Quand les miliciens fascistes sont (presque entièrement) relaxés, leurs opposants prennent des coups de LBD.

Ceci fait suite à notre texte intitulé « Les fascistes s’organisent en milice dans les rues d’Angers« . Il revient sur la récente séquence judiciaire qui de facto accorde toutes latitudes aux nationalistes pour exercer leur violence dans la plus grande impunité.

Rappel des méfaits

Pour résumer le vendredi 30 juin les militants nationalistes de l’alvarium/RED agressent des manifestant.es mobilisé.es contre les violences policières. Suite au meurtre de Nahel un rassemblement devant la mairie est interdit par la préfecture et dispersé. S’extirpant du déploiement policier, une cinquantaine de personnes se dispersent en centre-ville. Une poignée arrive en vue de l’alvarium. Armés de bâtons et cagoulés pour certains, les nationalistes se projettent loin hors de leur local et agressent plusieurs personnes dans un déchaînement de violence dont ils sont coutumiers (voir nos autres articles à ce sujet). La coupe est pleine. S’enchaînent plusieurs nuits de tensions et de violences aux abords de leur local bunkerisé que le groupuscule armé défend à l’aide de nationalistes venus d’ailleurs. Chaque soir la colère populaire amène des angevin.es à s’amasser en nombre aux abords de leur local pour régler un problème que les autorités ont sciemment laissé s’enkyster. Il faut souligner la mobilisation massive des quartiers qui en payent le prix fort. Le lundi 3 juillet au soir, deux personnes sont victimes de tirs de LBD en pleine tête par la police qui intervient pour protéger le local des fascistes. L’une perd un œil, l’autre souffre de multiples fractures au visage. Une enquête de l’IGPN est en cours mais comme chacun.e sait les promesses n’engagent que celles et ceux qui y croient. Soulignons que des témoins parlent de collusion de la police avec le groupuscule.

Panique à la mairie

D’habitude si circonspects, les pouvoirs publics sont contraints d’agir sous la pression. Pour mettre fin à ce qu’il convient de nommer une milice fasciste, le 5 juillet, le maire Jean-Marc Verchère prend un arrêté de fermeture administrative de leur local du 31/33 rue du Cornet. Aussitôt publié, les nationalistes (parfois encore cagoulés) déménagent en toute quiétude leurs boucliers barrés de croix celtiques, leurs bâtons et casques de moto, sous le regard de la police municipale.

Les fachos font mumuse sous les yeux de la mumu

Les voilà qui chargent des camionnettes pour s’installer au grand jour à 200 mètres de là dans un ancien bar, Le Bazar. Encore un lieu mis à disposition grâce à leur amitiés et soutiens bourgeois (voir notre article précédent).

Un arrêté pour protéger l’alvarium. Les fafs : une espèce en danger ?

De toutes manières l’arrêté en question est pour le moins équivoque. Il s’appuie sur la visite d’une commission de sécurité qui constatant des « manquements graves au règlement de sécurité incendie » (absence de conformité électrique, issue de secours inaccessible, absence d’extincteur et d’alarme, etc.) liste les points à revoir pour lever l’interdiction d’usage « à caractère temporaire » du local. Travaux qui seront menés si nécessaire sans difficultés quand il suffit d’en appeler à la générosité de quelques mécènes. Dans sa rédaction, cet arrêté met en avant la mise en danger des usager.es du local plutôt que celle des voisin.es et angevin.es. Renversement de perspective pitoyable.

Une absence de soutien local

Le temps de la plainte est venu pour les nationalistes angevin.es qui n’ont plus le soutien physique des gudards. Et leur mouvement vers Le Bazar a été fort mal perçu dans une des rues les plus populaires et métissées du centre. Isolés localement, les marques de soutiens viennent des groupes nationalistes amis : Blocco Studensco en Italie, Lyon Populaire, Clermont Non Conforme. Il y a aussi Jean-Yves Le Gallou qui vient à la rescousse. Jean-Eudes Gannat pourra s’épancher sur TV Libertés. Plus surprenant est le soutien de Stanislas Rigault alors que depuis Saint-Brévin Reconquête se gardait d’afficher publiquement sa proximité avec la galaxie des fachos bourrins. À Angers il n’y aura guère que les geignard.es de la Cocarde 49 qui apportent un anecdotique soutien en reprenant une vidéo du RED. Voilà qui fait tomber le masque d’un syndicat « apolitique » qui jusqu’à présent se montrait surtout à la remorque du RN local.

 

Les larmes après les bâtons

Les plaintes vont se transformer en pleurnicheries quand les violences qui ont tout déclenché aboutissent à des convocations et des GAV pour quatre militants : Jean-Eudes Gannat chef de l’alvarium et désormais du Mouvement Chouan, Gaspard Beaumier (chef du RED qui remplace l’alvarium), Côme Jullien de Pommerol et Théodore Riant. Déférés le 7 juillet ils sont accusés de « participation à un groupement en vue de la préparation de violences » et pour le port de deux battes de base-ball par Beaumier et Riant. Le procès est repoussé d’un mois avec un contrôle judiciaire à la clé. Le procureur demande aussi un maintien en détention évoquant « un trouble à l’ordre public exceptionnel et parfaitement prémédité ». Demande écartée.

Les militants seront défendus par plusieurs avocats dont notamment Pierre-Marie Bonneau. Le toulousain est l’avocat du CLAN (Comité de Liaison d’Aide aux Nationalistes). Un briscard dont le militantisme d’extrême-droite s’affirme dans les prétoires.

En creux on observe encore une fois que la police a fait le strict minimum dans cette enquête en ne convoquant que les protagonistes non masqués de l’agression du vendredi soir. Le militant italien Zin_gher qui était déjà impliqué dans des violences près de l’alvarium, Hugues Soreau l’un des plus violents avec son bâton et Aurélien Flottes ne seront pas inquiétés bien que reconnus.

On prend les mêmes et on recommence ?

Dans la foulée le 10 juillet les nationalistes déposent en préfecture la dissolution de l’association « Les butineurs de l’Anjou » qui faisait office de vitrine légale au RED pour occuper les locaux de la rue du Cornet à la suite de la dissolution de l’alvarium. Ce qui était bien pratique c’est que cette association avait été fondée par Axel Levavasseur qui est aussi le propriétaire des mêmes locaux… Cela ressemble fort à une manœuvre de diversion et d’apaisement en vue du procès, surtout qu’une association affublée d’un nom aux relents homophobes est prête à prendre le relais : « La Guêpe Ride ».

L’alvarium une milice de « nécessiteux »

Au procès le 10 août, la procureure requiert de 6 mois à 12 mois de prison avec sursis à l’encontre des quatre militants. Elle demande aussi 4 mois fermes pour Jean-Eudes Gannat qui apparaît comme le « général » des opérations et 6 mois fermes pour Côme Jullien de Pommerol pour les violences filmées qu’il commet sur un manifestant. Mais la montagne judiciaire va accoucher d’une souris avec la relaxe et l’exemption d’amendes, à l’exception de Côme qui écope de 3 mois de sursis. Nous vous invitons à revoir la vidéo de l’agression du 30 juin à l’aune de ce verdict pour comprendre avec précision l’expression « justice de classe ».

 

Pour aboutir à ce résultat, la défense joue tout au long de l’audience l’habituelle ritournelle de la victimisation. Pourtant Côme Jullien de Pommerol aime à jouer au hooligan, se prenant en photo en « forêt » ou se baladant en ville avec sa panoplie casual reçue à Noël. Et Gaspard Beaumier a bien assumé en connaissance de causes sur les réseaux sociaux l’imagerie NSBM (National Socialist Black Metal) la plus abjecte. Les voilà soudainement qui essaient de passer pour des citoyens bien sous tous rapports, plaidant la défense proportionnée et nécessaire. Risible. Nous n’aurions donc devant la justice que de pauvres patriotes accablés par des hordes de gauchistes qui ne leur laissent aucun repos. Discours d’autant plus facile à tenir qu’aucune victime n’est présente sur les bancs pour rappeler qui a pris des coups et qui est allé à l’hôpital ce soir-là (soyons clair.es nous ne les blâmons pas de s’être abstenues). Et, face à un président qui laisse entendre dans les débats que la thèse de la légitime défense n’est pas recevable, la défense change de fusil d’épaule et met en avant « l’état de nécessité ». L’état de nécessité est régulièrement invoqué devant des tribunaux pour justifier des actions de désobéissance civile en particulier pour faire face à l’urgence climatique et écologique. L’imminence de ce danger n’est que très rarement reçue par les juges et pourtant on ne parle pas de violences sur des personnes. Les juges d’Angers vont pourtant avaliser ce glissement grossier et hors-sol. Tout en considérant que l’infraction de « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences » est bien caractérisée, le tribunal statue qu’au nom de l’état de nécessité, les nationalistes ont répondu « sans excès » (juste avec des bâtons et des battes) à une menace constituée de personnes non armées. Ceci justifie la relaxe. Belle démonstration par l’absurde que contre le fascisme il ne faut rien attendre des institutions. Nous ne doutons pas que les nationalistes-catholiques d’Academia Christiana qui vont bientôt se rassembler en nombre à Bécon-Les-Granits près d’Angers pour leur université d’été, avec entre autres choses au programme des sports de combat, vont se rallier à l’avis de la justice bourgeoise.

De manière positive nous retenons que face à la violence fasciste c’est la riposte déterminée des angevin.es, en particulier venu.es des quartiers, qui aura contraint à imposer une fermeture administrative de leur local. Cette colère légitime est toujours présente et ne connaîtra pas d’apaisement de si tôt. Angers est en « état de nécessité » et le contexte appelle évidement à de nouvelles actions pour continuer à mettre la pression et surtout ne jamais laisser les nationalistes se sentir à l’aise dans nos rues.

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Les fascistes s’organisent en milice dans les rues d’Angers.

Suite à leur dissolution, le vernis social des fascistes de l’alvarium/RED n’est plus, retour à la violence sans limites avec le silence coupable des autorités locales, la complicité de la bourgeoisie et la protection de la police.

Entre antifascistes, nous avons coutume de reprendre le slogan si souvent mis en avant par la ville au sujet du soi-disant bon vivre qui y règne : « Angers première ville de France où il fait bon vivre*. » Nous y adjoignons une petite astérisque pour préciser: « *pour les fachos. »

Que ce soit à Saint-Brévin, à Annecy, à Lyon, cette année des images médiatiques récurrentes ne sont pas sans évoquer des évènements de l’Italie du début des années 20, quand le squadrisme agraire et ses bandes réprimaient les mouvements sociaux de contestation. Leur slogan “Des coups, des coups et encore des coups, des coups en quantité.” était sans équivoque quant à leur mode d’action. Ces bandes sous la houlette d’un chef ont représenté un appui conséquent au fascisme en gestation même si c’était une force d’appoint sur laquelle au début Mussolini n’avait pas de contrôle réel.

Ce qui se passe à Angers en cette fin de juin-début juillet fait partiellement penser à ce moment traumatique de l’histoire italienne. Retour à chaud (et donc susceptible de rapides évolutions) sur une séquence qui met à nu la complaisance et l’impuissance des autorités locales envers les militant.es nationalistes.

Suite à l’assassinat du jeune Nahel par la police à Nanterre, un appel à manifester contre les violences policières et le racisme circule. Rendez-vous est donné devant la mairie d’Angers, vendredi 30 juin, à 20h. 250 personnes bravent l’interdiction de manifester. Suit un court face à face tendu avec la bac aux effectifs renforcés, appuyée par des flics en tenue et rien de moins qu’un avion affrété par la préfecture pour surveiller les quartiers et le rassemblement. Ambiance tendue et la police met le feu aux poudres en gazant le rassemblement. Un groupe d’une quarantaine de manifestant.es s’extirpe vers le centre-ville et passe non loin de la rue du Cornet où les fascistes angevin.es, malgré la dissolution administrative de l’alvarium, ont toujours leur local grâce à leur copain bourgeois décadent et décati : Axel Levavasseur qui leur a acheté et offert les lieux.

Des quolibets fusent et les fafs matossés (bâtons, battes de base-ball, gazeuses) sortent de leur rue et blessent plusieurs personnes (plusieurs devront se rendre à l’hôpital, l’une recevra selon la presse 16 points de suture à la tête), les rouant de coups de pieds et de bâtons, hurlant des slogans nationalistes et des insanités racistes aux passant.es : « Sales noirs, sales singes, on va vous buter » rapporte encore un journaliste.

La scène est filmée de toutes parts et inonde les réseaux sociaux. Il apparaît clairement que Jean-Eudes Gannat est aux commandes de sa troupe et qu’il est accompagné des éternels mêmes fascistes voire nazis pour certains. On retrouve ainsi : Gaspard Beaumier (futur héritier d’une florissante entreprise, chef fantoche du RED qui a succédé à l’alvarium pour la façade, fan de NSBM), Théodore Riant (condamné pour violences), Adrien Rivière (condamné à de la prison avec sursis pour violences) , Côme Julien de Pommerol, Aurélien Flottes (dont les muscles accaparent le sang destiné au cerveau), Hugues Soreau (celui armé d’un long bâton), un militant italien violent connu sous le pseudo de zing_her, et ainsi de suite.

Côme Julien de Pommerol

Les agresseurs sont collectivement repoussés alors que la police arrive et les protège d’éventuelles ripostes derrière deux voitures sérigraphiées garées devant leur local.

L’affaire a grand écho. Celles et ceux qui s’opposent au racisme et aux violences policières sont interdits d’expressions et pourchassé.es par la police, tandis que les agresseurs racistes en réunion sont raccompagnés chez eux et protégés.

Une puis deux enquêtes sont ouvertes par le procureur de la république apprend-on par voie de presse. On ne les compte plus ces fameuses enquêtes tant le plus souvent elles ne débouchent sur rien de tangible. Le lundi 3 juillet en matinée, l’alvarium est brièvement perquisitionné afin de mettre la main sur les bâtons et les battes exhibés les deux derniers jours. La petite musique habituelle se met en route du côté du chef Jean-Eudes Gannat qui crie à la persécution (et commet dans une vidéo un magnifique lapsus confondant alvarium et RED) et surtout quémande de l’argent (un vrai tic de langage chez lui le mot « cagnotte »). Quand le groupe était actif sous l’étiquette alvarium, il criait à la diffamation dès qu’on les qualifiait de brutes violentes. Une vidéo se voulant ironique avaient même été diffusée. Masquées, les militantes du groupe y manipulaient des battes de base-ball devant leur local, usant du préjugé sexiste que les femmes ne peuvent être violentes afin de tourner en dérision leur réputation de brutalité. Mais maintenant, c’est Jean-Eudes Gannat et ses potes qui occupent la rue du Cornet avec des battes et ce n’est plus de l’ironie. Pourtant, ne nous y trompons pas, l’alvarium/RED n’a pas changé de stratégie, c’est simplement qu’ils et elles assument davantage leur idéologie fasciste et leur mode d’action qui les placent en droite ligne de l’héritage squadriste.

Le lendemain, samedi 1 juillet, on apprend en soirée que la même équipe, considérablement renforcée par des militants d’autres villes, « patrouille » en ville, « équipée » et masquée. Plusieurs dizaines de fafs usent donc en toute quiétude de leur droit à l’impunité pour ainsi dire. Le mot circule et des jeunes des quartiers (mais pas que) ont bien compris que s’il ne veulent pas être pris pour du gibier il fallait se défendre avec ardeur. Quand les fafs reviennent à leur terrier rue du Cornet, un groupes de jeunes arrive. Quand la tension est montée, comme toujours la police est arrivée, a gazé massivement puis bloqué la rue afin de protéger les fafs, contrôler et interpeller des opposant.es. Dans la nuit, une personne indignée pointant « les nazis masqués dans la rue » se verra rétorquer par un flic : « Il est nazi, et alors ? Il a le droit. ». Ses collègues sourient.

Après six années d’inaction publique, la violence fasciste qui s’est répandue aux yeux de tou.te.s ainsi que le comportement de la police fait l’effet d’une étincelle et met le feu aux poudre. Lundi 3 juillet au soir plusieurs dizaines de personnes se massent rue du Cornet. Comme les autres nuits les nationalistes lancent des bouteilles depuis l’étage et un groupe dirigé par Marc de Cacqueray-Valmenier (cagoulé mais reconnu à son short Venum) pourtant astreint à un contrôle judiciaire strict, aidé de quelques gudards, tente de repousser l’assaut. Le même scénario se répète et la police nettoie la rue à coups de LBD, blessant grièvement plusieurs opposants à l’alvarium et épargnant les miliciens.

Depuis 2018, Christophe Béchu (alors maire) utilise la rhétorique éculée et paresseuse des extrêmes qui se rejoignent. Lorsqu’il est interrogé sur l’extrême droite et ses violences il évacue systématiquement le sujet en évoquant en symétrie des violences d’extrême-gauche fantasmées (à partir de 9min30 en particulier). On sait que cette stratégie bénéficie aux nationalistes leur donnant l’image de personnes certes « un peu radicales »  mais dont les idées ne seraient après tout que des « opinions ». Cette stratégie est reprise par Jean-Marc Verchère son intérimaire et le préfet Pierre Ory qui dans une déclaration commune affirment : « Les heurts qui opposent, pour la quatrième nuit consécutive, militants d’ultra-droite et des individus répondant aux appels à la violence de l’ultra-gauche sont inacceptables. » Appels à la violence de notre camp que les deux larrons seraient bien en peine d’exposer et surtout l’évacuation de la dimension d’autodéfense populaire des angevin.es face à des exactions d’extrême droite qui se sont déroulées au grand jour et restent impunies. Ils poursuivent : « Nous ne sommes ni tolérants, ni complaisants face aux violences des extrêmes. » Ce besoin pressant de se disculper a tout de la réaction de gamins piqués au vif. Mais surtout par un amalgame qui ne repose sur rien de tangible l’opprobre est jetée sur notre camp social. La préfecture et la municipalité font preuve de leur mépris habituel en ignorant les habitant.es qui se sont toujours mobilisé.es spontanément et massivement face à l’extrême droite. Infantiliser les gens en les faisant passer pour des pions manipulé.es par une « ultra-gauche » à la manœuvre est un procédé confusionniste que nous dénonçons depuis longtemps. Le comble de la veulerie est atteint quand ils affirment examiner « toutes les mesures qui pourraient être prises pour mettre un terme à ces affrontements ». Nous en profitons pour rappeler ici notre soutien aux habitant.es de la rue du Cornet qui vivent au quotidien les répercussions d’une abjecte et malhonnête stratégie de la préfecture et de la municipalité.

Il aura fallu plus d’une dizaine d’affaires suite à des violences racistes et/ou LGBTQ+phobes, d’agressions en groupe, de tags à base de croix celtiques, banderoles racistes, de diffamations, d’attaques d’occupations, pour que l’alvarium soit dissout. Une mansuétude au long court qui en dit long sur la tolérance dont jouit cette jeunesse fasciste très bourgeoise et par là bien insérée (la famille Levavasseur est en lice pour vendre des terres à l’état pour construire la future prison d’Angers). Une complaisance qui donne le tournis. Pour nos édiles si l’extrême-droite ne défile pas en uniforme nazi, il semble qu’elle ne pose tout simplement pas de problème. On caricature à peine. Mais les nazis ne reviendront pas en uniforme et nos élu.es vont tranquillement pouvoir continuer à nier qu’un groupe raciste ultra-violent sévit à Angers.

Nous avions prévenu que la dissolution n’était que poudre aux yeux, que tant que cette milice jouirait d’un local il n’y aurait pas de répit et que cycliquement la violence envers les personnes reviendrait. La situation s’est dégradée car désormais en plus de l’alvarium le groupe a investi, en toute clandestinité, un ancien bar : Le Bazar, situé à 200 mètres de l’alvarium. Une présence encore une fois rendue possible grâce à leurs amitiés bourgeoises. Cette fois grâce à l’ancien propriétaire du bar, Aloïs Haven et sa SCI familiale Les Etagères.

La réponse de la mairie ? Aucune. Enfin dernièrement cette même municipalité a laissé faire l’installation d’une entreprise créée par certains de ces militants nationalistes dans les nouvelles halles Biltoki. Les Blancs de l’Ouest ont ainsi pignon sur rue grâce à beaucoup d’argent public et un laisser faire inquiétant (tellement inquiétant que le terme paraît trop faible pour décrire la situation) malgré une large mobilisation unitaire et une campagne de pression dynamique toujours en cours.

Alors cela fait six ans, qu’à propos de l’alvarium et désormais son faux-nez du RED qui a pris le relais à la dissolution, nous prévenons que le « social » n’est qu’un vernis chez les nationalistes pour avoir les mains libres et faire diversion.

 

Toute ressemblance entre les deux tweets serait purement fortuite.

 

Les faits sont têtus et ne nous ont jamais donné tort pour le moment. De proche en proche la même bande nationaliste agit en toute tranquillité et les épisodes de violence sur les personnes sont récurrentes et prévisibles. Les angevin.es (dont nous sommes) savent que pour faire reculer les fascistes il faut en passer par une mobilisation populaire. L’antifascisme c’est l’affaire de tou.te.s. C’est ainsi que nous leur avons fait perdre leur premier local, c’est ainsi que leur jardin communautaire est redevenu une jachère (ce qu’il était déjà à vrai dire), c’est ainsi qu’ils ont été rejetés du mouvement des Gilets Jaunes, c’est ainsi que les angevin.es se détournent des produits des Blancs de l’Ouest et que nous arracherons leur exclusion des halles. La liste de nos petites victoires est longue mais confronter les nationalistes c’est affronter la tolérance de la mairie qui les épargne, c’est bousculer la bourgeoisie angevine qui s’accommode sans mal de la puanteur si elle rapporte et répond à ses intérêts de classe, c’est aussi avoir en face la police et l’Etat qui n’ont pas envers nous la même mansuétude. Nous avons conscience que les dynamiques à l’œuvre sont puissantes et dépassent largement le microcosme angevin.

Avec vous nous gardons le cap. Nous ne laisserons pas la rue aux fascistes. Ensemble nous fermerons l’alvarium et les autres implantations fascistes. Nous ne transigerons pas sur cet objectif qui en appelle d’autres.

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Rassemblement contre la présence des Blancs de l’Ouest (entreprise de militants nationalistes) dans les halles d’#Angers !

Rendez-vous vendredi 16 juin, 18h30, Promenade Jean Turc !

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La banderole antisémite du RED n’est pas un point de détail

 

Le 7 juillet prochain se tiendra le procès relatif à l’affaire de la banderole brandie par quelques fascistes lors d’un rassemblement à l’initiative du Planning familial et ayant eu lieu le 29 juin 2022 à Angers. Cette action revendiquée par le RED (Rassemblement des Étudiants de Droite) a principalement été médiatisée comme étant anti-IVG (à la fois dans la presse locale et sur les supports de communication d’extrême droite) alors qu’à nos yeux elle est au moins tout autant antisémite. Ce texte vise à montrer en quoi sous-estimer ce second aspect serait une faute politique et donner quelques repères pour mieux décrypter les discours de l’extrême droite radicale.

Banderole « Avortement de masse = solution finale » déployée par le RED le 29 juin 2022

1) La position que nous défendons

Avant toute chose, nous tenons à éclaircir notre positionnement vis-à-vis du procès en lui-même. Bien que nous n’attendions pas grand-chose de ce genre d’événement, nous estimons qu’ils font partie de l’actualité et qu’il est important d’en parler. Même s’ils ne sont pas de notre initiative, ils deviennent de fait des moments d’expression pour les militants d’extrême droite. Par conséquent, il nous semble impératif d’opposer à cela une parole qui dénonce sérieusement ce que les fascistes choisissent de mettre en avant ou comment ils souhaitaient apparaître. Ce dernier point est particulièrement important lorsqu’ils minimisent ou n’assument pas la portée de leurs actes (ce qui est généralement le cas), quand ils ne tentent pas de carrément dépolitiser leurs actions, espérant ainsi apitoyer les magistrats sur leur sort.

2) Le principal problème que pose ce procès

Les débats qui auront lieu au cours de l’audience devraient logiquement porter à la fois sur la forme de leur action mais également sur le fond. Sur le premier point, inutile de s’étendre longuement sur le sujet : l’extrême droite radicale est agressive et seuls les hypocrites prétendront l’avoir appris à cette occasion. C’est le second point, en revanche, qui nous semble poser souci. De ce que nous avons pu comprendre jusqu’à ce jour, il y a fort à parier que le caractère antisémite de la banderole ne soit pas soulevé et que par conséquent les fascistes n’aient pas à répondre de cette accusation.

Cette situation nous semble scandaleuse. Pour quelle raison ? De tous les messages qu’auraient pu choisir les fascistes pour critiquer le droit à l’IVG, celui qu’ils ont retenu est « Avortement de masse = solution finale ». L’utilisation de cette expression renvoie directement à la « solution finale de la question juive » (« Endlösung der Judenfrage ») relative au plan d’extermination des Juifs et Juives d’Europe au cours de la Seconde Guerre mondiale. Et cette manière de banaliser ces mots doit se lire comme un sous-entendu négationniste, ni plus ni moins. Certes, il est connu que les mouvements anti-IVG comparent régulièrement l’avortement à l’Holocauste depuis les années 1970. Pour autant, le choix des mots est important. Et surtout, il s’inscrit ici dans une longue litanie de discours et postures antisémites propre aux milieux nationalistes de notre pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Tentons maintenant de dresser une chronologie qui permette de saisir à quel point l’usage de cette expression en 2022 résulte de tout sauf du hasard.

3) D’un antisémitisme à l’autre, comprendre la circulation de ces idées

Le 13 septembre 1987, Jean-Marie Le Pen déclare sur RTL que les chambres à gaz sont « un point de détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale ». Par la suite, il remet également en cause le nombre de Juifs tués par les nazis. Si cet épisode, assez connu, est souvent présenté comme un dérapage, il représente pour de nombreux nationalistes un acte de bravoure, une manière de défier le « politiquement correct » qui selon eux empêcheraient les antisémites de dire librement tout le mal qu’ils pensent des Juifs en général. Il ne faut donc pas voir ce genre de moment comme un événement exceptionnel mais plutôt comme une démonstration médiatique d’une pensée inscrite dans l’idéologie dont ce genre de personnages sont porteurs. On le sait, Jean-Marie Le Pen est une figure éminemment positive pour l’extrême droite radicale. Symbole de longévité et dans une moindre mesure de radicalité, il représente la non-compromission, notamment face à sa fille. Jean-Eudes Gannat (de l’Alvarium, mais aussi du RED) y fait référence en septembre 2020 sur RCF Anjou en l’appelant affectueusement « le vieux ». Sur les réseaux sociaux, il évoque parfois avec romantisme l’époque où son père était au Front National ou bien encore quand Jean-Marie Le Pen pouvait « sécher un gauche » dans une manifestation. Jean-Marie Le Pen le lui rend bien en recommandant le livre de Jean-Eudes Gannat sorti en 2022.

On dit parfois que les grands esprits se rencontrent, cela vaut aussi pour les antisémites de notre région. Et on remarquera que cette thématique est un fil rouge dans la trajectoire politique des représentants de l’Alvarium ou du RED. Ce n’est ainsi pas une coïncidence si Jean-Eudes Gannat se retrouve en 2015 à visiter la Syrie, à l’invitation du régime de Bachar-el-Assad. Loin d’un simple voyage touristique, cette escapade lui donnera l’occasion de dire tout le bien qu’il pense du pouvoir en place. Bachar-el-Assad, connu entre autres pour ses positions antisémites, sera logiquement soutenu par le Bastion Social, mouvement dont l’antisémitisme ne faisait aucun doute. Or, l’Alvarium était très proche du Bastion Social même s’il n’y a jamais été affilié. Les raisons de cette distanciation ? Elles sont sans doute multiples. Mais le fait de ne pas se griller au sein d’un réseau affichant un antisémitisme plutôt frontal en fait peut-être partie. A l’image d’un article de la revue d’extrême droite L’incorrect qui reprochait précisément son antisémitisme au Bastion Social, permettant là de remarquer une forme de fracture chez les nationalistes.

Mais chez Jean-Eudes Gannat, comme souvent, tout est aussi une question d’image. S’il souhaite polir son image publique ainsi que celle de ses camarades, il sait aussi faire des alliances avec des personnages sulfureux. Comme lorsqu’il organisait discrètement une conférence d’Alain Soral dans le local de la rue du Cornet à Angers en 2019. Le fait que l’événement ait eu lieu avant l’ouverture officielle du local, en dit long sur la manière de traiter les discours d’un antisémite convaincu : à réserver aux adhérents à l’abri des volets fermés. Ce local héberge aussi de la littérature nazie comme nous l’avons déjà fait remarquer. N’oublions pas non plus que l’Alvarium (et aujourd’hui le RED) organise chaque 6 février son petit hommage à Robert Brassillach, auteur antisémite fusillé en 1945 pour « intelligence avec l’ennemi ». Bien que ces éléments suffiraient à convaincre de l’infréquentabilité de ces personnes, certains journalistes locaux acceptent encore de s’asseoir à la même table que Jean-Eudes Gannat. Et le résultat est parfois édifiant. Ainsi, en septembre 2020, alors qu’il fait campagne, un journaliste de RCF Anjou lui demande ce qu’il pense de Charlie Hebdo et de la liberté d’expression. Il répond que pour bien faire il faudrait supprimer la loi Gayssot. Pour rappel, cette loi datant de 1990 condamne les propos antisémites, en particulier ceux visant à nier ou minimiser la politique génocidaire du IIIème Reich. Jean-Eudes Gannat est un habitué de ce type de sorties qui peuvent passer inaperçues pour un certain nombre de gens mais qui constituent des signaux faibles pour qui a la bonne grille de lecture. De la même manière, il reprend parfois dans ses vidéos ou interviews certains gimmicks des personnages de Dieudonné.

Pour autant, Jean-Eudes Gannat et ses amis évitent soigneusement de prononcer le mot « Juif » et ne se revendiquent pas comme « antisémites ». On pourrait alors nous rétorquer que nous faisons ici un procès d’intention. Nous répondrions qu’il suffisait juste de les mettre face à une caméra cachée pour expliciter ce que nous avions perçu. C’est ce qu’on fait des journalistes du JT de France 2 en février 2022 en diffusant une enquête effectuée au sein du mouvement Academia Christiana dans lequel certains angevins sont très investis comme nous l’avons souvent signalé. A un moment de la vidéo, et alors que la journaliste s’est infiltrée à un de leurs événements, un participant lui déclare « à Academia Christiana tu a des gens qui sont antisémites à différents degrés. » Difficile de faire plus clair.

Reste l’excuse de l’humour : nous ne serions pas sensibles à leur humour et nous ne comprendrions pas par exemple qu’un Gaspard Beaumier (leader du RED) soit davantage dans la provocation que l’exposition de ses convictions sur son compte twitter :

Nous répondrions que ça serait, là encore, tomber dans leur piège et qu’en ce qui nous concerne, nous prenons au sérieux les discours qui visent à tourner en dérision les génocides. Bien qu’il soit possible qu’il y ait un aspect puéril dans la démarche, il en reste que citer les paroles d’une chanson de Nettoyage Ethnik ne fait pas rire tout le monde. De la même manière, qu’en 1988, quand Jean-Marie Le Pen (encore lui) appelait le ministre Michel Durafour « Monsieur Durafour-crématoire », cela ne faisait pas rire tout le monde. Nous assumons donc d’être le Schtroumpf Grognon de service et de vouloir faire taire ces discours qui, sous couvert de chercher à amuser, visent surtout à blesser et discriminer.

Ces discours cryptiques peuvent s’adresser aux initiés tout en permettant de conserver un certain capital de respectabilité aux yeux du grand public. Entre difficultés à se situer vis-à-vis de la loi et postures élitistes, les discours antisémites de ce type de militants ne sont pas forcément évidents à identifier pour le plus grand nombre. Ils n’en restent pas moins toxiques pour autant. Et cette banderole en est un parfait exemple.

4) Refuser l’antisémitisme partout et tout le temps

Sans doute que le procès ne parlera pas de tout cela. Et c’est bien regrettable puisque cela aurait servi à souligner le plus grand des paradoxes qui réside dans l’acte de ce groupuscule. A savoir que cette action est présentée comme défendant « la vie » mais choisi pour cela d’utiliser une expression faisant directement référence à une entreprise ayant distribué la mort de manière industrielle. Pour nous, c’est bien en soulignant ce paradoxe que l’on peut réellement contrer les postures anti-IVG de ces fascistes. Quant à la question de savoir si cette action avait pour but d’instrumentaliser la mémoire du génocide Juif au profit d’un message anti-IVG ou si c’est précisément l’inverse, chacun pourra se faire librement son opinion. A l’issue de ces quelques réflexions, notre avis sur la question est fait.

Face à une situation aussi paradoxale, qu’attendre de ce procès ? Peut-on réellement parler de « justice » quand on imagine à quel point les « débats » risquent de ne pas saisir ce qui est en jeu ici ? Quel message la décision qui sera rendue peut envoyer aux descendants des victimes de l’Holocauste ? Est-ce qu’ici le problème c’est qu’un militant d’extrême droite se déplace avec une matraque télescopique ou qu’un groupuscule confectionne une banderole contre les droits des femmes minimisant la mort de millions de personnes ? Les personnes refusant de voir ces contradictions sont sans doute motivées par leur attachement à l’institution judiciaire. Pour notre part, en tant qu’antifascistes autonomes, nous n’attendons rien de cette institution car nous considérons que l’antifascisme c’est l’affaire de toutes et tous. Et que pour être efficace, cette lutte ne doit pas être déléguée à quelques spécialistes mais incarnée par le plus grand nombre.

L’antisémitisme de l’extrême droite n’appartient malheureusement pas qu’au passé et il est essentiel de ne pas le minimiser (comme c’est parfois fait même dans certains milieux de gauche). Sans rien attendre de l’État, nous continuerons de dénoncer l’antisémitisme, l’islamophobie et toute forme de racisme, quelle qu’elle soit !

Publié dans Divers | Marqué avec , , | Commentaires fermés sur La banderole antisémite du RED n’est pas un point de détail

Puanteur en arrière-cuisine :

Même derrière un tablier l’extrême-droite fait tache.

La première génération de militant.es du groupe angevin national-catholique l’alvarium a pris un coup de vieux. La trentaine approchant, la plupart de ces rejetons de bonnes familles sentent qu’il est temps de satisfaire aux attendus sociaux de l’esprit vieille France qui les a vu grandir. La pression à fonder un foyer conforme au standard catho-tradi implique avant tout de parer à sa subsistance financière. Les années d’insouciance sont révolues. Papa-maman ont longtemps pourvu aux caprices des enfants, il est temps d’acquérir une relative autonomie financière pour se lover au plus vite dans un style de vie sentant le moisi et la naphtaline.

Même si le coût social à payer pour leur engagement nationaliste tend à s‘atténuer dans une période teintée de brun, il leur est souvent plus délicat de postuler en tant que salarié.e quand une simple requête dans un moteur de recherche jette une ombre sur leur CV. C’est une des raisons parmi d’autres qui les pousse à créer des entreprises. Il leur faut alors forger une image de respectabilité afin de fourguer leur camelote au plus grand nombre. Mais les faits sont têtus (bien que pas autant que nous). Si les milicien.ne.s deviennent chef.fe.s d’entreprise, tou.te.s restent néanmoins des militant.es et il faut les traiter comme tel.le.s.

Cet article porte un premier coup de projecteur sur des entreprises caractérisées par une direction fortement ou complètement composée de nationalistes radicaux avérés. Afin de garder une cohérence à cet article, qui en appelle d’autres, nous avons choisi de ne traiter que des entreprises dites « de bouche » exerçant en Maine-et-Loire. Les quatre entreprises abordées taisent évidemment l’idéologie qui anime leurs entrepreneurs car la politique et les affaires font souvent mauvais ménage en terme d’image. Dévoiler la puanteur qui règne en arrière-cuisine apparaît alors comme une nécessité de salubrité publique.

Les Blancs de l’Ouest : les porcs ne sont pas ceux qu’on croit

Tout d’abord, commençons par l’entreprise Les Blancs de l’Ouest » (SCEA Copains comme Cochin). Il s’agit d’une activité centrée sur un élevage porcin basée au nord d’Angers, dans le Segréen. Les porcs élevés sur l’exploitation sont aussi transformés en charcuteries estampillées Les Blancs de l’Ouest. Derrière un discours qui met en avant l’écologie, l’élevage extensif, le renouveau d’une race locale, le bien-être animal, se cachent des membres de la famille Cochin, habitués du milieu national-catholique angevin. Ce discours de façade a permis à leur entreprise de croître, au point de pouvoir vendre leurs produits dans des lieux loin de toute accointance avec les fascistes et leurs idées. L’entreprise dispose du label « Produit en Anjou » sorte de marque territoriale qui est un outil de promotion publicitaire et de placement non négligeable.

Attardons-nous deux secondes sur leur logo. Celui-ci reprend la forme des armoiries permettant aux familles aristocratiques de se distinguer. Si cette pratique s’est étendue à toute la société à partir du XIIIème siècle, il n’est pas anodin de se placer dans cette tradition quand on sait qu’ils font partie, de la bourgeoisie locale comme un bon nombre de militant.es de l’alvarium. Les Blancs de l’Ouest ont eu la « chance » de voir leur logo reproduit grandeur nature par l’atelier des Lys, un atelier de création d’armoiries de mauvais goût en bois. Cet atelier a été créé par Servane Simons épouse de Didier Simons qui fut suppléant de Jean-Eudes Gannat (chef de l’alvarium) lors de sa défaite cinglante à l’élection départementale de 2021 dans le canton de Segré. Didier et Servane Simons sont très investi.e.s dans Academia Christiana, mouvement de formation intellectuelle de la jeunesse nationale-catholique.

Dans la famille Cochin, on demande l’aîné Benoit-Joseph. Il est passé par Notre-Dame d’Orveau, un établissement qui a l’habitude d’accueillir des enfants de famille catho-tradi, comme la famille Gannat, la famille Fleury, Paul-Alexis Husak et bien d’autres. Une véritable pépinière à militant.es nationalistes. Nous avions d’ailleurs déjà parlé de cet établissement à l’occasion de l’université d’été d’Academia Christiana en 2020. Benoit-Joseph est membre de l’alvarium dès sa création. Nous avons pu le voir en maraude, derrière le bar de leur local, dans leur pseudo-squat (mais vrai coup de com’) ou bien en pèlerinage avec Anjou Pèlerinages, une association satellite de l’alvarium qui organise une marche annuelle en mémoire du chef vendéen Cathelineau et dont il est le président.

Benoît-Joseph Cochin en maraude avec l’alvarium, dans leur pseudo-squat, au mariage de Jean-Eudes Gannat avec Florent Prouteau dont on parlera plus loin, mais surtout à côté de Loïk Le Priol mis en examen et écroué pour l’assassinat du rugbyman argentin Federico Aramburú

Toujours dans la famille Cochin, on demande aussi le petit frère, Thibault. Également passé par les bancs de Notre-Dame d’Orveau, il marche dans les pas de son frère en s’investissant également dans l’alvarium et ses diverses activités. Son compte Facebook illustre bien son engagement dans la sphère national-catholique angevine.

Puis on demande le beau-frère, Pierre-Antoine Réveillard, marié à Marie-Victoire Cochin. Pierre-Antoine Réveillard, responsable de la commercialisation de l’entreprise, est un ami de longue date de tout le milieu national-catholique angevin.

Avec Jean-Eudes Gannat, Martin Réveillard et Florent Prouteau en vacances ; lors d’un mariage ; avec Marie-Victoire Cochin au marché de Noël de l’Institut Croix-des-Vents.

Les Blancs de l’Ouest ont, à de nombreuses reprises, utilisé leurs connexions avec le milieu national-catholique pour faire la promotion de leurs produits. On les retrouve sur le site d’Academia Christiana dans la rubrique cadeaux et sur Paris-Vox un faux média d’extrême droite. Ils ont également eu l’occasion de vendre leurs produits aux marchés de Noël de l’Institut Croix-des-Vents, un établissement scolaire hors-contrat qui a plusieurs fois accueilli l’université d’été d’Academia Christiana.

Dernièrement nous avons appris que Les Blancs de l’Ouest font pour le moment partie du très contesté projet de Biltoki nommé les Halles de la Maine, un projet privé mais financé grâce à beaucoup d’argent public (ce qui soulève nombre de questions). Cela leur permettrait d’avoir pignon sur rue en plein cœur d’Angers. Il y a donc urgence à informer et rendre leur position au minimum inconfortable et espérons-le intenable, grâce à votre mobilisation.

Les Canons ? De vrais boulets.

Les Canons c’est une exploitation viticole au sud d’Angers dans le Layon. C’est aussi une entreprise qui produit des pommes même si elle est moins connue pour cet aspect. Si on vous dit que les deux frères Cochin des Blancs de l’Ouest y ont travaillé en tant que saisonniers vous avez déjà un avant-goût de l’ambiance dans les rangs. Surtout qu’ils n’ont pas été les seul.es militant.es d’extrême-droite recruté.es là-bas. Il n’y a là aucun hasard quand on se penche sur qui dirige l’exploitation. Les Canons, c’est un montage juridique alambiqué. Il y a deux associés minoritaires et un actionnaire majoritaire qui est une personne morale : la société Alteau. Là où ça devient un peu tordu c’est que Alteau est dirigée par les deux associés minoritaires de Les Canons… Attardons-nous sur l’un d’eux qui donne toute sa coloration à l’esprit de l’entreprise : Florent Prouteau. Évoquer son cercle amical c’est retomber en terrain connu. C’est un copain d’Axel Levavasseur le mécène de l’alvarium et propriétaire de leurs locaux. Il a pour ami d’enfance Jean-Eudes Gannat le chef de la milice, il était d’ailleurs invité à son mariage et la photo de lui présentée un peu plus haut a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux lors de l’assassinat d’Aramburú. On pourrait presque arrêter là car, au-delà de Le Priol, il y a sur cette photo un échantillon représentatif de la faferie française dans sa diversité : alvarium, GUD, ex-FNJ. Il y en a pour tous les dégoûts. On l’a vu à la randonnée estivale d’Anjou Pélerinage. Un espace social où vous ne croiserez que des catho-tradis peu adeptes d’œcuménisme ! Le petit monde nationaliste angevin vit en vase clos. C’est même plutôt de la vase tant ce microcosme est malodorant.

Certains salariés ne sont pas en reste et offrent aussi des profils intéressants. Prenons Hugues Bourdon, «responsable commercial ». Sans surprise, il est passé par l’école Notre-Dame d’Orveau. Il semble féru d’histoire quand on se penche sur ses réseaux sociaux. On a pu le voir lors d’une virée à l’Ile d’Yeu, prendre la pose devant la tombe d’un certain Philippe Pétain, accompagné d’Henri Guillermet militant de la première heure de l’alvarium. Un autre salarié, Hugues Bureau, aime en vrac sur Facebook, la Fraternité Saint-Pie X, Breizh Info, Anjou Pèlerinage, L’Etudiant Libre, La Cabane de Thorigné, Notre-Dame de Chrétienté, Présent. C’est bon le tableau est suffisamment évocateur ?

Les Canons sont évidemment bien insérés dans le paysage des entrepreneurs « enracinés » en vogue à l’extrême-droite. C’est donc sans surprise qu’ils ont été plébiscités par Paris-Vox aux côtés des Blancs de l’Ouest pour les fêtes de Noël. Idem sur le site d’Academia Christiania. Pour autant ils ne restent pas cantonnés à une clientèle d’extrême-droite et cette image pourtant marquée ne les empêche pas (pour le moment) de s’insérer dans un paysage commercial plus classique. Ils bénéficient eux aussi du consensuel label « Produit en Anjou ». On a pu les voir au très officiel Salon des Vins de Loire. Ils sont familiers des évènements organisés par Food’ Angers où ils ont par exemple proposés des dégustations aux côtés de leurs amis des Blancs de l’Ouest. Pour rappel, comme le dit Mathilde Favre d’Anne, conseillère communautaire en charge du Tourisme et du Rayonnement à Angers Loire Métropole : « Food’Angers reste l’occasion de mettre en lumière nos artisans et producteurs engagés […] et de faire le lien avec le Projet alimentaire territorial qui cadre l’action d’Angers Loire Métropole. » « Engagés » Les Canons ? Nous n’en doutons pas une minute mais il serait judicieux que désormais l’argent public ne les soutienne plus dans leur engagement.

La Flamme Angevine : des fouées et un gros melon

La flamme angevine propose ses prestations pour tout type d’événement, au menu fouées et rôtisserie. Comme pour les entreprises précédentes, la flamme angevine entretient des liens étroits avec le milieu national-catholique angevin. Des liens qui ne sont pas complexes à établir puisque les deux gérants ne sont autres que Hervé Le Morvan, militant connu et notamment condamné pour avoir frappé, par méprise, un baqueux lors des gilets jaunes et Jean-Eudes Gannat, petit chef des fascistes angevins, empêtré dans divers procès et affaires douteuses. Notons qu’il essaie de reconstituer un groupuscule : le Mouvement Chouan. Tout un programme que nous qualifions plutôt de Mouvement Chiant tant il n’est qu’une énième resucée du poujadisme. Son associé est évidemment aussi engagé dans cette affaire.

Nos deux entrepreneurs associés à parts égales ont une haute estime de leur personne. Dans les statuts de création Le Morvan devient « Président » et Gannat rien de moins que « Directeur Général ». Sachant qu’on parle d’une entreprise avec 500€ pour tout capital social, on aurait trouvé plus juste que ces deux là se lancent dans le commerce de melons.
On pourrait s’arrêter ici, mais ils nous semble intéressant d’évoquer quelques événements où La Flamme Angevine a apporté ses services. Puisque Jean-Eudes Gannat et son équipe ont posé leur four pour de nombreux événements d’Academia Christiana, comme lors de leur université d’été en 2019 (alors même que l’entreprise n’a pas encore d’existence légale) et en 2022, mais aussi lors de leur fête de la Saint-Jean en 2022

On peut voir sur cette photo Jean-Eudes Gannat et son équipe préparer des fouées pour les participant.es de l’université d’été 2019 d’Academia Christiana. Cette escouade est composée de Gabriel Tardiveau militant de l’alvarium et Baudoin Le Nalio pilier de bar du groupe condamné (entre autres) pour agression physique et violences en réunion lors d’une expédition punitive au Théâtre occupé d’Orléans.

La Flamme Angevine est également présente régulièrement, en période estivale, à la cabane de Thorigné, leur présence dans cette guinguette n’est pas le fruit du hasard, nous allons le voir ci-dessous.

La Cabane de Thorigné : un restaurant, des casseroles.

[Mise à jour du 13 mai 2023] : Nous avons appris que La Cabane de Thorigné avait changé de mains récemment. Ce fait est à prendre en compte pour la lecture de cette partie de l’article.

Moins cocasse, La Cabane de Thorigné est aussi moins connue. Ce restaurant sur la commune de Thorigné, toujours dans la campagne Segréenne a pour forme légale celle d’une « SARL à associé unique » qui appartient à Paul Ramé. Outre la présence régulière de La Flamme Angevine on constate aussi que des militants de l’alvarium y ont travaillé : « Edoardos Byron » ou l’éternel Benoît-Joseph Cochin. De l’autre côté du comptoir la présence de leurs camarades de l’alvarium est récurrente : Gersande Barrera, Pierrick Beaumont dit « Poirus d’Anjou » ou encore Arnaud Danjou y trainent aux beaux jours. Les fascistes en culottes courtes aiment faire mumuse dans leur Cabane.

Dans la famille consanguine de l’extrême-droite, les apprenti.es milicien.nes ne sont pas les seul.es à se sentir bien à la Cabane. La branche catho-tradi plus présentable (dite MST : « Mocassins Serre-Tête ») y a aussi ses habitudes. Ainsi Marguerite-Marie Le Page a pu y donner un tour de chant. Cette dernière est très active au sein du bureau de SOS Calvaires, en apparence une inoffensive association de défense du patrimoine religieux mais surtout un lobby d’extrême-droite sur lequel nous avons déjà écrit. Tout comme la fréquentation de son établissement, il ne s’agit pas là d’un hasard ou d’une erreur de casting. Sa présence est somme toute logique puisque Paul Ramé est actuellement vice-président de SOS Calvaires après en avoir été le président. Les locaux d’une autre entreprise de Paul Ramé ont longtemps servi de lieu de stockage des croix en attente d’érection: Xilo, son entreprise de menuiserie.

Vous le voyez Paul Ramé a la fibre entrepreneuriale et multiplie les sociétés. En cela, il est un digne rejeton de la famille, car il a de qui tenir. Son père Olivier Ramé est un multi-récidiviste (et multi-condamné) de la fraude fiscale. Il a élevé cette pratique vers des sommets. A la tête d’une myriade de sociétés qui forment un épais brouillard administratif, il subit le 13 novembre 2018, une perquisition dans son château du Loncheray, à La Jaille-Yvon, toujours dans le Segréen. Il est placé en garde-à-vue par la Brigade nationale de la Répression Financière dans leurs locaux de Nanterre. Les fonctionnaires se posent des questions et s’intéressent à son patrimoine, en particulier « à la société Orexim, qui gère un portefeuille immobilier estimé en 2015 à 660 000 m2, pour un chiffre d’affaires de 49 millions d’euros ». Il n’est pas inopportun de rappeler que dans son château s’était tenu en toute discrétion une université d’été du groupuscule pétainiste et antisémite le Renouveau Français. On attend toujours le dénouement de ce qui se présente comme une enquête fiscale de longue haleine qui va nécessiter une quantité non-négligeable d’aspirine pour démêler l’imbroglio qui implique par capillarité une partie de la famille Ramé.

Comme souvent avec l’extrême-droite angevine on tire un fil et c’est toute une pelote qui se déroule. La cabane de Paul nous a entraîné jusqu’aux marches du château d’Olivier et nous voilà avec plus de questions que de réponses.

Les faire passer à la caisse

Sans grandes recherches on constate que le point commun de ces quatre entreprises c’est qu’elles transpirent le fascisme, même si elles taisent l’engagement militant des gérants. On le comprend aisément puisqu’il s’agit de fourguer leurs produits au plus grand monde. Il nous semble important de montrer la réalité de ces entreprises, parce qu’elles participent directement ou viennent en appui des activités militantes de l’extrême-droite locale ou nationale, que se soit l’alvarium, SOS Calvaires ou bien Academia Christiana. Certaines de ces entreprises on déjà réussi à investir/vendre leurs produits dans des lieux sans proximité avec l’extrême-droite. Plus grave, elles accèdent parfois a des lieux financés par de l’argent public, nous parlons bien sûr des Blancs de l’Ouest qui comptent tenir boutique dans les Halles de Maine à Angers.

Nous vous invitons toutes et tous à faire tourner ces informations, à en parler autour de vous, et à agir. Interrogez la mairie, Alter et Biltoki sur la présence de fascistes dans les Halles de Maine. Organisons-nous car s’il est d’usage de dire que l’argent n’a pas d’odeur il est en revanche certain qu’en passant dans certaines mains il se teinte immédiatement de brun. Pas un sou pour l’extrême-droite !

Le RAAF.

Contacts utiles :

Mairie d’Angers : 02 41 05 40 00 / mairie.angers@ville.angers.fr
Alter : 02 41 18 21 21 / contact@anjouloireterritoire.fr
Biltoki : 05 59 58 11 67 / contact@biltoki.com

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Les porcs

Nous avons déjà évoqué ici une entreprise tenue par des militants nationalistes de l’alvarium, la petite milice aux multiples condamnations pour violence. Cet élevage de porc et commerce de charcuteries se nomme Les Blancs de l’Ouest.

Il nous semble important de mettre en lumière l’idéologie de ses associés car l’entreprise joue sur une image locale (« fiers d’être angevins »), avec une soi-disant sensibilité pour le « bien-être animal » et un discours dans l’air du temps qui noie le poisson.

Ce visage amène leur permet d’organiser des dégustations à Leroy Merlin Angers , d’être invités à des évènements publics tel Food’Angers et autres.

 

Voilà un aperçu des dirigeants des Blancs de l’Ouest. Débutons par Pierre-Antoine Réveillard. Vieil ami de Jean-Eudes Gannat, chef de l’alvarium, il est familier de la milice néo-fasciste et de nombreux membres de cette famille de notables sont proches du violent groupuscule.

Encore plus explicite voici Benoît-Joseph Cochin. Militant faf de la première heure on le voit ici poser en avril 2018 avec le RED (alors embryon de l’alvarium) après avoir menacé un AG étudiante à la fac de Saint-Serge.

Et le voilà posant dans le pseudo-squat de l’alvarium, rue Thiers a Angers. « Occupation » qui avait été émaillée de violences à l’égard de passants outrés par les banderoles « La France aux français » et autres slogans de 💩.

Fin. Les Blancs de l’Ouest seront présents aux Halles de Maine qui ouvrent bientôt. Non sans questions, c’est l’argent public de la ville d’Angers, qui permet de construire ces halles confiées à Biltoki.

Agissez et questionnez les responsables de ce scandale !

https://www.anjouloireterritoire.fr/operation/halles-gourmandes

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Alvarium/RED : le jeu des 0 différences

Tous les ans les natios d’Angers font une cure de saluts fascistes et frétillent pour briller à CasaPound. Surprise (non) cette fois sous l’étiquette RED on retrouve tous les militant.e.s du soi-disant dissout alvarium (dont le capo Jean-Eudes Gannat n’est pas sur la photo) !

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Communiqué : Contre l’instrumentalisation de la douleur.

Un groupe de personnes derrière un compte Instagram appelle à une « manif » pour Lola ce samedi à Angers et demande « justice ». Derrière ce vocable militant, il y a forcément des revendications.

Lesquelles ?

On ne sait pas. On ne sait pas mais vu le nombre de fascistes notoires parmi les premier.e.s abonné.e.s à cette page Instagram, il nous semble manifeste que nous avons affaire à une récupération politique de l’extrême-droite qui comme à son habitude avance masquée.

Fascistes notoires parmi les premier.e.s abonné.e.s à cette page Instagram

 

Elle instrumentalise ce drame sordide pour satisfaire son agenda politique raciste et xénophobe. Les nationalistes avaient déjà cet été utilisé le triple meurtre de l’esplanade du Coeur de Maine au profit de leurs obsessions xénophobes et racistes.

A peu de frais le RED (Rassemblement des Etudiants de Droite, émanation de l’Alvarium) avait gagné 600 followers sur Twitter en 2 jours. Au mépris de la douleur et des demandes formulées par la famille combien les fascistes espèrent-ils engendrer de clics sur la mort de Lola ?

Entendons les vœux de la famille et rejetons collectivement toute récupération de cette affaire, que ce soit par le pouvoir en place, ou encore par l’extrême-droite, qui n’est qu’un faux adversaire du premier, pas plus qu’il ne représente une alternative politique.

 

Le RAAF.

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L’université d’été 2022 d’Academia Christiana de retour en Anjou et en catimini

Comme en 2020, le mouvement Academia Christiana a posé ses valises en Anjou pour son université d’été. L’occasion pour nous, de revenir sur l’évolution de ce mouvement tout en éclairant une certaine actualité pour les nationalistes angevin.es que nous ne connaissons que trop bien.

Pour qui n’aurait pas suivi les différents épisodes de la série, nous vous conseillons un petit rattrapage avec notre article de 2020, à l’occasion de la première venue d’Academia Christiana en Anjou. En 2021, l’université d’été a trouvé refuge dans le Calvados, comme nous l’avions fait remarquer sur les réseaux sociaux. Mais surtout, un reportage au JT de France 2 en février dernier a mis le feu aux poudres en rendant « grand public » ce que les antifascistes montrent depuis de nombreuses années maintenant. A savoir que l’association, sous des dehors innocents, est davantage un ramassis de militant.es nationalistes plutôt qu’un organisme proposant des formations d’ordre spirituel. Dans un contexte où le gouvernement a déjà dissous d’autres groupes plus ou moins similaires (Génération Identitaire ou l’Alvarium par exemple), les cadres d’Academia Christiana ont eu un peu chaud aux fesses.

Mais le mouvement semble être passé entre les mailles du filet répressif (en tout cas pour l’instant) et organise logiquement son université d’été 2022. En parallèle, il mène depuis décembre 2021 une levée de fonds, dans le but d’acheter son propre château (tout un symbole pour ces militant.es issu.es pour une majorité de familles aristocratiques). Au-delà du symbole, il s’agit évidemment de permettre plus facilement l’organisation d’événements sans avoir les rabat-joie de service que nous sommes criant sur tous les toits que tel ou tel établissement scolaire héberge des personnes aussi peu recommandables. Mais, comme Academia Christiana l’annonçait il y a quelques semaines, le « projet d’acquisition d’un domaine prend plus de temps que prévu ». Résultat : obligé de louer un nouveau lieu pour cette année encore.

Et plutôt que de se tourner une nouvelle fois vers Notre-Dame d’Orveau, les jeunes nationalistes sont allé.es 30 kilomètres plus loin frapper à la porte de l’Institut Bois Robert, à Bécon-les-Granits. Cet internat privé hors contrat, fondé en 1968, est tenu par la famille Patier depuis sa création. Benoit Patier, aujourd’hui à la tête de l’établissement, a donc accepté de faire fi des polémiques et va même jusqu’à assumer dans la presse locale de filer un coup de main à Academia Christiana. Serait-ce par charité chrétienne que l’homme tolère le mouvement ? On penche plutôt pour des affinités idéologiques.

Un petit tour sur le site de l’établissement nous confirme ainsi ce que nous préssentions : nous somme face à une école élitiste qui assume son rejet d’une école ouverte, égalitaire et s’adressant à tout.e.s. La rubrique « notre philosophie » est à ce titre édifiante : « Ici, nous sommes loin de l’anarchie pédagogique, de l’expérimentation continue sur des enfants-cobayes, du laisser-aller éducatif, voire dans les pires des cas, du délire oniro-pédagogique qui marquent certains établissements publics ou privés, confessionnels ou non, depuis une décennie. » De notre point de vue, ce qu’on observe depuis une décennie (c’est à dire depuis 2013 et la structuration de réseaux autour du rejet de la loi dite Mariage pour tous), c’est surtout un ensemble d’offensives réactionnaires. Celles-ci ont eu tellement d’impact dans les milieux de l’éducation qu’elles ont même réussi à obtenir la nomination de Jean-Michel Blanquer au poste de ministre de l’éducation en 2017. Mais peu importe la difficulté à appréhender le réel, ce qui compte c’est que l’établissement puisse se présenter comme un bastion assiégé (et justifier, au passage, ses exorbitants frais de scolarité).

La rubrique « partenaires » présente, quand à elle, Le Salon Beige comme un simple site d’actualité.

 

Il est donc logique de trouver sur Le Salon Beige un article faisant la promotion du Bois Robert.

Mais ce qui est gênant, c’est que le site de l’école présente Le Salon Beige de manière anodine, comme si il était possible de passer à côté de la toxicité d’une telle plate-forme. Au delà d’un certain nombre d’informations certes centrées sur l’actualité religieuse, ce site s’est aussi, et à de nombreuses reprises, fait le relais de rumeurs, théories du complot et autres « fake news ». Et il est très facile pour qui sait taper « salon beige extrême droite » dans un moteur de recherche de tomber par exemple sur la notice de Conspiracy Watch qui explique clairement en quoi le site pose de gros et évidents soucis.

De manière anecdotique, l’établissement a également eu comme élève une des filles de Marine Le Pen (ce qui lui fait donc un second point commun avec Notre-Dame d’Orveau).

Pour ces raisons, on peut donc dire qu’en se tournant vers le Bois Robert, les nationalistes savaient où iels mettaient les pieds. Mais contrairement à ce que dit l’adage, ce n’est pas toujours dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes. Et celle servie par Academia Christiana dégage, comme chaque année, la désagréable odeur d’une vieille saucisse en putréfaction. Comme en atteste le programme des conférences, abordant à tour de rôle la « modernité » ou « l’enracinement », tout en posant des questions telles que « de droite et radical : est-ce encore possible ? »

Et les fascistes angevin.es dans tout cela ? Comme à leur habitude, iels étaient une fois encore investis dans l’organisation de l’événement. On a ainsi pu retrouver par exemple les habituels Baudouin Le Nalio, Gaspard Beaumier, Didier Simons, Louis Simonet ou évidemment Jean-Eudes Gannat. Mais les liens avec l’Alvarium ne sont pas à faire uniquement par rapport à la présence de militant.es angevin.es. D’autres invités nous donnent en réalité l’occasion de faire le lien avec deux procès à venir dans les prochaines semaines.

Le premier est en rapport avec le groupe ayant fait un concert le dernier soir : FTP. La dernière fois que ce groupe avait joué, c’était à Versailles en juin dernier. Et il se trouve que l’organisateur de ce concert n’était autre que Paul Pichon, comme en témoignait en mai sa page Facebook.

Or, c’est le principal mis en cause pour l’attaque cet été de la librairie Les Nuits Bleues et il va être jugé le 11 octobre prochain à Angers.

Le second procès, le 12 octobre, concerne l’affaire de la banderole anti-IVG (« Avortement de masse = solution finale ») déployée par le RED (Rassemblement des Etudiants de Droite) lors d’un rassemblement du Planning Familial à Angers en juin dernier. On peut en effet estimer qu’il ne s’agit pas d’un hasard si Aliette Espieux (porte parole de La marche pour la vie), a soutenu cette action sur les réseaux sociaux et qu’elle était également de la partie pour cette université d’été. Le monde (nationaliste) est décidément bien petit.

Profitons-en, au passage, pour préciser que « d’anti-IVG », la banderole est à nos yeux tout autant antisémite de par son parallèle entre l’encadrement de l’IVG et la « solution finale ». L’utilisation de cette expression renvoie en effet à la « solution finale de la question juive » (« Endlösung der Judenfrage ») relative au plan d’extermination des juifs et juives d’Europe au cours de la seconde guerre mondiale. Et cette manière de banaliser ces mots doit se lire comme l’expression d’un révisionnisme assumé, ni plus ni moins. Quelle que soit l’issue de ce procès (dont nous n’attendons, comme d’habitude, pas grand chose), notre avis sur cette banderole est déjà fait.

 

En conclusion, et pour revenir sur l’université d’été 2022 d’Academia Christiana, on peut dire que le mouvement continue de tracer son sillon au sein de l’extrême-droite française, en partie aidée par la bienveillance d’une partie de la bourgeoisie catholique, notamment dans notre région. Il n’y a cependant pas une réserve inépuisable d’établissements privés catholiques prêts à accueillir cet événement estival. Et la stratégie de changer de lieu chaque année, tout en cachant jusqu’au dernier moment sa localisation, pourrait finir par s’essouffler. En attendant, l’événement continue de servir de point de ralliement pour nombre de jeunes nationaux-catholiques, ce qui nous montre l’importance de conserver un haut niveau de vigilance vis-à-vis de celui-ci.

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Le fascisme dans la peau

Du 26 au 30 juillet, le salon de tatouages « Enfants sauvages » situé à Angers, reçoit en tant qu’invité, un tatoueur italien nommé Daniele Pasquino. Loin d’être anodine, cette venue reflète les liens entre les fascistes locaux de l’Alvarium et leurs voisins transalpins, mais aussi avec les Zouaves Paris.

Cette venue n’est pas une première, ce tatoueur italien est déjà passé à Angers une petite dizaine de fois, toujours dans ce même salon. Et ce n’est pas moins d’une dizaine de fascistes qui sont passé sous son aiguille, que ce soit à Angers ou ailleurs. On y retrouve Baudoin Le Nalio, pilier de l’Alvarium, condamné pour agressions physiques à Orléans, Gaspard Beaumier, fan de black métal néo-nazi, membre de l’Alvarium et du RED et Paul Pichon, chef de Auctorum ayant fait un passage dans les rangs de l’Alvarium.

 

G.Beaumier en pleine séance de tatouage accompagné par Paul Pichon

 

Mais cela ne se limite pas seulement aux militant.e.s de l’Alvarium, puisque Daniele Pasquino a eu l’occasion de tatouer d’autres fascistes Français. En commençant par Steven Bissuel, ex leader du bastion social et du GUD Lyon, condamné pour incitation à la haine raciale en 2018. Puis, Marc de Cacqueray-Valmenier, leader du groupe dissout « les Zouaves Paris », condamné pour dégradations et violences lors de l’attaque du bar Le Saint-Sauveur à Paris, mais aussi mis en examen pour d’autres faits de violences. Daniele Pasquino lui a encré, aux côtés d’un autre tatouage représentant une Totenkopf (un symbole nazi), d’autre pièces plutôt évocatrices.

Tatouages de D.Pasquino sur Marc de Cacqueray- Valmenier

 

Également membre des Zouaves Paris, Jean Chamaillet s’est, lui aussi, fait piquer par D.Pasquino. C’est le même qui a participé à l’attaque d’un cortège du NPA lors d’une manifestation des gilets jaunes en 2019. Il est également un grand ami des membres de l’Alvarium et en particulier d’Axel Levasseur propriétaire de leurs locaux au 31 rue du cornet à Angers.

Jean Chamaillet (à gauche) en compagnie d’Axel Levasseur

 

La proximité entre le Zouaves Paris et les fascistes locaux n’a rien d’étonnant quand on sait également que Paul-Alexis Husak, aujourd’hui membres des Zouaves Paris a participé à la naissance du RED et de l’Alvarium.

Photo de vacances devant le palais de la civilisation italienne

 

Comme nous le faisions aussi remarquer sur les réseaux sociaux, des membres de l’alvarium ont participé à un combat arrangé en février 2021 contre la « Jeunesse Boulogne » qui est composé entre autres de membres des Zouaves paris.

Groupe ayant affronté la « Jeunesse Boulogne », photo fièrement publiée par Gaspard Beaumier sur Instagram

 

Angers – Italie : destination sans escale

La présence de ce tatoueur italien à Angers révèle des liens étroits entre le milieu identitaire Angevin et Italien. Cette connexion se base sur plusieurs militants tels que Martin Réveillard, également tatoué par Daniele Pasquino, d’une tombe où l’on peut lire « Aux brigands de l’Anjou », un brigand maquettiste d’E-Politic, une agence de communication connue pour ses liens étroits avec l’extrême-droite radicale. Martin Réveillard a été condamné pour effraction et vol dans une gendarmerie, sacré brigand…. Il navigue entre Angers et l’Italie. On peut le voir sur cette photo accompagnée du tatoueur, mais aussi de Marc de Cacqueray-Valmenier.

Daniele Pasquino en bonne compagnie

 

Sur cette même photo deux autres personnes nous intéressent. Edoardo Byron et « Zingher ». Deux Italiens appréciant particulièrement la douceur angevine. Ces deux-là, également tatoués à de nombreuses reprises par Pasquino, sont très copains avec les militant.e.s de l’Alvarium, et parce que des images valent mieux que des mots voici une photo explicite.

Les deux Italiens au 31 rue du cornet, local de l’Alvarium

Mais ils sont aussi des proches des Zouaves Paris et fans de saluts nazis.

Edoardo Byron et « Zingher » avec Marc de Cacqueray-Valmenier, Paul-Alexis Husak et d’autres militants dont ceux des Zouaves Paris. Ambiance bras tendu…

 

Penchons-nous sur « Zingher ». Il a été un militant très actif du Blocco Studentesco à Milan, branche étudiante de Casapound, une organisation néofasciste italienne. Il a été amené a raconté l’histoire de ce mouvement à Angers en septembre et à Versailles en mai dernier. C’était en compagnie de Gersende Barrera, militante de l’Alvarium étudiant actuellement en Italie.

Une fascination pour Casapound

Depuis sa création en 2017, l’Alvarium calque son modèle sur celui de Casapound, une organisation néofasciste italienne.

Les militant.e.s de l’Alvarium ont d’ailleurs fait de nombreux allers-retours en Italie pour visiter leurs homologues de Casapound. Par exemple, ce fut le cas lors de la fête nationale de Casapound en 2021, où une délégation composée au moins de Gersende Barrera et de Charles Lécureuil y avait pris part. Ou également lors de l’« Acca larenzia » en 2022, une journée d’hommage à trois jeunes militants tués en Italie en 1978. C’est cette commémoration qui a donné des images glaçantes de centaines de fascistes effectuant des saluts nazis en pleine rue. Xavier Maire, Théodore Riant, Gersende Barrera, « Zin gher » et d’autres militant.e.s de l’Alvarium étaient présent.e.s.

Les liens entre Casapound et l’Alvarium se manifestent aussi par des messages d’hommage ou de soutien. Quand François-Aubert Gannat a été incarcéré pour des faits de violence Casapound avait alors publié sur les réseaux sociaux une photo de ses militant.e.s de Milan (C’est dans ce même groupe que « Zinger » fut et est actif.) tenant des feux à main et une banderole où l’on pouvait lire «Liberté pour Francis ».

Les connexions de l’Alvarium avec d’autres organisations et militant.e.s d’extrême droite française et européenne sont relativement nombreuses. Celles avec Casapound et des militant.es des Zouaves Paris reflètent la direction prise par l’Alvarium depuis quelques années : un groupe de plus en plus violent et viriliste prêt à tout pour se faire une place dans le milieu fasciste, au point d’agresser quiconque dans la rue pour des motifs futiles tels que coller ou d’arracher un sticker.

Nous espérons que le salon de tatouage « enfant sauvages » n’avait pas connaissance des liens de Daniele Pasquino avec les membres de l’Alvarium et autres militant.e.s d’extrême droite. Nous espérons qu’après avoir découvert cela, le salon sera plus rigoureux dans le choix des tatoueurs et tatoueuses invité.e.s. Il n’est d’ailleurs pas trop tard pour annuler la venue de D.Pasquino.

Quant à Daniele Pasquino, nul doute ne subsiste sur ses convictions et sur qui sont ses réels amis, surtout quand l’on sait qu’après s’être heurtés à une forte réponse collective lors du 1er mai 2022, les fascistes de l’Alvarium sont allés noyer leur défaite dans l’alcool avec le tatoueur de passage à Angers à leurs côtés.

D.Pasquino s’amusant avec Théodore Riant et Baudouin Le Nalio.

 

Quand aux éventuels clients de ce sinistre personnage, il n’est pas trop tard pour annuler ! Il existe des tatoueurs beaucoup plus fréquentables, comme par exemple notre camarade berlinois Cobe Edge.

Le Raaf

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