la radicalité de nos édiles. Cette position de retrait n’est guère surprenante puisque la majorité municipale compte au moins deux élus issus de la frange la plus réactionnaire de la droite. L’un d’eux reste adhérent à Sens Commun, l’émanation politique de La manif pour tous. Qui plus est, la tentation a été forte de renvoyer dos à dos fascistes et antifascistes, comme si la question de l’implantation d’un local d’extrême-droite dans un quartier populaire ne concernait pas les élu-e-s et qu’il s’agissait là d’un épiphénomène impliquant deux bandes rivales. Pour contrer ce discours réducteur, il a fallu marteler aux angevin-e-s que le fascisme n’est pas une opinion comme les autres et que le combat contre l’alvarium nous concernait tou-te-s.

Une des caractéristiques de la lutte contre l’alvarium a donc été la propension de chaque acteur de poid à se défausser sur les autres. La préfecture renvoie la mairie à ses responsabilités. La mairie en appelle à la toute-puissance de l’état afin de rétablir l’ordre public. A un moindre niveau, l’agence immobilière Foncia marmonne sans cesse qu’elle est dépendante des décisions du syndic, le propriétaire complaisant se garde bien de se dévoiler, etc. Tout le monde se passe la patate chaude et attend qu’un autre fasse le premier pas, au mépris des voisin-e-s et habitant-e-s du quartier. Une nouvelle fois le RAAF a eu confirmation, qu’en matière d’antifascisme, il ne faut rien attendre d’autre des institutions qu’un bal de faux-culs qui avancent d’un pas pour reculer de deux.

Ce qui a pesé positivement

Le long travail de renseignement (2) mené en amont par le RAAF a été crucial. Bien connaître des militants qui n’en sont pas à leurs premières frasques permet de rapidement jauger le rapport des forces en présence. Savoir dès l’été 2017, que Baudoin Le Nalio était locataire du 85 avenue Pasteur a permis, par recoupement et élimination, de dévoiler avant même l’officialisation du lieu (le 27 janvier 2018) l’adresse exacte de l’alvarium. Cela évite de se réveiller abasourdi à l’annonce de l’ouverture d’un local néo-fasciste et de vite pouvoir passer à l’action.

L’alvarium et ses déconvenues ont fait les choux gras de la presse locale. La masse de renseignements méticuleusement accumulée nous a offert une position confortable vis-à-vis d’une presse quotidienne régionale en demande. En effet, elle ne dispose pas de connaissance fine de tout le pan de l’extrême-droite qui agit en dehors du champ institutionnel.

Il faut aussi souligner l’importance des médias militants qui travaillent sur l’extrême-droite. Un portail comme La Horde permet une expression exempte du filtre journalistique ainsi qu’une mutualisation rapide de l’information. Cela permet de produire les analyses indispensables issues de ce travail de collecte d’informations éparses qui parfois semblent même triviales. Soit dit en passant, à l’avenir, une plus forte coordination des groupes antifascistes nous semble indispensable. Nous n’en ferons pas l’économie si nous voulons faire face à la montée de l’extrême-droite à laquelle nous assistons en France et un peu partout dans le monde.

Le RAAF a pu bénéficier d’un soutien massif lors de ses appels à manifester. La liste des organisations et collectifs qui appelaient à manifester le 24 février contre l’alvarium est large (3) et présageait d’une mobilisation importante. Pour jauger du soutien dont nous allions bénéficier dans cette lutte à venir, il était nécessaire de commencer par organiser une manifestation qui dépasserait l’habituel public strictement militant. Grosse réussite ! Celle-ci a rassemblé 600 personnes dans les rues de la ville et nous a permis d’entamer notre campagne d’actions en confiance car porté-e-s par un vrai soutien populaire.

Nous avons également pris acte qu’il fallait ménager les appels à manifester pour faire au moins à chaque fois aussi bien. Une pression constante sur l’alvarium venue de toutes parts a reposé sur une grande variété des modes d’intervention. Rassemblement devant la mairie, banderoles sous leurs fenêtres à plusieurs reprises pour réaffirmer notre volonté de fermer le local, action en commun avec Alternative Libertaire où nous avons rebaptisé un square à deux pas de l’alvarium du nom de notre camarade Clément Méric, diff’ de tracts aux habitants du quartier et aux voisin-e-s dans l’immeuble du 85 avenue Pasteur, etc. : rien n’a été négligé. Une forme de harcèlement constant a été indispensable pour faire rendre gorge à l’alvarium.

C’est là qu’il nous faut louer la diversité des modes d’action. En menant une opération de peinturlurage nocturne de leur façade en rouge vif, certain-e-s ont permis de stigmatiser les militants d’extrême-droite aux yeux de toute la ville. La honte leur a collé aux basques puisque la façade est restée défigurée plusieurs mois et que les graffitis vengeurs s’y sont multipliés poussant certain-e-s esprits à la baptiser la « maculée conception ».

Des opposant-e-s au local ont aussi su se décaler et pourrir les membres de l’alvarium jusque chez eux. Là encore cette forme de stigmatisation a opéré à plein sur des fachos parfois peu à l’aise avec leurs convictions lorsqu’il s’agit de les assumer publiquement et en dehors de la protection de la bande. A tel point que certains ont décidé de ne plus apparaître publiquement alors que jusqu’à présent l’impunité était de mise. Ainsi, ils avaient fièrement posé en groupe après avoir intimidé une AG d’étudiant-e-s de la fac de droit à Saint Serge. Quelques mois plus tard, certains visages de la fameuse photos étaient désormais floutés. Respectabilité et fascisme ne font pas bon ménage.

Tout cela prouve que la lutte a été prise à bras le corps par des militant-e-s nombreux et aux approches variées. Il est certain que les fafs ont perdu pied face à des adversaires imprévisibles et que cela a contribué à briser leur dynamique. Avec un lieu et des militants ostracisés, le projet de l’alvarium a été soufflé avant même d’avoir décollé. Même les plus jeunes, intéressé-e-s par l’aspect « culturel » (boire des coups entre blancs de bonne famille) qui auraient pu faire de futures recrues ont tôt fait de déserter les lieux. Sans doute les parents ont-ils craint pour leur progéniture. Gardons à l’esprit qu’à part d’innombrables beuveries, le local n’a organisé guère plus de 4 ou 5 soirées politiques. Et encore, nous comptons les 2 interventions calamiteuses de J.-E. Gannat qui ressert à une audience clairsemée son voyage en Syrie aux frais de Bachar. Quant aux « maraudes » pour venir en aide aux « SDF français », les militants de l’alvarium n’ont pas risqué la tendinite à mener de pures opérations de communication aussi vides de sens que les sacs de denrées distribués.

Il faut enfin souligner que l’implantation dans le quartier a pesé lourd. La connaissance préalable de certain-e-s militant-e-s associatifs ainsi que les liens tissés rapidement avec certain-e-s habitant-e-s et des commerçant-e-s du quartier ont permis aux militant-e-s antifascistes de travailler sereinement dans le quartier. De notre côté, nous pouvions informer les habitant-e-s sur l’alvarium et ses membres et réciproquement rien des affres subies par les fafs ne nous échappait. Croyez-nous, le bouche-à-oreille est presque aussi rapide que les réseaux sociaux. Il est évident que nous nous sommes parfois heurté-e-s à une certaine forme de réticence bien naturelle à notre égard. Il a aussi fallu un petit moment pour que la peur cède la place à une vraie défiance vis-à-vis des fafounets. Défiance qui a parfois mené à la confrontation physique.

Le contexte national et les causes internes de l’échec de l’alvarium

2018 aura été l’année où le GUD a tenté de se donner un nouveau visage au travers d’une volonté d’implantation de locaux de son « Bastion Social ». Des implantations ont eu lieu à Lyon, Strasbourg, Marseille, Clermont-Ferrand, etc. avec plus où moins de succès. L’opposition antifasciste a été vive. Après une courte sidération, le panel des actions organisées un peu partout contre ces locaux a entraîné une émulation. Chaque collectif local piochait et s’inspirait du travail politique des camarades antifascistes de l’hexagone. Il faut noter que l’alvarium a voulu jouer cavalier seul et malgré ses relents fétides, le groupe ne s’est pas rattaché à l’étiquette « Bastion Fécal ». Nos fiers catho-tradis rechignaient à s’associer à une frange « athée » de l’extrême-droite. De fait, ils se sont coupés d’une dynamique qui paraissait prometteuse en ce début d’année 2018 et se sont tirés une balle dans le pied.

Notre petite clique fasciste a toujours eu un fonctionnement de « bande » plus que de groupe politique. Certains se prennent pour des hooligans et préfèrent la confrontation et parader en ville. Cette logique de rue est usante et rien de constructif ne peut en sortir. Le projet de « communauté sociale » trop contraignant de l’alvarium amène forcément des tensions à la longue. La routine aride du travail social entre en contradiction avec la perception romantique du militantisme de nos jeunes bourgeois. Et puis, il ne faut pas négliger que certains traînent des casseroles. Paul-Alexis Husak, alors mineur, a été arrêté à Calais lors de la tentative de blocage de la ville par Dégénération Identitaire.

Il a encore récemment été convoqué au commissariat après avoir lancé une chaise sur des manifestant-e-s. Nous en passons des meilleures. François-Aubert Gannat est en attente du délibéré en appel pour une des deux affaires pour lesquelles il a été condamné. Les fascistes à la petite semaine découvrent que, malgré leur extraction sociale, l’impunité n’est pas absolue, surtout lorsqu’il s’agit de rechercher un emploi… Si on ajoute à ce tableau un chef de bande (dénomination plus juste que « porte-parole ») instable, narcissique et à l’âme de martyr, qui prend rarement les bonnes décisions, qui la joue seul contre tous en s’attirant des inimitiés jusque dans son propre camp politique, qui tweete avec la vivacité et la finesse de Trump, vous conviendrez que leur plus grosse faiblesse est interne et qu’elle se nomme absence d’intelligence collective.

Rapidement, suite aux actions antifascistes qui ont contribué à vider le local, la question financière est devenue centrale pour la survie de l’alvarium. Clairement, l’auto-financement n’a jamais marché. Les tentatives d’appel public à financement et le faible écho rencontré ont signé le délitement d’un projet initial grandiose.

A moyen terme aussi la perspective s’assombrissait : lancement d’une procédure d’expulsion locative pour 2019, perte d’énergie engendrée par les demandes de mise en conformité en vue de l’accueil du public, cohabitation dans un appartement d’un projet collectif qui est aussi le lieu de vie d’un militant, (Baudoin le Nalio aura vécu plusieurs mois volets baissés, terré comme une bête traquée), fonctionnement affinitaire qui vire à la consanguinité. La liste des ennuis prévisibles et ingérables est longue !

L’échec était si patent que beaucoup croyaient l’alvarium déjà fermé. C’était déjà une petite victoire pour nous même s’il était impensable de s’en contenter.

Rester sur la brèche

S’ils sont si nuls, vous pourriez nous rétorquer qu’il n’y a qu’à les laisser patauger dans leur misère intellectuelle. Le hic c’est que le plus souvent la bande agit de manière détournée en se donnant un jour présentable sur les réseaux sociaux et en multipliant les associations/collectifs amis qui leur permettent d’avancer masquer. Ainsi en va-t-il de leur projet de « jardin communautaire » ou de leurs vaines tentatives d’implantation dans le mouvement des gilets jaunes. Leur enjeu majeur aujourd’hui s’ils ne veulent pas disparaître est de recruter au moins quelques nouveaux militant-e-s. Nous gardons aussi à l’esprit que leur fonctionnement en meute peut conduire à des violences physiques de rue comme cela a été trop régulièrement le cas à Angers où Nantes. De plus, le groupe reste facilement corvéable pour jouer les petites frappes, par exemple en servant de service d’ordre improvisé lors des soirées du Cercle Anjou Conférences.

Nous gardons à l’esprit que le consensus antifasciste a joué en notre faveur sur le quartier populaire de Savary, même si pour nous cet avantage n’est pas un acquis éternel. Notre responsabilité est aussi de travailler à reconquérir une forme d’hégémonie culturelle que nous pensons avoir perdue. Il s’agit d’éviter de s’enfermer dans des postures antifascistes préconstruites et trop peu questionnées. L’antifascisme c’est l’affaire de tou-te-s, que ce soit au sein des syndicats, des mouvements politiques, des assos de quartier, des clubs de sport ou dans sa vie quotidienne. En conséquence gardons-nous de devenir des prestataires de service attitrés à la chasse aux fafs.

En attendant, ne gâchons pas notre plaisir, congratulations à tou-te-s les acteurs de cette victoire. Chantons en choeur : On a fermé l’alvarium !

1 – Petite rectification du slogan floqué sur les tee-shirts de l’alvarium et manifestement sorti de l’esprit enclin à la martyrologie de J.-E. Gannat : « De défaite en défaite jusqu’à la victoire ! »

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2 – Par renseignement, nous n’entendons rien d’autre que la récolte et la compilation d’infos le plus souvent « offertes » publiquement par les fascistes. Ne fantasmez aucune barbouzerie.

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3 – Alternative Libertaire 49, Le Cercle, Le Cri des Caves, Coordination Pas Sans Nous 49, Collectif Émancipation, CNT 49, Collectif de Soutien Aux Sans-Papiers 49, Ensemble 49, France Insoumise 49, FSU 49, Jeunes Communistes 49, Liberté Égalité Animale 49, Nouveau Parti Anticapitaliste 49, Nuit Debout Angers, PCF 49, Réseau Angevin Antifasciste, Rudy’s Back, UNEF Angers, UNL Angers, Union Syndicale Solidaires 49, des individu·e·s.

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Gilets jaunes : protégez-vous des taches brunes !

Depuis quelques jours, les mouches à merde de l’Alvarium multiplient les tentatives pour s’incruster dans le mouvement des gilets jaunes.

Déçus de ne pas avoir réussi à tenir un lieu ne serait-ce qu’une année, Jean-Eudes Gannat et sa clique s’essaient maintenant à la récupération politique.

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